[Musique]
Bonjour, et bienvenue sur le Podcast Santé et Sécurité.
Dans cet épisode, nous allons parler de l’application le Bon Samaritain.
Le Bon Samaritain qu’est ce que c’est, c’est une application qui permet aux services de secours, les pompiers- le samu, lorsqu’ils reçoivent un appel pour un arrêt cardiaque de localiser et de former des volontaires formés aux gestes qui sauvent afin de porter secours à la victime ou d’aller chercher un défibrillateur.
Lors d’un arrêt cardiaque, notre cerveau perd environ 10% de son activité cérébrale par minute.
En France, les secours mettent environ 10 minutes à intervenir.
Ajoutez à cela le temps de donner l’alerte et faites le calcul : si aucune réanimation cardio pulmonaire n’est initiée rapidement, les chances de survie d’une personne victime d’un arrêt cardiaque ne sont pas bien grandes voir quasi nulles.
Le déclenchement de secouristes qui pourraient être immédiatement à proximité de cette victime sans forcément le savoir, permet de débuter une réanimation rapidement, dans l’attente des services de secours.
Pour découvrir le Bon Samaritain et répondre à toutes les questions que vous pouvez vous poser au sujet de cette application qui sauve réellement des vies, j’ai le plaisir d’accueillir à mon micro le président de l’association, le Docteur Paul DARDEL.
Je vous souhaite une belle écoute.
[Fin Musique]
01:20
Sébastien : Bonjour Paul, merci d’être venu au micro du podcast Santé et Sécurité pour nous parler de l’application le Bon Samaritain que je viens de présenter brièvement en introduction. Est ce que vous pouvez vous présenter et nous dire 2 ou 3 mots sur qui vous êtes?
Paul : Oui! Bonjour Sébastien. Et bien écoutez, merci d’abord de m’inviter à présenter le Bon Samaritain et à en parler. Donc moi je suis Paul DARDEL, je suis médecin de formation, j’ai travaillé 15 ans au SAMU, donc je suis médecin urgentiste notamment, et passionné d’informatique. Et c’est comme ça que petit à petit j’ai mis la main dans l’engrenage de l’informatique, des applications mobiles et que de file en aiguille, je me suis retrouvé à créer le Bon Samaritain il y a maintenant plus de 5 ans.
02:00
Sébastien : D’accord. Alors justement, c’était une des questions que je voulais vous poser. C’est quelle était la genèse de l’application? D’abord, est ce que c’est vous qui l’avez développé et créé cette application? Et pourquoi, quand, et comment vous est venu cette idée de cette application?
Paul : Alors en fait, l’idée, elle, remonte à il y a assez longtemps. Tout à commencé non pas avec le Bon Samaritain, mais avec l’application Staying Alive, une application mobile qui recense les défibrillateurs. En fait on a commencé comme ça en 2010/2011 à lancer une application qui recensait les défibrillateurs. En France d’abord, et puis ensuite dans un certain nombre de pays. Et puis au bout d’un moment on s’est rendu compte qu’on avait une assez belle cartographie des défibrillateurs en France, mais qu’elle n’était pas utilisée. Et que de plus, on avait de gros gros chiffres de téléchargements. C’est à dire que Staying Alive c’est aujourd’hui plus d’un million huit cent mille téléchargements. Et donc on s’est dit que tous ces gens qui téléchargeaient l’application, à part quelques hypocondriaques peut-être, étaient principalement des gens concernés par le secours, la santé, l’urgence médicale. Et que donc il y avait là un vrai vivier de bénévoles à recruter, à fédérer de manière à lancer le Bon Samaritain. Et le déclic final est venu après que j’ai fait un voyage en Suisse dans le Tessin, à Lugano, où ils avaient, ils ont toujours une solution équivalente dont on s’est inspiré pour lancer le Bon Samaritain.
03:37
Sébastien : D’accord. Je rebondis sur Staying Alive et la cartographie. Récemment, suite à l’arrêté de 2018 sur les défibrillateurs cardiaques et qui les a rendus obligatoires dans bon nombre d’établissements recevant du publique.
Le gouvernement a créé la base GéoDAE, je crois qu’elle s’appelle comme ca. Est -ce que vous y avez contribué, fort de votre expérience dans cette cartographie?
04:03
Paul : Alors, c’est un petit peu compliqué. En fait, on a été en contact assez étroit avec la direction générale de la santé et dans les phases préliminaires. C’est-à-dire, avant que les textes de lois soient votés. Au moment où il a été voté, nous avions déjà des discussions assez régulières avec la DGS [ndlr : Direction Générale de la Santé] autour de la cartographie des défibrillateurs, du Bon Samaritain. C’est des sujets sur lesquels on les avait sollicité à plusieurs reprises pour avoir leur soutien, avec le soutien officiel d’Agnès Buzin à l’époque quand on a lancé le Bon Samaritain. Donc on était en contact avec eux. Quand le texte de loi est passé, ils nous ont envoyé une mission de consultants qui sont venus nous auditer, à qui on a montré tout ce qu’on faisait, comment on travaillait, quelles étaient les données que l’on recueillait, la structure de nos bases de données etc.. Et puis finalement à la fin de leur audit, ils ont décidé qu’ils allaient le faire eux même. On a été un peu surpris je l’avoue, et qu’ils allaient recommencer. Et donc à partir de ce moment-là, nous avons été un peu échaudés. On a été sollicité pour leur donner nos défibrillateurs. A l’époque on devait en avoir je crois 180 000 dans la base de données. Et on ne l’a pas fait. On a estimé que ces données, même si ces données sont gratuites et accessibles à tous, c’était finalement le fruit de notre travail. Ça faisait 10 ans qu’on travaillait, qu’on travaille toujours, à recenser, cartographier, corriger, ajouter, modifier les défibrillateurs dans cette base de données. C’est un peu notre bébé, et on a pas voulu lâcher notre bébé. Et on a continué à s’en occuper. Et j’allais dire, il vit sa vie parallèle à la base GéoDAE depuis, plutôt avec succès.
