CHAPITRE 0 : PRESENTATION
00:00:00
Sébastien: Bonjour, Je suis Sébastien et je vous souhaite la bienvenue sur le podcast Santé et Sécurité.
Selon un rapport d’information de l’Assemblée nationale de février 2021, il existerait en France environ 14 000 ambulances privées, réparties dans 5 000 entreprises de transport sanitaire.
Ils sont environ 60 000 en France, et bien qu’il en manquerait environ 15 000 aujourd’hui, ils assurent plus de 60 millions de trajets par an.
Vous l’aurez compris, dans ce nouveau reportage, nous allons parler des ambulanciers, ou plutôt, découvrir le métier d’ambulancier.
J’ai voulu faire cet épisode, en faisant un constat, complètement personnel. Je croise très souvent les ambulanciers privés dans mon activité de sapeur pompier.
Mais sans connaître réellement leur métier.
On entend très peu parler d’eux. Pourtant, on les voit de plus en plus dans les sas des urgences, et sur la route.
Le secours à personne, ce n’est pas l’activité préférée des pompiers. Beaucoup s’en plaignent. Se plaignent du nombre d’interventions pour carence d’ambulance, et plus globalement du nombre d’interventions pour secours à personne qui ne fait qu’augmenter.
Mais sans se rendre compte que cette hémorragie est en grande partie contenue par ces ambulanciers.
Bref mon constat est clair : je ne connais pas cette profession. Mes collègues sapeurs pompiers ne connaissent pas cette profession. Et j’en viens même à la conclusion, que la population ne connaît pas cette profession.
Les quelques fois ou l’on entend parler des ambulanciers dans les médias, ce n’est que pour évoquer de tristes accidents… mais jamais plus.
Alors je suis allé à leur rencontre, de ces hommes et femmes qui équipent ces ambulances blanches à La Croix bleue. Et j’ai eu l’idée de cet épisode.
Au début, je voulais simplement faire un entretien avec un ambulancier, pour présenter le métier.
Puis à force de rencontres, de discussions avec eux et de découverte de leur métier, au fil de mes recherches aussi…
J’ai découvert des gens passionnés, dévoués, très professionnels, mais en manque de reconnaissance, et parfois même en souffrance, avec beaucoup de frustration parfois, et surtout un grand besoin d’en parler.
J’ai continué à rencontrer d’autres ambulanciers. Et je me suis dis, que plutôt que de faire un simple épisode, pourquoi est ce qu’on ne le donnerait pas la parole pour une fois. Écoutons les, apprenons à les connaître. Et découvrons leur métier au travers de ce qu’ils ont à nous raconter….
J’ai recueilli leur parole séparément, au cours du 2e semestre 2022, toujours en tête à tête. Eux et moi.
J’ai enregistré des heures et des heures de conversations.
Ce que j’ai découvert ?
Que ce métier est un cas d’école à lui tout seul en terme de qualité de vie et de conditions de travail.
J’ai découvert dans ce métier beaucoup de contraintes, qui ne posent pas forcément de problème pour des célibataires sans enfants passionnés et motivés, mais qui rendent les choses très vite compliquées dès que l’on veut fonder une famille.
Beaucoup d’heures de travail, énormément d’heures supplémentaires. Un ambulancier c’est pas moins de 45/48h par semaine voir plus des fois…
Ce métier est aussi souvent un tremplin vers d’autres études dans le médical.
J’ai aussi découvert que ce métier était plutôt jeune, grâce à l’ouvrage historique écrit par Romaric BARDET, qui s’intitule “Ambulanciers : la mémoire oubliée”, publié aux éditions l’Harmattan.
Romaric a d’ailleurs participé à ce reportage, et vous aurez l’occasion de l’entendre régulièrement dans ce podcast, et notamment dans une petite interview au cours de laquelle il nous à parle de son livre.
Avec ces femmes et ces hommes qui constituent la profession d’ambulancier,
On a abordé les salaires, la vie de famille, le covid, la façon dont les ambulanciers sont vus par la population, mais aussi les problématiques de circulation, l’usage des gyrophares et des 2 tons…. Ils m’ont raconté quelques anecdotes aussi… On a parlé de la problématique économique, du modèle économique de ces entreprises d’ambulances privées.
Bref, on a parlé d’eux, de leur métier, et de leur quotidien.
Ce reportage, c’est une dizaine d’heures de rush. Plusieurs dizaines d’heures de montage. Il a fallu faire des choix, je ne pouvais bien sûr pas tout garder et publier.
Mais j’ai quand même voulu garder leur parole au maximum intacte. C’était la moindre des choses.
Se confier à un inconnu en étant enregistré, ce n’est pas un exercice facile.
Ça leur a aussi demandé du temps. Le temps qu’on fasse connaissance, qu’on discute et qu’on enregistre.
Je ne voulais donc pas sacrifier leur parole et leur engagement.
Ce reportage sera donc granulé en de nombreux chapitres et nous publierons un chapitre par jour.
Ce reportage va donc prendre toute la place sur cette émission pendant quelques semaines…
Voilà j’espère qu’il vous plaira, et qu’il vous permettra de découvrir ce métier tellement essentiel dans notre système de santé.
Je voudrais remercier chaleureusement : Pauline, Romaric, Violaine, Nicolas et Sabrina de m’avoir fait confiance pour ce reportage, de m’avoir consacré de leur temps, et surtout, surtout, pour leur engagement.
De votre coté chers auditrices et auditeurs, si vous pouvez prendre quelques secondes de votre temps pour vous abonner à notre émission sur votre plateforme d’écoute, y mettre des étoiles ou des coeurs, et un petit commentaire, ce sera une belle récompense pour ce podcast, mais aussi pour ces ambulanciers qui ne manqueront pas de vous lire.
Sur ce, je vous souhaite une belle écoute 🙂
CHAPITRE 1 : PAULINE
00:00:00
Sébastien: Santé et sécurité Le podcast : Ambulanciers – Chapitre 1 – Pauline
00:00:06
Pauline: Moi, c’est Pauline. J’ai 26 ans, je suis ambulancière, diplômée d’état depuis un peu plus de cinq ans et j’ai passé ma formation à Saint Brieuc en Bretagne et je suis actuellement depuis un peu plus de deux ans en cdi à Montpellier en tant que ambulancière. Alors mon parcours dont j’ai passé un bac STSS. A la base j’étais pas trop comment dire à l’école tout ça. J’étais pas très très forte, mais j’ai quand même réussi à avoir mon bac STSS donc bac santé sociale. Par la suite, j’ai testé donc les concours infirmiers, j’ai testé quatre concours, j’ai été pris à deux oraux et les oraux n’ont pas fonctionné. À partir de ce moment là, je me suis demandée ce que j’allais faire par la suite et ma mère m’a rappelé que mon stage en troisième donc stage obligatoire qu’on doit faire, je l’ai fait dans les ambulances. Du coup j’ai attendu de finir ma fin, de finir. Pardon, je bégaye. Ha ha! Je suis désolée, ça va être compliqué avec moi. Oui, mon permis c’était ça. Donc oui que mon permis j’attendais qu’il ne soit plus en probatoire pour passer donc le concours. J’ai testé le concours ambulancier à deux endroits, donc à Saint-Brieuc et à Rennes. À Rennes, j’ai été refusé et à Saint Brieuc j’ai été accepté. Pour être ambulancier, il faut minimum trois ans de permis ou alors deux ans si on a fait la conduite accompagnée et on est obligé donc de les avoir pour passer le concours et être en formation. Donc suite à ma formation, on a plusieurs modules. Donc on avait huit modules. Maintenant ça a évolué. Donc il y a cinq ans, c’était huit modules. J’ai tous les modules sauf un que j’ai eu en rattrapage et par la suite, j’ai été donc prise dans une entreprise à Saint-Brieuc. Pendant six mois. Voilà, à la suite, j’en avais un petit peu marre de rester en Bretagne et de voir tout le temps la même chose. Du coup, quand j’étais en formation, j’ai entendu parler des saisons, donc en tant que ambulancier ou peu de personnes savent que ça existe et j’ai voulu tester, donc j’ai testé. Je suis allé à Chamonix pour un peu moins de quatre mois et c’était une expérience formidable. C’est un métier qui c’est le métier d’ambulancier, mais c’est complètement différent du métier qu’on peut voir en ville ou en campagne. Métier ambulancier habituel, quoi. Alors une saison d’ambulancier, donc on intervient quasiment sur les que sur les pistes de ski. Donc c’est les pisteurs qui interviennent en premier, sur les blessés, sur les accidents qu’il y a sur les pistes. Par la suite, les descendre en bas de piste et non les récupère donc pour les emmener soit en cabinet médical, soit urgences et après. Donc on travaille énormément aussi avec les hélicos, les hélicos de la gendarmerie, les hélico privés donc pour le hors piste. Et donc en tant que ambulancier aussi, on fait énormément de rapatriements puisque les gens viennent en vacances et donc quand ils se blessent, ils peuvent malheureusement pas revenir par leurs propres moyens, donc on est obligé de les ramener chez eux, donc en ambulance ou sinon on les amène à la gare SNCF ou à l’aéroport. Voilà donc les saisons d’été, ça n’existe pas en tant que ambulancier, mais saison d’hiver ça existe. Donc on commence en général début septembre et est la fin de saison donc finit mi avril. Et là on est plusieurs saisonniers, donc à venir de la France entière et il y a des entreprises d’ambulances qui ne font quasiment que de ça. Donc la saison saison d’hiver sur toute qui sont deux postes sur toutes les pistes de ski. Et ensuite donc j’ai rencontré une amie là bas, on crée beaucoup de liens parce qu’on est souvent seul en montagne, on n’a pas de famille donc on en parle énormément avec les personnes. Et donc avec une amie que j’ai rencontré là bas, on s’est décidé en fait d aller faire entre guillemets une saison d’été, mais c’était faire de l’ambulance classique à Bordeaux, donc j’ai fait un peu plus de quatre mois sur Bordeaux par la suite donc contrat terminé. Donc je faisais que des CDD. J’ai bougé comme ça pendant quasiment quatre ans. Donc après Bordeaux, je suis retournée sur Chamonix pendant six mois. Après, j’ai fait Montpellier une première fois à Montpellier pendant quatre mois pour l’été. Par la suite, je suis allé à Bourg Saint Maurice refaire une saison. J’avais. On avait envie de changer un petit peu. Donc avec ma collègue avec qui j’étais sur Bordeaux, on en va envie de changer un petit peu de Chamonix et de voir un autre endroit. Et on a testé Nantes, Bourg Saint Maurice et malheureusement tout le covid est apparu et notre notre saison a été écourtée et nous avons tous arrêté nos contrats précipitamment et on est rentrés donc ceux confinés chez nous, donc la zone d’où on venait à la base. Par la suite donc j’ai attendu que le confinement se termine et j’ai cherché en attendant un endroit pour me poser parce que je commençais à en avoir marre de bouger comme ça au bout de quatre ans à faire ses valises tous les six mois, c’est fatiguant Et donc j’ai décidé de me poser définitivement sur Montpellier et là, ça a fait que ça va bientôt faire deux ans et demi que je suis sur Montpellier en cdi.
00:07:06
Pauline: Non, c’était totalement une volonté de ma part. C’est que quand mes parents sont agriculteurs et je n’avais pas la possibilité avant de pouvoir énormément bouger, donc ils étaient tout le temps à la ferme. Je n’avais pas pu découvrir la France pouvoir entre guillemets voyager et en fait j’avais cette liberté. Depuis que je suis ambulancière de pouvoir bouger là où j’ai envie de visiter d’autres lieux, d’autres façons de travailler, d’autres façons de vivre. Parce que c’est là qu’on voit au final que de région en région, les cultures sont différentes, les façons de travailler sont différentes et. Et ça m’a beaucoup plu en fait. Le fait de faire ça une première fois à partir sur Chamonix, de ne plus avoir de repères, de me m’en sortir par moi même entre guillemets, J’ai l’impression que c’est une aventure, mais c’est une petite aventure quand même. C’était ma petite aventure et j’ai bien apprécié et c’est vrai que j’ai voulu continuer à faire ça. Et maintenant je suis, je suis calée, je commence à me faire mon petit cocon sur Montpellier où je suis plutôt bien. Mais c’est vrai que j’ai toujours cette nostalgie de de de fermer mes valises et de partir dans un endroit pour quelques mois et repartir par la suite. C’est vrai que c’était quelque chose d’assez assez particulier, que tout le monde ne vit pas ça. Et moi c’est mon parcours, c’est ce qui me crée actuellement. Enfin c’est ce qui me manque. Dire c’est ce qui me correspond. Et moi j’ai toujours apprécié faire ça. Et je pense que si à un moment donné il se passe quelque chose sur Montpellier et que j’ai envie de partir, je recommencerai sur ça parce que c’est chez moi tout simplement. Et j’ai beaucoup apprécié faire ça. Pour.
CHAPITRE 2 : ROMARIC
00:00:01
Sébastien: Santé et sécurité Le podcast : Ambulancier – Chapitre 2 – Romaric.
00:00:08
Romaric: Je m’appelle Romaric Bardet, Je suis ambulancier depuis une quinzaine d’années sur Lyon et depuis trois ans je suis coordinateur pédagogique sur l’institut de formation d ambulancier Don Bosco dans le centre de Lyon. Euh. Mon parcours il est peut être assez classique. Je suis sorti du lycée, je ne savais pas quoi faire donc je suis. J’ai trouvé un poste pour faire de la mise en rayon dans un grand magasin près de chez moi. Je travaillais la nuit, ce n’était pas du tout quelque chose d’agréable ni de confortable et du coup c’était voulu et ça m’a forcé à vraiment trouver quelque chose qui me qui me plaisait. Je cherchais ma voie, je savais pas quoi faire professionnellement. Et puis j’ai un collègue dans mes amis est ambulancier et il m’a dit Ecoute, mon meilleur pote est ambulancier. Il passe son temps à boire des cafés en entendant en attendant ses patients. Ça a l’air un super métier donc pourquoi pas pour toi? Et je me suis renseigné, il y a un stage à faire avant avant de rentrer en formation. Du coup j’ai fait ce stage qui est super important parce qu’il permet vraiment de voir si le métier vraiment plaît ou pas, parce qu’il y a beaucoup de représentations bonnes ou mauvaises sur le métier. Et donc j’ai fait mon stage et je suis vraiment tombé amoureux de ce métier là.
00:01:32
Romaric: Donc ça c’était en 2007 et puis finalement ça s’est très bien passé dans cette entreprise là. Donc après le stage, ils m’ont gardé en tant qu auxiliaire ambulancier. Alors ça n’existait pas à l’époque, mais en gros, c’est le second membre d’équipage. Et puis j’ai tout de suite passé mon diplôme d’état d’ambulancier l’année d après en 2008. Et puis depuis je suis resté ambulancier.
00:02:10
Romaric: En 2015, j’ai postulé tout simplement dans un dans un IFA, une école d’ambulancier sur Lyon pour donner des cours et rechercher des intervenants extérieurs. Et donc je me suis retrouvée à faire notamment tout ce qui est cours de facturation à des étudiants ambulanciers et ça m’a énormément plu donc je suis restée. Alors c’était vraiment ponctuellement dans l’année. Je suis restée à faire ces cours là pendant quatre ans. Et puis en 2019, un nouvel institut de formation s’est monté sur Lyon et on m’a proposé d’être coordinateur pédagogique pour cet institut là, ce que j’ai accepté avec avec plaisir. Et donc depuis depuis le 2019, je je suis. Je suis coordinateur pédagogique et formateur pour cet institut à 80 % puisque je garde toujours 20 % en ambulance. C’est à dire qu’une une fois par semaine, je suis toujours sur le terrain.
CHAPITRE 3 : VIOLAINE
00:00:00
Sébastien: Santé et sécurité Le podcast : Ambulancier – Chapitre 3 – Violaine.