05 : 46
Sébastien : Mais du coup, est ce que vous pourriez comment elle s’alimente cette base de données, comment ça fonctionne, et comment, oui, comment on l’incrément en fait?
Paul : Bien sûr ! Staying Alive est une base de données dont la principale caractéristique est d’être une application communautaire, et donc c’est du crowdsourcing l’essentiel de l’alimentation, mais ce n’est pas le seul canal. Donc c’est le premier canal et le plus important. Donc c’est communautaire, vous téléchargez l’application Staying Alive qui est gratuite bien évidemment, et vous pouvez très facilement en quelques clics ajouter un défibrillateur. Vous voyez un défibrillateur à la gare, à la pharmacie, dans votre entreprise, peu importe où, vous pouvez l’ajouter en quelques clics. L’application vous géolocalisation et propose l’adresse. Il suffit de rajouter un nom. On peut mettre extrêmement peu d’information pour commencer à saisir un défibrillateur, et c’est très facile. Ca c’est le premier canal. Ça représente le gros de l’alimentation de la base de données on va dire. Ensuite on a un deuxième canal qui est la fourniture de données directement, soit par des entreprises, soit par des collectivités. On a beaucoup d’entreprises ou de collectivités, qui, ayant connaissance de notre application, souhaitent que leurs défibrillateurs soient référencés, et nous adressent des fichiers, des listings de défibrillateurs que nous travaillons et importons dans notre base de données. L’exemple le plus frappant et le plus récent est la Ville de Paris qui vient de nous envoyer un listing de 800 défibrillateurs pour tous les défibrillateurs appartenant à la ville et gérés par la ville. Il y en a bien évidemment bien plus à Paris que nous en avons intégré, mais il y a des tas de communes comme ca qui nous donnent leurs défibrillateurs. On a pas mal d’entreprises aussi qui ont fourni leurs défibrillateurs. Et puis on a aussi un canal qui est un site web qu’on a créé à côté de Staying Alive qui s’appelle defibmap. Defibmap.org qui est un site gratuit sur lequel les villes peuvent déclarer leurs défibrillateurs et donc en fait ils peuvent créer un compte et ensuite ils gèrent leur parc de défibrillateur sur ce site. Ils peuvent le mettre à jour, ils peuvent gérer une carte dynamique de leurs défibrillateurs, la mettre sur leur site web, sur leurs réseaux sociaux. Et nous ca nous donne finalement un garantie supplémentaire parce que contrairement au crowdsourcing on ne sait pas qui est la personne qui ajoute le défibrillateur. Avec Defibmap ou avec l’envoi d’un fichier par une entreprise ou une collectivité, on sait qui fournit la donnée et donc ca donne plus de valeur à cette donnée. Enfin, on travaille aussi avec des distributeurs de défibrillateurs, qui nous fournissent le listing de leurs clients. Voilà, ca c’est les gros canaux on va dire d’approvisionnement de la base de données.
08:20
Sébastien : D’accord. C’est très intéressant. Alors, on rappelle quand meme que Staying Alive comme la Bon Samaritain est entièrement gratuit et que vous êtes une association loi 1901 à but non lucratif.
Paul : Absolument ! Staying Alive est gratuit depuis le premier jour. La première version à du sortir fin 2010. Donc ça fait 12 ans maintenant. Le Bon Samaritain, lui, a été lancé en 2016 en expérimentation. Début 2016, euh Janvier 2016 avec les pompiers de Paris, avant de se développer sur le territoire national à partir de 2017. Les deux sont évidemment entièrement gratuits, sachant que Staying Alive vie par elle-même j’ai envie de dire, et que le Bon Samaritain, lui, est financé par des dons de mécènes, d’entreprises privées surtout, et un petit peu de dons publiques – de subventions publiques dont la direction générale de la sécurité civile qui nous soutient depuis maintenant plus de deux ans.
09:24
Sébastien : D’accord. Revenons sur le Bon Samaritain. J’ai expliqué dans l’intro brièvement comment fonctionne l’application. Est ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur son fonctionnement? Sur qui sont les Bons Samaritains? Et voila, comment elle est utilisée cette application finalement.
Paul : Alors, ça fait beaucoup de questions [rires] Alors qui sont les Bons Samaritains? On va commencer par celle la, c’est la plus rapide.
Les Bons Samaritains, c’est vous, moi, monsieur et madame tout le monde. Pour être Bon Samaritain, il n’est pas nécessaire d’être formé aux gestes qui sauvent. C’est préférable évidemment, mais tout le monde peut devenir Bon Samaritain. Et lorsqu’on s’inscrit, l’application Styaing Alive va vous demander si vous êtes formé ou non. Si vous êtes formé, quel est votre type de formation. Est ce que vous êtes un professionnel de santé, un médecin, un pharmacien, un kiné, infirmière. Si vous êtes sapeur-pompier, est-ce que vous êtes professionnel, volontaire. Si vous êtes secouriste, est-ce que vous avez le PSC1, le PSE1, le PSE2… Enfin bref, on essaie d’avoir une assez bonne visibilité, une assez bonne compréhension de qui sont nos bons samaritains. Et on demande aux gens formés de nous fournir une attestation, un justificatif quel qu’il soit qui nous permet de confirmer qu’ils sont bien formés.
Et puis vous pouvez aussi vous inscrire en non formé. Parce que nous utilisons la bonne volonté des Bons Samaritains non formés pour aller chercher un défibrillateur en cas d’arrêt cardiaque. Tout le monde même non formé peut aller chercher un défibrillateur, donc en fait toutes les personnes formées sont envoyées vers la victime alors que les personnes non formées sont envoyées vers les défibrillateurs dans un premier temps puis vers la victime. Donc ça répond à la question de qui sont les Bons Samaritains.
Vous allez me demander combien ils sont. Donc je vais vous le dire tout de suite. Ils sont aujourd’hui (ndlr en avril 2022) un peu plus de 190 000, avec une croissance du parc qui est de, entre 3 et 5 000 par mois selon les périodes de l’année, selon les opérations de communication qu’il peut y avoir.
Donc ça c’est qui sont les Bons Samaritains.
11:11
Comment le Bon Samaritain marche. C’est à la fois très simple mais un peu long à expliquer. Le Bon Samaritain d’abord, est un service qui est utilisé par les services de secours. C’est à dire que nous, association, ne sommes pas les personnes qui décidons d’envoyer un bon samaritain en cas d’intervention, d’appel de détresse. C’est vraiment un système qui est intégré à la chaine de secours officielle. Et donc, les départements dans lesquels nous sommes présents aujourd’hui, ont accès à notre outil, qui est un outil basé dans le cloud, et donc ils se connectent sur leur interface et peuvent à tout moment faire appel à des samaritains s’ils le souhaitent. Ca relève de leur décision.
Après comment ca marche, c’est très simple. Quand ils reçoivent un appel pour une urgence vitale, ils décident d’envoyer des Bons Samaritains. Une fois qu’ils auront envoyé les secours habituels, parce que évidemment le Bon Samaritain n’est en aucun cas la, pour se substituer aux moyens de secours traditionnels. Ils vont rechercher en temps réel les Bons Samaritains situés à proximité de la situation urgente. Et ces Bons Samaritains, vont donc être localisés automatiquement puis alertés de l’urgence, et décider ou non de répondre à cette situation urgence puisque ils peuvent d’abord ne pas voir l’appel : le téléphone peut être au fond d’un sac dans une voiture, il peut être sur mode silencieux en pleine réunion, il peut être éteint évidemment. Donc le bon samaritain quand il reçoit une notification et qu’il en a connaissance peut répondre ou ne pas répondre. Il peut répondre qu’il est disponible ou qu’il n’est pas disponible. On peut très bien comprendre par exemple, l’exemple le plus évident à tout le monde : une mère au foyer avec un jeune bébé, seule, ne pourra pas partir et abandonner son bébé à la maison. Donc typiquement il est bien clair qu’il y a des situations où le Bon Samaritain ne peut pas intervenir. Et ce n’est pas grave.
Les Bons Samaritains sont localisés, sont alertés, et sont ensuite automatiquement dispatchés vers la victime sans que l’opérateur pompier ou samu n’ait quoi que ce soit à faire. En fonction de leur compétence, de leur distance par rapport à l’urgence et de leur délai de réponse évidemment, le logiciel et son algorithme va envoyer les Bons Samaritains soit vers la victime directement, soit d’abord vers un défibrillateur, et soit uniquement vers un défibrillateur si ils sont non formés. Voilà à peu près comment ça marche. Et l’opérateur CTA [ndlr : Centre de Traitement de l’Alerte] ou centre d’appels SAMU, voit sur la carte les Bons Samaritains apparaître et les suit en temps réel comme on peut suivre un taxi ou un Uber sur une application.
13 : 56
Sébastien : D’accord. Et donc les Bons Samaritains qui sont déclenchés, ils sont fait à l’initiative de l’algorithme de l’application ou c’est l’opérateur qui va lui sélectionner un nombre de qu’il souhaite, lui, envoyer. Ou peut-être, vous allez nous le dire, peut être qu’il y a une doctrine sur un nombre de samaritains maximum ou minimum , je ne sais pas, en fonction des disponibilités aussi, qui peuvent être engagés sur ces demandes de secours
Paul : Alors en fait, j’allais dire, tout est prédéfinis pour que l’opérateur n’ait pas, alors qu’il est en pleine gestion d’un appel pour arrêt cardiaque, que la plupart du temps il conseille l’appelant pour le faire masser, pour lui faire faire des gestes de premiers secours, il a pas le temps, et il n’est pas la pour réfléchir à combien j’envoie de Bons Samaritains et lequel j’envoie. Donc en fait, tout est prédéfinis. Quand on déploie le Bon Samaritain dans un département, on configure le compte si je puis dire, on configure le compte utilisateur en fonction des demandes de nos interlocuteurs. Alors on a, j’allais dire, une configuration par défaut, qui est celle qui est la plus souvent utilisée dans la plupart des départements, qui consiste par exemple à envoyer des bons samaritains non formés pour aller chercher un défibrillateur. Typiquement, c’est une fonctionnalité qui peut etre désactivée. Si un département ne souhaite pas faire appel à des gens non formés, il peut désactiver cette option. Il peut également fixer un age limite. Vous savez qu’on a des secouristes qui peuvent passer le PSC1 ou etre jeune sapeur pompier avant d’être majeur. Et donc on a dans notre parc de Bon Samaritain, on a des gens qui sont mineurs. Donc la encore, le service de secours peut décider s’il veut ou non faire appel à ses bons samaritains. Voilà. Donc tout est configuré par défaut, et ensuite est modifiable selon les souhaits de chacun. Par défaut aujourd’hui, le système envoie jusqu’à 5 bons samaritains sur une intervention. Sachant qu’il en envoie 3 vers la victime et 2 vers des défibrillateurs. Alors évidemment il faut qu’il y en ait 5 de disponible. Évidemment il faut qu’il y ait deux défibrillateurs à proximité. Si on est en pleine campagne c’est plus compliqué, mais le scénario typique c’est ca : 5 bons samaritains dont 3 vers la victime et 2 vers des défibrillateurs.
16:14
Sébastien : D’accord. Donc pour reformuler, tout est optimisé pour être rapide et pour envoyer le plus vite possible ces premiers maillons de la chaine de secours sans impacter le travail de l’opérateur qui effectivement, l’opérateur 18/15 qui sont en discussion avec le requérant qui est souvent choqué, qui est souvent en état de choc et qui a parfois de conseil pour peut etre déjà entamer une réanimation lorsqu’il est face à son arrêt cardiaque.