00:00:05
Violaine: Et bien je m’appelle Violaine, j’ai 33 ans, On est sur la région de Lyon et je suis ambulancière depuis maintenant à peu près dix ans. J’ai passé mon diplôme il y a dix ans et je suis également intervenante pédagogique dans un institut de formation aux ambulanciers depuis quatre ans. J’ai fait une licence de en sciences humaines, tout d’abord à la sortie du bac et lors de cette licence, j’ai trouvé un petit travail étudiant dans une EPHAD en tant que auxiliaire de vie. J’ai apprécié d’être au contact des patients et j’ai vu régulièrement. Il y avait des ambu, des équipages d’ambulanciers qui venaient et qui repartaient et je me suis dit ça peut être un métier qui a l’air intéressant. C’est garder le côté, prendre soin de la personne, mais en étant à l’extérieur, en dehors et pas enfermé dans un service avec les mêmes couloirs et les mêmes portes de chambre toute la journée. Ça a évité aussi un petit peu le côté attachement aux patients surtout, on n’est pas d’où ils sont, pas en général là pour longtemps. Donc suite à ça, j’ai passé, j’ai fini ma licence, j’ai passé mon diplôme d’ambulancier, donc je suis devenu diplômé d’état. J’ai travaillé en tant que tel pendant six ans consécutifs et suite à des problèmes de dos et à une envie de vie de famille, je me suis réorienté avec un master en santé publique pour travailler aujourd’hui auprès de l’ARS dans la santé numérique.
00:01:43
Violaine: Je continue à faire des vacations, à me rendre disponible les week ends, les soirs pour effectivement faire notamment des gardes SAMU en plus de mon travail entre guillemets de bureau, car j’ai besoin d’avoir un sentiment d’utilité pour les autres, pour les patients. Et c’est un sentiment qui est pleinement accompli lorsque j’exerce ce métier d’ambulancier, notamment lors des gardes SAMU.
CHAPITRE 4 : NICOLAS
00:00:00
Sébastien: Santé et sécurité Le podcast : Ambulanciers – Chapitre 4 – Nicolas
00:00:05
Nicolas: Euh. Alors je suis un ambulancier diplômé d’état. J’ai la trentaine d’années. Je sévis sur internet sous le nom du compte Twitter @lesperlesdu15 . Euh. Sinon, en terme d’études à la base, moi je sors d’un BEP dans le bâtiment, puis j’ai passé un diplôme d’état d’être soignant et quelques temps après un diplôme d’état d’ambulancier, profession où je me suis rapidement spécialisé en passant la formation d’adaptation à l’emploi des ambulanciers en structure mobile d’urgence et de réanimation. Voilà voilà.
00:00:37
Nicolas: Alors niveau ambulancerie, j’exerce depuis 2017. Sinon, en terme de pompier volontaire, j’exerce depuis 2007. Déjà, j’ai commencé très jeune mes premières interventions. J’avais seize ans.
CHAPITRE 5 : SABRINA
00:00:00
Sébastien: Santé et sécurité Le podcast : Ambulanciers – Chapitre 5 – Sabrina.
00:00:06
Sabrina: Alors donc, je m’appelle Sabrina, j’ai 48 ans et je suis ambulancière SMUR depuis onze ans. Bientôt douze. Alors moi j’ai je ne sais pas grand chose à l’école, donc j’ai fait un BAC G. À l’issue de mon bac, j’ai voulu faire un DEUG de langues étrangères appliquées où j’ai lamentablement échoué. J’ai arrêté la fac, j’ai gardé des enfants. Je suis partie faire un an à Londres en tant que jeune fille au pair. À mon retour, j’étais toujours perdue, donc je suis partie faire mon service militaire en gendarmerie et à l’issue de ça, je suis devenue secrétaire. Et comme je m’ennuyais derrière un écran d’ordinateur et que c’était pas du tout mon truc de passer mon temps derrière un bureau, j’ai décidé d être ambulancière, donc je me suis renseignée et je me suis payée la formation et ensuite j’ai travaillé en tant que ambulancière dans une société privée pendant sept ans avant d arriver au SMUR.
CHAPITRE 6 : VOCATION
00:00:00
Sébastien: Santé sécurité Le podcast : Ambulanciers – Chapitre 6 – Vocation.
00:00:06
Pauline: En fait, quand on est, quand on est en troisième, on doit faire un stage Kyo obligatoire. Et ce stage là, je l’ai fait dans Dans les ambulances. Déjà il c’est un peu beaucoup grâce à ça que j’ai été pris en formation parce que donc quand j’ai passé mon concours, ce qui me qui était devant moi, donc on avait un patron d’ambulance, la directrice, le directeur pardon et et la professeur de l’IFA. Et en fait, ils ont été très admiratifs que, en troisième déjà, j’ai pu intégrer une société d’ambulance parce que ça ne se fait jamais. On va en ville, en campagne, normalement, ça ne se fait jamais parce qu’on voit quand même des choses qui sont qui peuvent être assez dures, assez assez traumatisantes pour une personne de troisième et euh. Et voilà. Donc je pense que je voulais toujours être quand même dans l’aide à la personne. Toute petite, j’étais toujours là, aider les gens, ouais, je sais pas comment dire, c’était ouais, c’est quand même une vocation d’être dans le métier santé sociale et c’est vrai que ça regroupe beaucoup de choses que j’apprécie en fait, qui collent à mon caractère. Le métier d’ambulancier et euh. C’était une petite vocation quand même petite.
00:01:35
Nicolas: Ce qui m’a poussé à devenir ambulancier. Alors en fait, faut savoir que je suis sapeur pompier volontaire depuis toujours. J’ai commencé avec les JSP et durant mon activité, en fait de sapeur pompier volontaire, j’ai souvent été amené à travailler avec le personnel armant les VLM des SMUR. Et on rajoute à ça ma forte passion pour les émissions type 90 minutes enquête et compagnie. Et en fait, ça a suffit à me créer une passion et une admiration pour le personnel soignant qui prenait soin de la population en pre-hospitalier.
00:02:08
Violaine: Alors pour moi, le job d’ambulancier était vraiment une vocation, un job à part entière. J’ai découvert ça lors de mon job étudiant qui était auxiliaire de vie en EHPAD. Mais vraiment aujourd’hui. Pour moi, être ambulancier, c’est un métier. C’est pas. C’est pas un job étudiant. Il faut faire ça. C’est une vocation, c’est un métier, c’est quelque chose qu’il faut faire avec envie, avec passion, sinon ça ne fonctionne pas.
00:02:45
Sabrina: Alors j’ai choisi fait ce qui m’a fait choisir le boulot d’ambulancière, c’est d’abord j’adore conduire. Depuis toujours, depuis que j’ai le permis. J’ai toujours aimé les voitures, donc ça déjà, on passe quand même beaucoup de temps derrière le volant lorsqu’on est ambulancier dans le privé. J’aimais l’idée de m’occuper des gens, d’être en contact avec les patients et d’ être en contact avec plein de gens de plein de milieux sociaux et je trouvais ça super enrichissant. Donc donc voilà, c’est ce qui m’a orienté vers le fait que c’est un boulot dynamique où on bouge tout le temps si jamais comment la journée va se passer. Donc je trouvais ça plutôt cool, donc c’est pour ça que j’ai fait cette formation afin d’ être ambulancière.
CHAPITRE 7 : MISSIONS ET FACTURATION
00:00:01
Sébastien: Santé et sécurité Le podcast : Ambulanciers – Chapitre 7 – Missions et facturation.