Paul : Absolument. Alors quand on le dit comme ca, ca à l’air euh, j’allais dire ca à l’air très facile, très simple. Mais tout cela s’est fait finalement au fil du temps. C’est à dire que quand on a démarré le bon samaritain à Paris en 2016/2017, c’était l’opérateur qui manuellement envoyait le bon samaritain. Il avait la liste des bons samaritains disponibles sur son écran et il décidait d’un clic j’envoie celui là ou je n’envoie pas celui là ou je les envoie tous. Et puis petit à petit, on a amélioré l’outil. Petit à petit, ils ont pris confiance également dans l’outil. C’est-à dire qu’au début il y avait, je ne dirais pas de la défiance, mais il y avait ce qui est assez naturel finalement : c’est un nouvel outil, comment ça fonctionne, qui sont ces gens ? Donc il y avait un peu de retenue à l’utilisation de l’outil, puis petit à petit on a fait la preuve de notre efficacité, et donc on a pu comme ca, de plus en plus, automatiser les processus de manière à, comme vous l’avez très bien dit, de perdre le moins de temps possible, chaque seconde compte. Et donc aujourd’hui, d’un clic l’opérateur peut déclencher les bons samaritains qui sont envoyés en mode automatique.
17:41
Sébastien : D’accord. Et sur quel rayon les bons samaritains sont-ils déclenchés? La aussi, est ce que vous avez programmé un rayon de 2 km; 1km, 500m ?
Paul : Là encore, le système a évolué. Au début nous avions un choix, on va dire, de rayon. Avec un rayon par défaut qui en général était, dans les zones urbaines de 500m et dans les zones rurales était plutôt autour du kilomètre, 2 kilomètres. Et puis on s’est rendu compte que ça ne répondait pas à toutes les attentes. On a été confronté par exemple à un département comme les Alpes Maritimes, où il y a des disparités énorme de population entre le littoral, le bord de mer, avec des villes comme Canne, Nice qui sont des zones extrêmement denses; et puis le nord du département qui est montagneux et où il y a très peu de population. Et donc ce qu’on a fait, c’est qu’on a la encore automatisé le process de recherche en utilisant des données de l’INSEE. C’est à dire qu’en fait l’INSEE nous fournit une carte de France découpée en carrés de 100m de côté, et pour chaque carré elle nous donne une densité de population. Et donc en fait, au moment où on nous transmet une adresse, automatiquement on sait dans quel carré on est. Donc on connaît la densité de population de cette zone et des carrés avoisinant. Et donc on est capable d’avoir un rayon de recherche qui dépend de cette zone la. Et donc automatiquement maintenant, le rayon de recherche va s’étendre plus ou moins en fonction de la zone dans laquelle on se trouve. L’objectif étant à la fois d’avoir suffisamment de bons samaritains pour répondre à l’intervention, et à la fois de ne pas alerter, si on fait un rayon de 1 km dans Paris on va alerter 30 bons samaritains , ce qui ne sert à rien. Voilà. Donc on a encore, là aussi, j’ai envie de dire, le bon samaritain est un outil qui est en perpétuel évolution. Il ne se passe pas une semaine ou on ne modifie pas quelque chose, de manière à essayer d’optimiser, d’être plus fins, plus précis, plus rapides.
19:37
Sébastien : D’accord. Je voulais qu’on balaye aussi la question du, de la responsabilité, parce que, moi aussi personnellement j’anime de la formation aux premiers secours, et c’est des questions qu’on nous pose régulièrement, c’est quelle est la responsabilité du secouriste. Donc cette question a été levée avec cette loi sur le citoyen sauveteur, mais du coup quid du bon samaritain? Je pense que vous allez me répondre que le bon samaritain rentre pleinement dans le cadre de ce dispositif?
Paul : Absolument ! La loi du citoyen sauveteur est venue j’allais dire, euh, enfoncer le clou et rassurer tout le monde, mais en fait elle n’était pas nécessaire. Déjà auparavant, les personnes qui portaient secours en cas de détresse à quelqu’un, étaient protégés par la loi, euh et on pouvait le résumer par il vaut mieux mal faire que de ne rien faire. Et la loi protégeait les gens qui intervenaient. La loi du citoyen sauveteur elle est venue finalement confirmer, dans le cas précis des citoyens sauveteurs et donc des bons samaritains, elle est venue confirmer le fait que porter assistance à une personne en arrêt cardiaque faisait de vous un collaborateur occasionnel du service publique et qu’à ce titre vous étiez couvert par le service publique. Mais de la même manière j’ai envie de dire, quand l’opérateur dit, demande au requérant de faire un massage cardiaque, la personne le requérant devient un collaborateur occasionnel du service publique puisque, à la demande du service publique il effectue des gestes de premiers secours. Donc tout ça c’était un périmètre qui paraissait un peu flou pour certain, mais ou en fait c’était déjà assez clair. Et la loi nous a finalement permis de lever certaines objections, certaines réticences, et d’éviter des discussions juridiques on va dire un peu complexes avec certains départements qui étaient là encore un peu timides. Donc elle nous a beaucoup aidé, mais je vous confirme que pour moi il est clair que le bon samaritain est un collaborateur occasionnel du service public et qu’à ce titre quand il intervient, à la demande des secours, il est bien sûr protégé par le service public.
21 : 48
Sébastien : D’accord. Et alors quid du bon samaritain qui serait sur son lieu de travail? Alors l’application nous donne la possibilité de refuser l’engagement. Quand elle sonne si, enfin moi j’ai été déclenché une fois, l’application nous dit est ce que vous êtes disponible. Oui non, on peut cliquer non bien sûr. Le bon samaritain qui serait sur son lieu de travail clique oui, va porter assistance. Par rapport à son employeur, est-ce qu’il y a des sanctions possibles? Est ce que, comment est il protégé par rapport à cela?
Paul : Alors, la je suis un peu embêté pour vous répondre parce que je suis incapable de vous affirmer quoi que ce soit. Et je ne répondrais pas ni juridiquement ni en termes de code de travail parce que ce n’est pas mon domaine. Moi je vous répondrais avec le bon sens. Et je dirais que naturellement j’ai envie de dire, naturellement, euh, il me parait évident que quelqu’un qui est bon samaritain, et qui est déclenché par les secours, dans la mesure ou ca ne met pas en danger l’activité professionnelle, euh, doit pouvoir intervenir quitte à ce que si il y a des tensions initiales dans l’entreprise elles puissent être expliquées au décours de l’intervention afin de lever tout problème ou toute situation conflictuelle. Je crois que, si vous voulez moi ca me fait penser un peu dans un autre domaine, mais c’est un peu le meme esprit, à des personnes qui installent des défibrillateurs dans des bâtiments privés, des entreprises ou des immeubles de copropriété et qui disent mais c’est pour les collaborateurs de l’entreprise. J’ai envie de dire que si il y a quelqu’un qui frappe à la porte et dit qu’il y a un arrêt cardiaque devant votre porte dans la rue à 50 mètres, il me paraît difficile de dire non non non notre défibrillateur est pour notre entreprise je ne peux pas vous le donner. Je crois que c’est du bon sens avant tout.
23 : 42
Sébastien : On est bien d’accord. Alors moi j’avais une autre question, c’est sur la formation des bons samaritains. Et je vais vous raconter un petit peu ma vie. Cet été j’étais, euh, j’arrive sur mon lieu de vacances. Ca faisait quelques heures que j’étais sur ce lieu. Je ne connaissais pas du tout l’endroit. Et mon téléphone sonne. En tout cas, j’entends une alarme. J’ai mis un certain temps à comprendre que cette alarme provenait de mon téléphone. Donc je vais regarder le téléphone, et en fait je me rend compte que c’est l’application Staying alive qui me demande d’intervenir. Enfin le bon samaritain, pardon, qui me demande d’intervenir. Donc effectivement je me rend disponible. Bon. L’application me donne l’adresse. Alors, moi je ne connais pas du tout les lieux. Là, je me sens un peu perdue. Je me dis comment je vais faire pour trouver l’adresse et pour y aller. Et effectivement un GPS, euh, de l’application je crois, si ma mémoire est bonne, s’est enclenché et m’a guidé jusque sur les lieux de l’intervention. J’étais très frustré car l’intervention était à 1 kilomètre 5 environ de la ou j’étais moi. Et du coup j’ai été arrêté en cours de route. Les services de secours m’ont envoyé un message me disant bah écoutez beaucoup d’autres secouristes sont intervenus votre présence c’est plus nécessaire vous pouvez rentrer. Je me suis posé des questions à la suite de mon expérience. Et je me suis dit que peut être, si je m’étais renseigné plus tôt, si j’avais eu, pas une formation, mais une information en tout cas sur, comment ca se passe quand je serais déclenché, quel bruit, parce que le bruit est particulier, quel bruit ca va faire, comment va se comporter l’application pour me demander d’intervenir. Voila. J’aurais peut-être été plus rapide et j’aurais peut-être pu intervenir du coup. L’idée, en cas d’arrêt cardiaque, on le sait bien, c’est que le temps est compté.
Du coup, est ce que vous proposez un tuto, est ce qu’il y a une information la dessus, ou qu’on peut trouver, et si oui à quel endroit?
Paul : Alors oui, il y a. Alors il n’y avait pas. Donc il y a, je ne serais plus vous dire depuis quand on a mis en place cette fonction, mais votre demande, j’allais dire, elle est extrêmement logique et vous êtes pas le premier à nous avoir fait cette remarque. Et donc il y a, j’allais dire à peu près un an, mais peut être que je me trompe un peu. Nous avons rajouté dans l’application Staying alive une fonction qui s’appelle simulation d’alerte qui se trouve dans le menu bon samaritain qui est donc en bas de l’écran au milieu. Il suffit de cliquer sur bon samaritain, et l’écran sur lequel on arrive, on a son profil, le mode tester sa connexion etc. Il y a euh, une entrée qui permet de déclencher une simulation d’alerte; Sachant que en fait ce que l’on fait c’est qu’on déclenche entre guillemet une vraie fausse alerte, proche de vous. C’est-à-dire que le système déclenche une alerte comme si c’était une vraie, à 150 mètres de là où vous êtes. Donc où que vous soyez, l’alerte sera toujours proche de vous, de manière à ce que vous ayez à la fois la sonnerie, les écrans, le trajet, pour que justement vous puissiez vous familiariser avec l’outil. Alors on a fait également des vidéos, qui sont sur notre chaîne YouTube mais euh, qui ne sont pas forcément très vues, sur lesquelles on communique de temps en temps mais peut être probablement pas assez souvent. Mais maintenant il y a un mode simulation qui permet à toute personne téléchargeant staying alive de voir et d’entendre à quoi ressemble une alerte du bon samaritain.
26 : 55
Sébastien : Ok, bien c’est génial, j’irais voir ça avec beaucoup d’attention. Est ce que vous avez des statistiques à nous donner sur le bon samaritain. Combien de déclenchements je ne sais pas, à l’année, au mois, combien, est ce qu’on a des retour sur le nombre de personnes qui ont pu être sauvées véritablement grâce à l’application? C’est quand même le meilleur moyen de vendre l’utilité de cette application.
Paul : Oui bien sûr, on a des chiffres, j’allais dire on suit tout en permanence de très très près. Euh, aujourd’hui à l’instant ou je vous parle [ndlr : on est en avril 2022] on est à 20838 interventions depuis septembre 2017. D’accord. Donc ca ca donne un premier chiffre. Ce qu’il y a d’intéressant sur ce premier chiffre de 20800 interventions, on va dire à peu près 21000 c’est qu’en fait il y en a eu 1000 le mois dernier, d’accord, un peu plus de 1000, 1068 le mois dernier. Qu’en fait on était à, on a eu euh à peu près 8000 en 2021. Et donc en fait on a une croissance exponentielle du nombre de déclenchement. Ça accélère de plus en plus. Aujourd’hui on était, on a fait une communication je m’en rappelle l’année dernière, ça devait être vers le mois de septembre, on était assez frappés tout d’un coup, on était à 24 déclenchements par jour. Et donc on avait communiqué en disant il y a un déclenchement toutes les heures en moyenne. Aujourd’hui on est plutôt à 35 déclenchements par jour. Donc on voit que entre Septembre 2021 et on va dire avril 2022 à 2 jours près, en un peu plus de 6 mois, le nombre de déclenchements à considérablement augmenté. Donc on a une vraie accélération. Donc ça ça donne un premier chiffre. Je vous l’ai dit on a 190 000 bons samaritains. Euh, aujourd’hui on en a entre, autour des 4000 nouveaux tous les mois. Euh, ça donne des chiffres. Ca c’est les premiers grands chiffres.