00:00:11
Romaric: Alors l’ambulancier, il a deux casquettes. Il a. Il a d’abord la casquette du transporteur sanitaire. Un transporteur sanitaire, c’est un une ambulance ou un VSL, un véhicule sanitaire léger qui va se déplacer pour prendre en charge et transporter quelqu’un de manière programmée. C’est à dire la personne doit être hospitalisée, la personne doit aller en dialyse, doit passer un examen, un scanner, un IRM ou autre. Ou alors la personne est hospitalisée, il faut la ramener à domicile. Ça, c’est du transport programmé. Soit la personne ne peut pas prendre son propre véhicule ou utiliser ses propres moyens de transport, soit la personne a besoin d’une surveillance particulière et à ce moment là, ou alors elle doit être allongée par exemple, et à ce moment là, on envoie des ambulanciers pour pour ces transports programmés. Et puis il y a une deuxième partie du métier qui n’a pas grand chose à voir, c’est le transport sanitaire d’urgence. Ce qu’on appelle l’urgence hospitalière, c’est que l’ambulancier, il a aussi vocation à être missionné, notamment par le SAMU du département, pour intervenir à sa demande. Voilà l’urgence pas hospitalière, c’est, on va dire, 95 % de missions envoyées par le SAMU. Et puis le reste, c’est le médecin traitant ou SOS médecins qui appelle une entreprise de transport sanitaire pour hospitaliser en urgence une personne. Voilà, les plus grosses interventions sont évidemment réalisées à la demande du quinze qui. Alors, en théorie, ça va dépendre du département mais qui en théorie va envoyer plutôt les ambulanciers sur des interventions d’ordre médical et moins traumatique. Tout ce qui est traumatologie dans les textes, c’est plutôt pour les pompiers et tout ce qui est, tout ce qui est médical, ça sera plutôt pour les ambulanciers. Le lieu joue aussi, c’est à dire que même si c’est médical mais que c’est sur la voie publique, le SAMU, on verra plutôt les pompiers, l’ambulance. Il va surtout intervenir sur des lieux qu’on appelle des lieux sécurisés, c’est à dire un domicile, un lieu de travail, une maison de retraite, une école, un gymnase mais où on risque pas d’avoir un accident, un immeuble qui nous tombe dessus ou ce genre de chose. Voilà Donc donc l’ambulancier, il a vraiment ces deux casquettes là, c’est le transport programmé et puis l’urgence hospitalière, notamment à la demande du SAMU.
00:02:46
Nicolas: Tous les types d’interventions qu’on fait, c’est c’est très départemental. Enfin c’est le département dépendant, parce que, par exemple, je prends le je prends, on va dire un département au hasard, on va dire je ne sais pas le 01. Le fonctionnement des gardes préfectoral au niveau SAMU pour les ambulances privées ne sera pas du tout le même fonctionnement que par exemple chez nous, dans le Bas-Rhin ou dans le Haut-Rhin. Si maintenant moi je vais par exemple, je vais donner l’exemple de ce qui se passe chez nous, nous, les ambulances secours et de soins d’urgence, on ne fait pas à proprement dit d’urgence vitale. En premier appel, le CRRA 15 du SAMU 67, par exemple, préférera toujours envoyer l’évêque avec des pompiers. Par contre, nous, derrière ce qu’on fait en primaire, on fait on appelle ça des interventions primaires, c’est on va faire surtout tout ce qui est de la du domaine lié au médical, genre la douleur abdominale, la la suspicion de col du fémur, les céphalées, les vomissements avec nausées, les altérations de l’état général de notre patientèle gériatrique. En fait, c’est vraiment. Ça dépend vraiment du département. On est formé pour tout gérer en tant que ambulancier diplômé d’État, mais c’est vraiment les SAMU qui décident si maintenant ils ont envie d’envoyer une ambulance privé sur de l’urgence vitale ou pas. Nous dans mon département, les urgences vitales que moi je fais, enfin que ma société fait, ça sera surtout liée à de la gynéco de l’obstétrique. De par notre spécialisation on va dire là dedans. Mais par contre tout ce qui est ACR enfin arrêt cardio respiratoire ou ils vont toujours préférer envoyer les pompiers qui sont trois qui ont une assurance de sortie en intervention en deux minutes, ce qui n’est pas forcément le cas pour une ASSU.
00:04:55
Romaric: Euh. Les transports ambulanciers sont payés essentiellement au kilomètre, c’est à dire qu’il y a un transport, un transport de patients qui fait qui fait trois kilomètres va être facturé temps. Et puis ensuite il y a un supplément à chaque fois qu’on a des kilomètres supplémentaires. Alors il y a évidemment des variations suivant si on est en ville, si on ne l’est pas, suivant si c’est la nuit, le week end, ce genre de chose. Mais globalement, plus il y a de kilomètres, plus le transport rapporte finalement à l’entreprise privée. C’était aussi justement un souci alors qui a aussi changé cette année. Mais c’était un souci sur l’urgence hospitalière, c’est que ça ne poussait pas les entreprises à faire de l’urgence pré-hospitalières, parce que l’urgence pré-hospitalière. On peut arriver en tant que ambulanciers en domicile. Et puis la personne nous attend au bas de l’immeuble, avec, avec, avec sa valise et n’attendait que nous. Et là, on fait vraiment le rôle du taxi. On l’emmène à l’hôpital, vraiment sans intérêt, sans intérêt de l’ambulancier et il n’y avait pas d’intérêt. Je veux dire à envoyer une ambulance pour cette situation là. Et puis, et puis on a l’autre type d’urgence, c’est à dire qu’on va y passer du temps. La personne a fait un malaise, elle est inconsciente au domicile. On va attendre le SMUR qui va venir en renfort, on va passer du matériel. Imaginons qu’elle fasse un arrêt cardiaque, il va falloir craquer les pages du DSA, il va falloir utiliser le BAVU et passer de l’oxygène. Enfin, il y a plein de matériels qui vont être, qui vont être utilisés. Et ce matériel là, il est absolument pas facturé, il est absolument pas facturé. C’est un forfait total qui est qui est de 21 € et quelques 21,67 € si mes souvenirs sont bons pour pour avoir passer tout ce matériel là. Donc tant qu’on fait de l’urgence on va dire très relative avec des patients qui globalement ne sont pas en urgence, on ne passe pas beaucoup de matériel. Donc finalement pour les entreprises, ça c’est plutôt rentable. Par contre, si on tombe sur une intervention, on va passer beaucoup de matériel, l’entreprise ne pourra pas facturer le matériel utilisé, donc on va rester avec ces 21 € et quelques alors que l ambulancier a peut être craqué pour 300 € de matériel. Donc ça ne poussait pas les sociétés à faire de l urgence hospitalière. Aujourd hui on a une notion de de temps qui était rajoutée ou si on passe du temps sur l intervention, il y a une facturation supplémentaire qui se met, qui se met en route. Donc ça va peut être pousser les entreprises à faire un petit peu plus d urgence.
00:07:17
Romaric: Euh mais sur le transport programmé donc hors hors garde SAMU, on reste sur une facturation au kilomètre et donc tous les tous les trajets ne sont pas forcément les plus intéressants pour les pour les entreprises. Donc on peut avoir une dérive parfois de certaines entreprises qui vont dire bah non, moi ça m intéresse pas ce trajet là, je ne vais pas le faire parce que je vais y passer trop de temps et puis ça ne va pas rapporter assez parce que ça reste des entreprises privées qui ont une obligation de payer des salaires à la fin du mois, qui ont des cotisations. Et il faut que l’entreprise tourne de toute façon. Voilà.
CHAPITRE 8 : LA JOURNEE D’UN AMBULANCIER
00:00:00
Sébastien: Santé et sécurité Le podcast : Ambulanciers – Chapitre 8 – La journée d’un ambulancier.
00:00:07
Pauline: Alors la journée d’un ambulancier. Donc, comme j’ai pu le dire précédemment, chaque entreprise fonctionne différemment. Donc là, actuellement, je vais vous raconter comment ça se passe dans l’entreprise dans laquelle je suis. Donc le matin, on arrive, on fait une vérification pendant une dizaine de minutes, donc vérification du véhicule, de tout le matériel qu’il y a à l’intérieur. Donc on a une fiche avec toutes les cases à cocher de ce qu’il y a et ce qu’il n y a pas eu. Donc on vérifie les sens et surtout actuellement on vérifie la pression des pneus, que tout est que tout est en normes, que les bouteilles d’oxygène sont remplies comme il faut. Par la suite, une fois qu’on a fait notre vérification, on signe la feuille, on la dépose sur le côté et donc là on rentre dans l’ambulance. Donc avec notre binôme, on allume notre téléphone. Donc ça s’appelle le PDA sur ce PDA. En fait arrivent toutes nos missions, donc les missions, en fait, c’est tous les patients qu’on va faire dans la journée et ça arrive au fur et à mesure. Donc pour un pour une entreprise d’ambulance, c’est impossible de donner un planning exact à une ambulance qui va rouler dans la journée. C’est à dire qu’il peut y avoir des annulations, des retards, pleins de quiproquos qui font que c’est impossible d’avoir un planning fixe pour ta journée. Alors les retards, ça peut être la route. C’est aussi énormément de patients. On a un manque d ambulanciers très important. Je pense que c’est passé quand même aux infos il y a pas très longtemps. C’est que il y a quand même 15 000 postes d ambulanciers à pourvoir, les patients qui annule parce qu’ils ne peuvent pas y aller, ils se sentent mal donc c’est annuler les médecins qui annule parce qu’ils ont des urgences par la suite. Enfin il y a plein de de choses qui peuvent arriver dans la dans la journée qui font que un rendez vous peut être annulé ou par la suite que nous aussi on a des urgences donné par le par le quinze. Mais est ce qu’on en intervient aussi à domicile et en entreprise? Donc pour des interventions? Mais ça je pense qu’on reviendrais plus tard. Et qui c’est tout ça qui fait en fait que c’est impossible d’avoir un planning fixe. Donc pour pour une ambulance qui roule. Voilà.