Après, en terme de survie c’est beaucoup plus compliqué. C’est beaucoup plus compliqué parce que, euh, vous êtes déclenché, vous intervenez, le patient survit, rien ne prouve que si vous n’étiez pas intervenu il n’aurait pas survécu. Donc sur un cas isolé, on peut évidemment se féliciter et féliciter les bons samaritains qui interviennent quelque soit l’issue bien sûr, mais encore plus si la personne survit. Mais pour autant, on ne peut pas affirmer que peut être le VSAV [ndlr : Véhicule de Secours et d’Assistance aux Victimes aka l’ambulance des pompiers] ne serait arrivé une minute après, aurait posé le défibrillateur, et que la personne aurait survécu. La seule façon de prouver l’efficacité d’un système comme le bon samaritain, c’est d’analyser des corps de patients importants et de faire des statistiques sur des grands nombres. Ce qu’on a fait en 2018, euh, avec le service médicale des sapeurs pompiers de paris, on a fait une étude sur l’ensemble de l’année, sur l’ensemble des arrêts cardiaques qui ont été pris en compte par la BSPP, et la conclusion de l’étude qui a été publiée dans une revue Anglo saxonne d’urgence, est que en cas d’intervention d’un bon samaritain, le taux de survi fait mieux que doubler. C’est à dire que, bon, bah, Paris malheureusement pour le reste de la France, ont des chiffres qui sont bien supérieur à la moyenne nationale, parce qu’à Paris le taux moyens de survie d’un arrêt cardiaque est de 16% alors qu’en France on est plutôt aux alentours de 7, 8 sur le territoire national. Mais 16% de taux de survie à Paris, et 35% lorsqu’un bon samaritain intervient. Donc ça c’est des façons, j’allais dire, de chiffrer, d’objectiver quelque chose qu’intuitivement tout le monde savait. C’est à dire que plus on masse tôt, plus on choque tôt euh, mieux c’est. Mais voilà. Voilà comment on peut montrer l’efficacité du bon samaritain par des études comme celles la. On a en projet d’en faire une nouvelle sur plusieurs départements. Mais c’est long, ça prend du temps, euh, mais c’est la seule façon de le démontrer de manière formelle.
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Sébastien : Du coup, euh, est ce que, euh, ce nombre de déclenchement, est ce qu’il ne serait pas corella, j’ai regardé un petit peu les stat quand meme, et j’ai remarqué que effectivement vous avez un développement exponentiel depuis 2017/2018 aussi bien en termes de nombre de services de secours qui utilisent l’application, que de nombre de bons samaritains qui sont inscrits. Est ce que le nombre de déclenchements est corrélé à ce déploiement exponentiel? Enfin en tout cas est qu’il y a une explication? Il y en a peut-être pas….
Paul : Oui, enfin les explications elles, sont extrêmement simples. Il y a 2 facteurs qui font qu’il y a plus de déclenchements. Le nombre d’arrêt cardiaque étant lui globalement assez stable. Euh, même si il y a eu une recrue d’essence constatée au moment du covid, mais aujourd’hui le fait est que nous avons de plus en plus de départements utilisateurs, euh, et que entre le moment ou l’on déploie le bon samaritain dans un département, et ou celui ci l’adopte dans son, dans ses routines quotidiennes où tous ses opérateurs sont bien formés, bien sensibilisés, ca prend du temps. Et donc en fait, euh, on a une montée en charge qui est d’une part l’extension de la couverture du territoire nationale, parce qu’aujourd’hui on est quasiment à 70 départements couverts. Un 2e facteur, c’est également que dans un nombre croissant de départements nous sommes déployés chez les sapeurs pompiers et chez les samu. Ce qui évidemment fait qu’on capte plus euh d’appels pour arrêt cardiaque. Et puis il y a le fait que les opérateurs sont de plus en plus sensibilisés, que on fait des opérations pour les sensibiliser, les reformer, euh faire, j’allais dire faire tout ce qu’on peut pour que ca devienne un réflexe, un automatisme et qu’il n’y ait plus à réfléchir.
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Sébastien : D’accord. Et du coup, le le, la mise en place euh du bon samaritain au sein des services de secours, elle se provoque comment. Est ce que c’est vous qui allez les démarcher, est ce que à l’inverse c’est plutôt maintenant eux, euh, puisque vous avez votre crédibilité maintenant, est ce que c’est eux qui viennent vous solliciter directement. Et puis quels sont vos leviers pour faciliter le déploiement justement encore plus et peut être à tendre vers les 100% des départements couverts par le bon samaritain?
Paul : Bien sûr. Globalement je dirais que c’est encore nous qui beaucoup faisons la démarche. Euh, nous avons quelques cas de départements qui nous ont sollicité directement, mais ça reste rare. Je crois que, alors évidemment la situation a changé par rapport à 2018 ou on avait 2 départements. Euh, aujourd’hui comme vous l’avez dit, je pense que l’on est relativement crédible et on a fait la démonstration de notre efficacité et de notre utilité. Pour autant, je crois que d’abord, euh, qu’on est dans une situation sanitaire en France, et euh dans le monde, qui fait que l’ensemble des services de secours sont déjà submergés. Si on prend les SAMU avec les centres 15, les appels, ils sont submergés. Si on parle des sapeurs-pompiers, ils ont massivement participé aux programmes de vaccination euh, dans la France entière, donc beaucoup nous ont dit : on a pas le temps. On a pas le temps. Voilà. Donc je pense qu’ils sont extrêmement sollicités et ils ont beaucoup beaucoup de travail. Et donc spontanément, ils viennent pas forcément nous voir. Voilà. Donc c’est arrivé, mais c’est pas le cas le plus fréquent. Donc globalement c’est nous qui les contactons. C’est nous qui leur en parlons. Parfois ils viennent nous voir parce que ils ont un ami qui est dans le département d’à côté et qui ils en ont entendu parler et qu’ils veulent le mettre en place, mais c’est essentiellement nous.