00:02:53
Sabrina: Donc en SMUR. En ce qui concerne nos plannings et donc les horaires de travail. Nous on travaille en 12 h, donc on fait 7 h 19 h ou 19 h 7 h. On travaille indifféremment le jour et la nuit et sur la même semaine on peut avoir travaillé de nuit et de jour. Donc comme on travaille en 12 h, en général on travaille trois ou quatre jours maximum dans la semaine, mais on travaille indifféremment les deux à la on a. On a tous nos préférences. Moi, par exemple, jusqu’à maintenant, je préférais travailler la nuit. Donc globalement, je suis majoritairement de nuit chez d’autres collègues qui sont quasi exclusivement de jour. Mais en tous cas, nous, ce qui est prévu au sein de notre hôpital, c’est que on bosse en 12 h mais indifféremment jour et nuit. On doit pouvoir faire les deux en fait.
00:03:51
Sabrina: Donc en général lorsqu’on arrive le matin ou le soir, bah déjà on fait une relève avec notre collègue pour voir s’il y a rien de particulier de problème au niveau du matériel, le problème au niveau du ou des véhicules et ensuite ensuite l’infirmier ou l’infirmière vient viens avec nous, on va contrôler l’ensemble du matériel, on va contrôler les sacs, contrôler, donc faire l’inventaire, en fait ce qu’on appelle faire l’inventaire. Et moi pour ma part, contrôler, contrôler le véhicule, faire les niveaux, remplir un cahier de bord. On note le kilométrage, l’heure à laquelle on a pris notre garde, et cetera. Et après contrôler tout ce qui est scope, respirateur, aspirateur de mucosités, etc. On fait vraiment un contrôle complet de la voiture. Parfois, lorsqu’on arrive, eh bien on part en inter parce qu’il y a une inter qui vient de péter, donc dans ce cas là, on fait ça plus tard. Et le SMUR c’est s’adapter en permanence et donc les journées ne se ressemblent jamais. Et puis après au long de la journée on a plus ou moins des interventions, donc on part en inter et lorsqu’on rentre rebelote, on refait si besoin un inventaire ou ce qu’on appelle nous réarmer la voiture, c’est à dire en réapprovisionne la voiture, on vérifie le bon nettoyage et le bon fonctionnement de notre matériel après chaque après chaque intervention du.
00:05:25
Pauline: Allez donc du coup qu’on allait la première, la première mission. Donc on appelle ça une mission avec le nom et le prénom de la patiente ou du patient, euh, l’heure à laquelle on doit aller chercher cette personne, l’heure à laquelle elle a son rendez vous, l’endroit où on va la chercher, si ça à domicile ou si c’est en hôpital, structure de soins, consultations et le. Et l’endroit où on la dépose en dessous. On a aussi toutes les infos personnelles du patient, donc numéro de sécurité sociale, numéro de téléphone, date de naissance pour voir un petit peu l’âge de la personne à l’avance, de savoir à qui on va avoir à faire, à se demander au niveau de la prise en charge déjà, comment ça peut être. Euh. Voilà. Donc on arrive donc chez la personne. Après on fait en sorte donc de faire une prise en charge qui. Qui est, comment dire, une prise en charge adaptée au patient. Donc c’est à dire que chaque patient est différent, chaque présence prise en charge est différente et on essaye de s’adapter au mieux. C’est aussi simple que ça. Donc au fur et à mesure, quand on est sur le terrain, on finit par par savoir comment font il faut fonctionner. Mais ça c’est des choses qu’on n’apprend pas en formation, c’est des choses qui s’apprennent sur le terrain. Donc voilà, donc après on prend la personne, mais après c’est comme ça toute la journée, on enchaîne en moyenne c’est c’est 1 h par pas par patient quoi. Le temps d’arriver chez la personne, de la prendre en charge, de l’emmener à l’endroit convenu, de la, de la déposer correctement et de repartir. En moyenne, en moyenne 1 h. Et dans ma société, on est à onze onze patients par jour à peu près. Une fois qu’on a fini, donc notre journée, on fait le plein si on trouve de l’essence après, donc on arrive au dépôt, là où on dépose toutes les ambulances, on nettoie pendant un quart d’heure et on remplit donc notre feuille de route avec l’heure de début, l’heure de fin et les pauses qu’on a pu avoir dans la journée, les pauses en moyenne. Donc ils peuvent nous mettre 1 h 20. Euh ouais, je crois. En total, une entreprise peut mettre 1 h 20 de pause qui sont non payées à un ambulancier. Ça c’est au bon vouloir aussi de l’entreprise. Nous, la plupart du temps, on est à 30 minutes de pause par jour, donc sur 12 h. Bon c’est c’est peu, mais bon, on préfère quand c’est comme ça parce que ça fait que 30 minutes en moins sur le salaire. Et sinon après c’est 50 minutes grand maximum kilomètres et 30 minutes de pause repas et 20 minutes après dans la journée. Donc soit 20 minutes le matin, soit 20 minutes l’après 12 h quand il y a un creux et contre quand il n’y a pas de travail pour nous quoi. Voilà une journée type.
CHAPITRE 9 : VIE DE FAMILLE ET VIE SOCIALE
00:00:00
Sébastien: Santé et sécurité Le podcast : Ambulancier – Chapitre 9 – Vie de famille et vie sociale.
00:00:07
Pauline: Alors la vie de famille, il faut l’oublier. Non non, je rigole moi! Franchement, la vie de famille actuellement c’est. Bah c’est pas mon problème parce que j’ai pas. J’ai pas d’enfants. Voilà. Mais c’est vrai que c’est une bonne question parce que je suis très admiratif des parents qui sont ambulancier. C’est extrêmement compliqué. Donc soit on arrive à trouver une société qui peut se permettre de nous faire finir à telle heure l’heure à laquelle les enfants terminent ou la nounou ne peut pas être disponible, soit bé c’est au bonheur la chance. Et c’est à l’ambulancier en fait de trouver des nounous qui peuvent s’occuper ou de la famille qui peuvent s’occuper des enfants. Voilà. Mais quand on a notre journée, on ne peut pas aller se permettre de prendre un rendez vous à 19 h ou de vous médicales ou ou autre. Ou ou se dire bah tiens, je vais prendre un resto, je vais réserver un resto à 19 h, ce n’est pas possible parce qu’on ne sait pas si on sera disponible à l’heure. Là en fait, c’est c’est très très complexe.
00:01:27
Pauline: Moi si j’ai envie de sortir avec mes amis ou mon copain, faire un resto tout ça. Mais quand quand je travaille c’est compliqué, donc à chaque fois c’est bon, tu finis à quelle heure, tu sais à quelle heure tu seras disponible? Et ben non, je ne sais pas, c’est impossible de savoir. Donc c’est tout le temps en fait répétitif. Donc les amis, même quand ils le savent, on est obligé de leur répéter que je ne sais pas à quelle heure je peux terminer. En fait, c’est strictement impossible. Mais en soit, moi non. Actuellement, ça ne me pose pas plus de problèmes que ça. Si je sais que c’est mon métier, je sais que c’est comme ça et j’ai pas l’envie en fait d’aller, d’aller râler, de quémander sans arrêt, de finir à telle ou telle heure. Parce que moi j’ai un resto quoi, je joue pas, j’ai pas forcément de priorité très importante pour me permettre de me dire que ça me ça me pose énormément de contraintes, c’est gênant. Oui Fofo, on est humain aussi, on a quand même envie de savoir à peu près l’heure à laquelle on va rentrer chez soi, manger, se poser devant la télé. Mais non, tranquille. Franchement, voilà.