Après les leviers que nous avons. On n’en a pas beaucoup. Je dirais qu’on en a un 1er, c’est l’historique. C’est a dire qu’aujourd’hui il est beaucoup plus facile pour nous de convaincre, euh, un service de secours, du bien fondé de notre démarche qu’il y a 4 ans ou 5 ans, euh, la démonstration est faite. Le deuxième levier, c’est, euh, la reconnaissance de la tutelle. C’est à dire qu’aujourd’hui, euh, on a le soutien officiel je vous l’ai dit du ministère de la santé, on a le soutien officiel de la direction générale de la sécurité civile, on est subventionné par la direction générale de la sécurité civile, on est partenaire de la fédération nationale des sapeurs pompiers de france. Donc, j’allais dire, le monde du secours et de l’urgence, nous a adoubé on va dire. Et donc ça facilite les choses. Enfin, on en a parlé tout à l’heure, la loi du citoyen sauveteur a permis de lever quelques réticences d’ordre juridique, qui font que aujourd’hui il n’y a plus de réticences. On a encore des réticences parfois qui sont liées à une méconnaissance de l’outil et de ce fait des réticences liées à une crainte de surcharge de travail des opérateurs du CTA [ndlr : Centre de Traitement de l’Alerte] où les les les commandants, les directeurs des opérations, les directeurs départementaux nous disent euh mes équipes sont déjà surchargés de travail, je ne peux pas rajouter dans dans dans le process un nouvel outil qui va encore les charger davantage. Mais ca on arrive à le lever assez facilement quand on leur fait des démonstrations de l’outil et de sa simplicité d’utilisation.
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Sébastien : D’accord. Alors actuellement lorsque les opérateurs du 15 du 17 du 18 nous répondent, ils utilisent un logiciel d’aide à la gestion de l’alerte. Aujourd’hui, chaque institution, dans chaque département à le choix de son propre outil. Et donc pour uniformiser tout ça,tous les services de secours, le ministère de l’intérieur travaille aujourd’hui sur un logiciel qui devrait prochainement être déployé sur le plan national. C’est le projet NexSIS. Est ce le Bon Samaritain a t il été associé au développement de ce logiciel, et sinon ce que vous savez si le Bon samaritain y sera intégré pour faciliter encore plus son utilisation?
Paul : Alors en fait nous travaillons avec les équipes de développement NexSIS depuis le premier jour. C’est un projet sur lequel on est embarqué si je puis dire depuis maintenant plusieurs années. Euh, aujourd’hui on est intégré dans NexSIS, et dés le premier déploiement de NexSIS en Seine et Marne, le Bon Samaritain sera intégré. C’est des mois de travail et de collaboration avec eux, mais c’est pas eux qui se sont adaptés à nous. J’allais dire, on a travaillé à interfacer l’outil pour la encore aller gagner encore quelques secondes supplémentaires et éviter l’oubli, c’est à dire le fait qu’un opérateur pris dans le feu de l’action, pourrait oublier de déclencher les bons samaritains, de lancer la recherche de bons samaritains. La ce sera configuré, automatique et voila. Donc on est extrêmement content de ce travail. C’est un projet qui nous tient à cœur et avec lequel on a travaillé dés le début avec les équipes, initialement, de la BSPP [ndlr : Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris], qui ont ensuite rejoint le projet NexSIS.
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Sébastien : Oui donc c’est encourageant et ce sera un levier facilitateur supplémentaire pour déployer le logiciel.
Paul : Absolument. Et comme on le disait, les objections qu’on a encore sur la charge de travail possible qui pourrait être liée au déploiement du bon samaritain, vont disparaître avec le déploiement de NexSIS puisque le Bon Samaritain ne se verra plus en fait si je puis dire. C’est à dire qu’en fait un département qui aura NexSIS et le Bon Samaritain, à partir du moment ou il aura configuré dans NexSIS que face à un motif d’arrêt cardiaque ou de suspicion d’arrêt cardiaque on envoie les bons samaritains, le système le fera automatiquement.
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Sébastien : D’accord. Alors moi je suis un petit peu geek sur les bords, je suis l’actualité sur tout ce qui est sécurité civile, santé et sécurité etc. Et j’ai découvert récemment qu’il y a avait une association qui avait développé un autre outil, qui qui est très complémentaire au votre, c’est l’AFPR : l’association française des premiers répondants qui ont créé un dispositif qui s’appelle GéoCoeur. Donc c’est une petite boîte que l’on vient placer sur le défibrillateur. Les services de secours auront une application comme le Bon Samaritain en fait, et lors d’un arrêt cardiaque, actionneront ces boîtiers qui émettront une alarme pour attirer les secouristes qui se trouveraient à proximité. Le secouriste à proximité de ce boîtier, viendrait récupérer le défibrillateur, scannerait un QRCode qui lui donnerait toutes les informations pour se rendre sur son intervention. De ce que j’ai compris, ce boîtier est en cours de développement actuellement et notamment dans le département de la Moselle. Il est finalement complètement complémentaire au Bon Samaritain finalement. Eux c’est le matériel, vous on pourrait presque dire, c’est le matériel aussi via staying alive mais dans le cadre du bon samaritain ce sont les secouristes. Est ce qu’il y a un projet de partenariat entre vos deux outils si je puis dire? Est ce que voilà il y a quelque chose dans ce sens là qui est prévu ou qui est envisagé?