00:02:54
Romaric: Un couple d’ambulanciers, c’est très compliqué, notamment pour avoir des enfants. Et c’est valable aussi si un des deux et infirmiers et infirmières, enfin tout, tout tout ceux qui travaillent dans le milieu de la santé, c’est des horaires qui sont en général en général un peu bien. Les gens ne s’arrêtent pas d’être malades quoi. Ils ne s’arrêtent pas d’être malades la nuit, ne s’arrêtent pas d’être malade Le le week end, les jours fériés, le jour de Noël, le Nouvel-An. Donc il faut toujours des soignants, il faut toujours des soignants sur place. Et c’est 24h/24, sept jours sur sept donc. Donc ça implique forcément un petit peu de sacrifices au niveau famille.
00:03:37
Romaric: C’est ça qui nous sauve un petit peu, c’est que c’est qu’aujourd’hui je suis que une journée par semaine en ambulance, donc on sait que ce jour là c’est un petit peu plus compliqué. On sollicite la famille, on sollicite les amis, la nounou, mais mais ce n’est qu’une journée et le reste du temps, j’ai des horaires beaucoup plus beaucoup plus acceptables. C’est presque des heures à bureau, donc je peux me libérer pour pour m’occuper des enfants.
00:04:14
Sabrina: Alors je dirais le plus gros inconvénient, en tout cas pour les ambulanciers privés à l’heure actuelle, c’est la cadence de travail, le fait qu’on ne sache en général pas à quelle heure on commence le lendemain, c’est à dire qu’on a son planning le soir pour le lendemain. Donc pour la vie de famille, c’est l’horreur. Moi, quand je travaillais dans le privé, je tournais à peu près 250 heures mensuelles. Donc voilà, on peut. On peut aussi travailler des nuits et enchaîner sur des journées comme c’était ce que je faisais, en tout cas dans la boite où je travaillais. Donc ambulancier dans le privé, le principal, le principal défaut, c’est ça. C’est très compliqué d’avoir une vie de famille avec ce métier là. Et puis il y a maintenant des cadences infernales dans les sociétés privées où on enchaîne, on enchaîne les brancards et les transports. Donc ça veut dire être 12 ou 14 heures au travail avec à peine le temps d’aller faire pipi, de manger, etc. Bon, il reste quand même le contact avec avec la patientèle, ce qui moi me plaisait et le fait qu’on suive des patients, notamment les dialysés, c’était vraiment des patients au long cours avec qui on établissait une vraie, une vraie relation. Et donc ça c’était le le côté sympa du truc. Mais honnêtement, maintenant je ne trouve plus plus beaucoup d’avantages à travailler dans le privé.
00:05:34
Sabrina: Donc moi je. Lorsque j’ai pu, lorsque j’ai eu la chance d’être d être recrutée au SAMU, je l’ ai fait. D’ ailleurs, professionnellement ça me paraissait super intéressant mais aussi pour le côté vie de famille puisque encore une fois, lorsqu on travaille dans le privé, on n a pas de planning à l’avance. C’est très compliqué de gérer la vie quotidienne à cette époque là. Mon fils avait huit ans et on était séparés avec son papa, donc c’était c’était compliqué. Donc le fait de rentrer au SAMU aussi m’a permis d avoir des planning où on a une vision sur les deux mois qui viennent. On travaille en 12 h donc on est beaucoup moins souvent au travail. Et il est vrai que lorsque je suis rentré au SAMU pendant les deux ou trois premières années, j’avais vraiment l’ impression d’ être à mi temps. Et au niveau vie de famille, c’est quand même clairement, c’était était un énorme progrès pour moi pour pouvoir organiser la vie de famille et voir beaucoup plus mon fils et pouvoir m’en occuper beaucoup plus qu’avant.
CHAPITRE 10 : CHANGEMENT DE METIER
00:00:03
Sébastien: Santé et sécurité Le podcast : Ambulanciers – Chapitre 10 – Changement de métier.
00:00:14
Sébastien: J’ai décidé effectivement d’arrêter à temps plein cette profession du fait de plusieurs points petit peu négatifs. Déjà, il y a le côté physique au niveau du dos, c’est c’est fatigant, on se fatigue vite. Porter des chaises de plusieurs kilos, dizaine de kilos, voire des fois une centaine de kilos sur plusieurs étages, ça peut être difficile, surtout quand on est une femme pas très grande, pas très costaude. Donc déjà au niveau physique, j’avais des difficultés. Ensuite, au niveau du métier en tant que telle, à savoir les horaires, c’est très difficile d’organiser une vie de famille autour de ces horaires là. Donc mon objectif étant d’avoir une famille et de pouvoir en profiter un minimum. Voilà, je ne voulais plus être autant absente du domicile, notamment pour les dates un petit peu forte de l’année, comme le certains anniversaires, Noël et cetera. Il y avait aussi le côté un petit peu non valorisé de la profession qui fatigue psychologiquement quand il faut tourner avec des ambulances ou il y a des fois peut être pas tout le matériel nécessaire où il n’y a peut être pas toutes les conditions optimales pour travailler, pour prendre en charge correctement son patient, des fois il faut un petit peu se battre avec certains employeurs pour avoir des conditions de travail correctes. Choses que je pense qui n’existe pas dans le public tout simplement. C’est le côté un petit peu lucratif du métier qui commence aussi à peser.
00:02:06
Violaine: J’ai changé de voie juste après avoir eu mon premier enfant car justement il a fallu trouver une assistante maternelle capable de s’adapter à mes horaires et à celle de mon conjoint qui est également professionnel de santé. Et ça a été très très compliqué. Et le fait d’avoir trouvé un autre travail avec un rythme de bureau classique 9h-17h, ça a grandement facilité cette recherche d assistante maternelle.
00:02:45
Violaine: Alors le fait d’arrêter ce métier de ambulancière pour avoir un métier de bureau plus facile au niveau physique et au niveau de la vie de famille, ça a été très difficile à accepter et ça l’est toujours aujourd’hui dans le sens où être ambulancier, c’est une vraie vocation. J’ai même envie de dire que c’est une passion et il est difficile d’arrêter un métier où on trouve de l’ utilité. On se sent utile à la société et à ses patients pour se retrouver derrière un bureau, derrière un ordinateur. Voilà.
00:03:27
Violaine: Alors la santé publique? Effectivement, c’est très utile. Je fais actuellement des mises en place dans les établissements de tout ce qui est téléconsultation, télémédecine, de l’ expertise, développement des ressources médicales, et cetera. Le problème de ce métier, c’est que il n’y a pas le contact avec le patient et c’est ce contact humain qui est très important, d’autant plus quand on est face à des patients âgés, en difficulté, en détresse, qui vraiment ont besoin de notre main tendue vers eux en leur disant Je suis là pour vous aider, je vais prendre soin de vous au moins le temps de ma prise en charge. Et c’est vrai que de ne plus avoir ce côté humain, mais être face à une machine, un robot, un ordinateur, c’est beaucoup plus compliqué.
CHAPITRE 11 : SALAIRES
00:00:00
Sébastien: Santé et sécurité Le Podcast : Ambulanciers – Chapitre 11 – Salaires.
00:00:08
Pauline: Alors donc c’est pas du tout indiscret? Oui je suis franche sur ça. Euh. J’ai envie de te dire que ça dépend des entreprises. Certaines entreprises nous payent correctement, c’est à dire que moi là, actuellement, dans ma société, je suis aux alentours de 42/43 h par semaine, 42 allez 42 h par semaine et je touche 2000 par mois. Et on sait qu’il y a certaines sociétés qui grappille le moindre sou par ci par là et pour ne pas ne pas payer correctement les ambulanciers. Ça dépend vraiment des sociétés du taux horaire. Moi je sais même plus mon taux horaire, il est à combien actuellement. Il faudrait juste que je regarde ça. Mais c’est entre guillemets au bon vouloir de l’entreprise de donner les paniers repas. Les primes aussi. Moi je sais que dans ma société on est énormément, on est 80 ambulanciers et donc on a des délégués du personnel qui se battent pour qu’on ait des primes, pour qu on ait une bonne qualité en fait de de vie au sein de la société et c’est vraiment chaque société différente en faite.