Paul : Oui, je connais bien ce projet, je connais l’AFPR, je connais Frédéric LEYBOLD son fondateur, qui donc lui a déployé une solution équivalente au bon samaritain en Moselle. Euh, on a d’assez bons rapports. Ils sont venus nous voir fin 2021 pour nous présenter GéoCoeur, qu’ils expérimentent en ce moment en effet en Moselle donc, et euh, l’idée est de voir comment nous pourrions nous brancher sur leur système pour que dans les départements où le bon samaritain est présent, le bon samaritain puisse alerter les boîtiers GéoCoeur comme il alerte les bons samaritains. J’ai pas encore de, de date. Donc je pense, enfin, euh, le point il n’est pas tant technique, même si il y aura un petit peu de travail à faire pour intégrer, interfacer leurs boîtiers, il est plus une mise en oeuvre d’avoir une, une comment dirais-je, une situation concrète où le besoin se fait sentir pour qu’on se mette autour de la table et que concrètement on avance euh, l’idée étant que, on est d’accord sur le principe, il n’y a pas de problèmes, c’est juste qu’il faut que la situation j’allais dire, l’exige pour qu’on se mette au travail et qu’on d’interface avec eux.
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Sébastien : J’ai vu aussi que Staying Alive, le Bon Samaritain, vous réalisez des formations, vous intervenez sur des conférences. Est ce que vous voulez nous en parler ou nous en dire un mot?
Paul : Alors. On en fait pas beaucoup. On voudrait en faire plus. Euh, le point il est extrêmement simple. On est parti d’un constat très simple : on est jamais mieux servi que par soi-même. Rires… Et comme nous avons besoin, pour recruter des bons samaritains, de trouver des gens qui soient formés aux gestes de premiers secours, on s’est dit que finalement nous aussi on pouvait apporter notre pierre à l’édifice et former euh, des des personnes volontaires… Alors on sera pas tellement sur, on fera pas de la formation SST, c’est pas notre métier, il y a des entreprises dont c’est le job et qui font ça très bien. Nous notre objectif il est davantage d’aller faire de la sensibilisation aux gestes qui sauvent. Et vraiment de faire, j’allais dire, le minimum de formation nécessaire pour que quelqu’un sache utiliser un défibrillateur, reconnaisse un arrêt cardiaque, connaisse les premiers gestes qui sauvent de manière à devenir, à être capable d’être efficace euh en cas de sollicitation par les secours. On est pas là, j’allais dire, pour concurrencer le marché de la formation professionnelle. On est davantage la pour sensibiliser les gens. L’objectif étant aussi d’apporter des réponses aux entreprises qui nous accompagnent et qui nous suivent. Parce qu’il nous paraît cohérent qu’une entreprise qui est partenaire du Bon Samaritain, euh, j’allais dire, ne se contente pas entre guillemets de nous verser des fonds, mais également une démarche en interne qui soit cohérente et qui donc en interne s’assure qu’à un sein de son personnel il y ait des gens formés, qu’il y ait des défibrillateurs dans leurs locaux etc. Donc dans cet esprit là, nous sommes amené à faire des séances de sensibilisation aux gestes qui sauvent. C’est plus comme ça qu’on se positionne, plus que dans une vraie structure de formation.
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Sébastien : D’accord.Et bien écoutez merci pour toutes ces informations. Comment on peut suivre l’actualité du Bon Samaritain, de Staying Alive, de toutes vos activités?
Paul : Alors pour, on est présent j’allais dire, sur la plupart des réseaux. Si on veut nous suivre on est présent, alors d’abord on a un site web qui est bon tiret samaritain point org. Ensuite on a une page LinkedIn, on a une page facebook, on a un compte twitter, on a un compte Instagram, on a de quoi faire. L’essentiel de nos communications. On envoie également une newsletters à nos bons samaritains une fois tous les trois mois à peu près pour ne pas trop les saturer. Euh, mais globalement entre twitter instagram et facebook on peut être assez facilement au courant de notre actualité.
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Sébastien : Oui, vous êtes partout, ce sera facile de vous retrouver.
Paul : On essaie, on essaie. C’est du travail et du temps mais aujourd’hui je pense que c’est essentiel pour faire connaître nos actions, pour trouver de bons samaritains, c’est absolument essentiel.
Sébastien : Et bien écoutez je vous remercie pour toutes ces informations. Je vais vous laisser le mot de la fin, on arrive au terme de l’interview.
Paul : Et bien le mot de la fin est très simple. C’est téléchargez Staying Alive et devenez Bon Samaritain.
Sébastien : Et ba voila, tout est dit. Et bien Paul, je vous remercie encore d’être venu au micro du podcast Santé et Sécurité pour nous parler du bon samaritain, et pour répondre à toutes ces questions qu’on entend et qu’on nous pose régulièrement. Il n’y a plus qu’à souhaiter encore une très longue vie au Bon Samaritain. Merci Paul.
Paul : Merci Sébastien.
43 : 54
[MUSIQUE]
Si vous avez d’autres questions au sujet des applications le Bon Samaritain ou Styaing Alive, vous pouvez me contacter sur la boite mail santesecurite.podcast@gmail.com
Ou sur les réseaux twitter, instagram ou LinkedIn.
Je vous mets dans la description de l’épisode toutes les ressources nécessaires afin que vous puissiez télécharger le Bon Samaritain et Staying Alive ainsi que d’autres liens et informations des sujets que nous avons évoqués avec Paul.
Si vous souhaitez soutenir cette émission, n’hésitez pas à mettre des étoiles ou des cœurs sur votre appli de podcast, à commenter et à en parler autour de vous. Ça aidera beaucoup.
Et comme dirait un podcasteur que j’adore, même si vous aimez pas, parlez en quand même, on ne sait jamais.
Je vous souhaite une belle journée, mais surtout, prenez soin de vous !
Ressources :
La Chaîne YouTube du Bon Samaritain
Instagram le Bon Samaritain : @bonsamaritain_stayingalive
Twitter le Bon Samaritain : @BonSamaritainFr
Facebook le Bon Samaritain : Staying Alive
LOI n° 2018-527 du 28 juin 2018 relative au défibrillateur cardiaque
Décret n° 2018-1186 du 19 décembre 2018 relatif aux défibrillateurs automatisés externes
Plaquette de communication GéoDAE
Étude sur le Bon Samaritain publiée dans le Academic Emergency Medicine
Bonne formation j’ai appris beaucoup de choses
Bonjour! Merci beaucoup 🙂