00:01:36
Romaric: Le salaire de l’ambulancier de base, c’est le SMIC, en tout cas un tout petit peu au dessus du SMIC, ce qui va faire que l’ambulancier se sort un salaire relativement correct, en tout cas acceptable, c’est les heures supplémentaires, c’est les heures supplémentaires en ambulancier à 35 h, il y en a très très peu. Généralement, l’ambulancier fait 40, 45, 48 h, voire voire plus par semaine. Et et du coup, ces heures supplémentaires qui sont payées gonflent un petit peu le salaire net à la fin du mois. Donc, pour un ambulancier qui ferait 35 h mensuel net, on doit être sur peut être 1300 1400. Pas plus. Et puis ça peut monter, ça peut monter à 2 000 € net par mois à condition de faire des heures.
00:02:34
Nicolas: Au niveau des salaires dans le métier d’ambulancier. Par rapport à mon expérience SMUR chez moi, elle ne sera pas, on va dire, comparable parce que j’exerçais, comme dit dans un SMUR périphérique où j’étais payé en tant qu’être soignant. C’est à dire qu’en fait moi j’étais catégorie B, c’est à dire personnel soignant, alors qu’un ambulancier SMUR, un petit bisou à l’AFASH qui se bat d’ailleurs pour changer ça, ou l’association ou en fait un ambulancier SMUR est considéré comme un ouvrier et du coup il a le salaire de la catégorie C, ce qui est assez terrible. Mais en soi, le salaire moyen d’un ambulancier en 2022 au niveau privé en je parle pour aller le plus haut salaire qu’un ambulancier privé peut avoir on va dire au début un ambulancier niveau trois par comme le nouveau référentiel, la salaire moyen est à 11,64 € d’après les textes qu’on peut trouver sur internet. Par contre le salaire minimal pour un ambulancier niveau un, l’équivalent d’un auxiliaire ambulancier ça serait 10,80 €, ce qui est pas tip top. Moi à titre personnel, quand j’étais ambulancier au SMUR et j’avais en moyenne 2 000 € par mois en tant que privé en faisant aller peut être pas deux fois plus d’heures on va dire. Moi j’avais allez, je touchais à peu près 2 000 € par mois avec tout ce qui est primes, urgences, primes, Macron et compagnie ou SMUR en tant qu’être soignant, en faisant à l’écho peut être une quarantaine d’heures par semaine ou aller à 2 000 € pour que moi je touche 2 000 € en temps privé. Ouais, je dois facilement faire une sur un mois à aller à 80 heures je pense. Ouais, un petit 180 heures par mois pour atteindre les 2 000 €. Oh moi je. Niveau salaire, j’ai aucun tabou par rapport à ça. Je trouve que c’est important de montrer que qu’on est très mal payé pour le nombre d’heures qu’on fait.
00:04:34
Sabrina: Alors, en ce qui concerne les différences de salaire qu’on peut avoir en travaillant en tant qu’ ambulancier d’ état, donc dans le privé ou alors ambulancier SMUR donc la plupart du temps employé par l’ hôpital, donc fonctionnaire fonctionnaire, ça dépend vraiment des sociétés. Moi je vois que dans le Var, moi j’ étais dans une société où on nous payait toutes nos heures donc je gagnais. Quand j’ai quitté cette société, j’ étais à 2 000 € net par mois. Et évidemment, lorsqu’ on rentre à l’ hôpital, on n’est pas, on n’est pas au même tarif. Donc ça, c’est vraiment société dépendant. En fait, il y a certaines sociétés qui vont faire travailler leurs ambulanciers 150 heures par mois et donc ils vont gagner 1 500 €. Il y a deux sociétés qui vont payer beaucoup d’ heures supplémentaires comme la ou j’étais et donc y gagneront 500 ou 1 000 € de plus par mois selon les heures qu’ ils font. Donc ça c vraiment. Ça dépend vraiment des sociétés.
CHAPITRE 12 : SMUR
0:00:02
Sébastien: Santé et sécurité Le podcast : Ambulanciers – Chapitre 12 – SMUR.
00:00:10
Nicolas: Alors j’ai passé une formation d’adaptation à l’emploi pour ambulancier en structure mobile d’urgence et de réanimation. C’est un diplôme que j’ai passé après avoir quitté mon poste d’ambulance SMUR. J’ai exercé quelques années dans une dans un SMUR périphérique. Poste très enrichissant, on voit énormément de choses mais une activité très réduite et un côté, on va dire d’autonomie assez restreint pour un ambulancier. Je m’explique un ambulancier SMUR par exemple ne fera plus de bilan. Il n’aura plus cette proximité avec les médecins régulateur et compagnie et c’est quelque chose qui me manquait pas mal. Du coup j’ai quitté mon poste, je suis retourné dans le privé, poste dans le privé qui me permettait de continuer à exercer mon métier de manière avancée tout en ayant passé par la suite. Comme dit la FAE SMUR pour justement évoluer dans le métier en fait, parce qu’il ne faut jamais rester sur ses acquis et il faut montrer à tout le monde qu’un ambulancier privé peut être l’égal d’un ambulancier SMUR ou même qu’un sapeur pompier sur un VSAV. Mais. Bon. Après c’est toujours très SMUR dépendant. Je connais énormément de collègues ambulanciers SMUR qui font comment dire. Pour ça je ne vais pas pouvoir le dire, mais il y a des SMUR qui typiquement SMUR à côté de chez moi ou les ambulanciers sont vraiment mis on ne va pas dire à l’honneur mais sont vraiment mis à contribution dans leur structure. Ils vont s’occuper de tout ce qui est paperasse, ils vont gérer vraiment leur véhicule de A à Z, tout ce qui est formation, ils vont se gérer eux mêmes. Pareil en intervention, ils vont avoir une autonomie que certaines autres structures en fait ne permettent pas. Mais comme dit, c’est SMUR dépendant. Chaque SMUR a ses spécificités, il n’y a pas de. Il n’y a pas de généralité en fait. Je prends par exemple le SMUR de Strasbourg. Ce n’est pas du tout le même fonctionnement que le SMUR de Lille, mais vraiment pas du tout. Et pourtant ça reste deux structures mobiles d’urgence et de réanimation. Donc en fait chacun trouvera trouvera son compte en fait en fonction du SMUR où il travaillera. Moi je suis tombé dans un SMUR qui ne me convenait pas, ça arrive mais c’est pas dit que dans un avenir proche ou lointain. Je ne retenterais pas l’expérience parce qu’on voit quand même des choses assez magnifiques en SMUR.
CHAPITRE 13 : PAULINE
00:00:02
Sébastien: Santé et sécurité Le podcast : Ambulanciers – Chapitre 13 – Pauline.
00:00:10
Pauline: Qu’est ce qui me plaît le plus dans ce métier? Euh bah la diversité, franchement, tous les jours, on voit de nouvelles choses en fait, que ce soit dans les patients, dans les prises en charge, dans les établissements, que ce soit aussi faire du quinze ou homogène, j’en fais un petit peu moins. Je préfère dire à ma régulation de donner aux nouveaux ce qui viennent d’être, d’être formés et qui ont envie de faire du SAMU. Qu’ils en profitent, qu’ils en fassent ça, ça les forme un peu plus. Mais ouais, la voix, la diversité du métier, le contact avec les patients, ça c’est quelque chose que j’apprécie beaucoup aussi. On apprend beaucoup des patients, c’est à dire que nous, malheureusement non, qui nous racontent énormément leur vie. On est quand même, comment dire ça à un petit point où ils sont entre fait libérés entre leur chez eux, donc la routine et l’hôpital. Et donc ils voient des personnes qui n’ont pas forcément l’habitude de voir sauf les patients qu’on fait assez régulièrement, donc les dialysés, les kinés, donc les personnes qu’on fait pas forcément, ils ont besoin de dire parfois de parler, de s’exprimer et donc d’échanger avec nous sur leur vie, sur nos vies et aussi sur leur maladie. Donc on s’informe quand même sur sur les sur des maladies, sur des prises en charge qui peuvent être faites différemment, sur des symptômes que des personnes peuvent avoir et d’autres symptômes. Enfin je ne sais pas comment expliquer ça quand même, car c’est à dire qu’il y a des personnes qui sont atteintes de maladies rares ou qui ont eu des des événements soudains paralysés du jour au lendemain. Donc on se pose énormément de questions sur comment les prise en charge ont été faites pour eux, ce qui s’est passé dans leur parcours hospitalier et par la suite donc pouvoir les prendre en charge au mieux et et ça met en fait une certaine intimité en fait entre entre l’ambulancier et le patient qui je trouve est extrêmement importante pour la prise en charge. En fait, c’est qu’il y a une espèce de confiance qui s’installe entre les deux. Après, il y en a certains qui n’ont pas forcément envie de parler, qui sont aigris. Il y a un peu de tous les styles dans les patients aussi, mais il y en a où il y a vraiment de la énormément de communication. C’est un grand grand acte, un grand grand Ahhhhhhhhh flûte là oui, la communication c’est un grand point du métier de ambulancier. Et c’est vrai que quand on a l’intérieur dans l’ambulance à l’arrière avec le patient, on a quand même du temps à consacrer à notre à notre patient et bien le comprendre au niveau de ses douleurs, de ses, de ses peurs, pouvoir le rassurer du mieux qu’on peut. Parce que nous au bout d’un moment on essaye de. Bah on les connait les prises en charge entre guillemets classiques, que ce soit pour aller aux urgences, pour des consultations, donc pour des personnes qui ne sont pas forcément habituées à ce genre de parcours entre guillemets, on essaye de leur expliquer au mieux et et donc ça amène une espèce de de confiance…. assez… enfin… assez sympathiques j’ai envie de dire. Entre entre le l’ambulancier et le patient quoi.
00:04:07
Pauline: Alors pourquoi j’ai dit que je préférais laisser donc les transports ASSU transport 15. Intervention SAMU, aux nouveaux. Après c’est pas forcément laisser au nouveaux en soi, c’est laisser à ceux qui apprécient en faire. Moi en saison j’ai quand même eu beaucoup de traumato, des choses qui étaient vraiment intéressantes. Après c’est à dire que là, donc à Montpellier, actuellement, on a des ASSU qui sont dédiées directement pour le quinze, donc toute la semaine, sept jours sur sept vraiment dédiés. Donc c’est les gares dédiées. Ça s’appelle comme ça des gardes dédiées et on a en fait un équipage d’ambulancier qui en assu. Il y a plusieurs sociétés donc qui tournent tous les jours avec des ASSU dédiées et qui gèrent donc des quinze minutes, des 30 minutes. Voilà. Et après les 90 minutes, c’est plutôt les petits volumes qui les font. Et donc pourquoi moi je préfère les laisser c’est parce que j’ai pas envie de dire que j’ai fait le tour, mais c’est à dire qu’on on a quand même énormément de bobologie, on a des choses qui sont intéressantes, on a du vital aussi. Ça il ne faut pas l’oublier quand on fait du vital mais énormément qui le savent pas. Mais on a quand même beaucoup de bobologie et au bout d’un moment j’ai pas envie de mettre telle ou telle personne de côté. Mais pour moi en fait, j’ai pas forcément envie de plus intervenir sur ça. On a la possibilité de choisir si on a envie de faire du quinze ou pas. Et quand on m’a demandé en fait, j’ai préféré dire que je n avais pas forcément envie d'(en faire. Sauf si vraiment je suis avec une une personne en qui j’ai vraiment confiance, que j’ai déjà eu un soucis lors d’une intervention. C’était dans mes débuts où c’est quand même partie assez loin et au final j’ai besoin en fait d’avoir confiance en la en la personne qui qui m’accompagne comme on mon auxiliaire ou le DE, qui avec moi. Et si je fais des choses qui sont plus entre guillemets intéressantes et plus vitales, là oui je ça m’intéresserait de le faire. Mais comment on fait beaucoup plus de bobologie quand même? Bah je suis un peu un peu fatigué d’en faire.
00:06:48
Pauline: Pourquoi je préfère faire que des transports? Bah je sais pas, j’aime bien, mes petits patients, je ne sais pas comment expliquer en fait, c’est que ça reste quand même dans dans la base un peu plus tranquille. C’est des prise en charge donc on a pas forcément de bilan quinze à rendre. C’est c’est notre responsabilité à nous si on prend le temps en fait dans cette société aussi de prendre en charge nos patients, ça c’est très important. Notre notre régulation nous laisse le temps. Il y a certaines sociétés qui ne le font pas. Et bien j’aime bien ouais, aller aller chez les patients, les emmener donc un pour leurs consultations, même que ce soit en VSL aussi. Et les retours de consultations, savoir voir comment ça s’est passé, le retour aussi. Bien, bien pouvoir parler avec la personne que lorsque quand c’est des urgences. Malheureusement, la suite on ne la connait pas en fait. Et ça c’est quelque chose qui est assez frustrant pour moi. Parce que j’aimerais bien bah en fait savoir si j’ai eu ans dans ma tête, si j’ai eu le bon, le bon entre guillemets diagnostic même si on doit pas en faire un, on doit quand même séquencer tout… Tous les rapports qu’on donne. Et c’est vrai que les urgences on en a pas, on n’a pas cette suite que quand on emmène, donc en consultation, en hospitalisation, c’est vrai que c’est des personnes qu’on est amené à voir par la suite et donc à savoir le ouais, la suite du traitement des personnes qui sont en chimio, des dialysés… Donc chimio si ils vont être en rémission, dialysés s’ils vont finir par être greffés si tout se passe bien. Enfin c’est ouais, c’est un petit lien quand même qu’on arrive à créer comme j’ai dit tout à l’heure, c’est vrai qu’il y a des patients où il y a ce lien ne se créé pas et se créera jamais. Mais mais ouais, c’est je ne sais pas comment l’expliquer. Après c’est vrai qu’on est tous différents, mais moi le transport classique me convient. Après bon, on n’est jamais à l’abri quand un transport classique se transforme en urgences aussi. Ça, il y a énormément de personnes qui ne le savent pas. Je pense qu’on en reviendra après sur la la place d’un ambulancier dans la société et la vision qu’on a st que la vision que des gens qui qui ont sur le métier d’ambulance et fait. Je pense qu’on en reviendra après parce que ça c’est un truc qui me touche beaucoup aussi.
CHAPITRE 14 : VIOLAINE
00:00:00
Sébastien: Santé et sécurité Le Podcast : Ambulancier – Chapitre 14 – Violaine.
00:00:06
Violaine: J’ai travaillé en ambulance de jour en mission programmée uniquement les deux premières années de ma vie d ambulancière. Mais je n’ai pas trouvé cet enrichissement personnel et professionnel que j’attendais, à savoir un petit côté d’adrénaline quand même et un petit côté humain. Je trouve que le côté humain ressort beaucoup plus lors des prises en charge urgentes non prévues que des transports programmés, par exemple pour une consultation de diabéto où le patient va considérer que nous sommes là, entre guillemets, en tant que taxi, en tant que chauffeur de bus avec qui on n’a pas forcément d’interaction, de contact. En revanche, lors des missions 15, le patient est heureux de nous voir arriver à son domicile pour l’aider dans sa difficulté, dans sa douleur, dans sa maladie. Et c’est vrai qu’il y a beaucoup plus d’échanges et il y a beaucoup plus d’empathie. Et je trouve que la prise en charge est beaucoup plus humaine dans ces moments là, un petit peu de détresse du patient.
00:01:18
Violaine: Il est vrai que de ne pas revoir ses patients régulièrement, de ne pas savoir ce qu’ils sont devenus et ce qu’ils ont réussi à vaincre la maladie, la maladie. Est ce qu’ils sont décédés. C’est frustrant d’un côté, mais de l’autre, étant donné que je venais d’un EHPAD et je voyais les patients partir les uns après les autres, c’étaient des patients avec qui on avait noué des liens, avec qui je m’étais fortement attaché durant des mois, des années et de les voir partir, C’était très difficile. L’avantage justement de ce métier d’ambulancier, c’est de ne pas avoir le temps de s’attacher à son patient. Bien sûr, on peut s’attacher aux patients, il peut y avoir des mécanismes de transfert qui sont mis en place. Ce n’est pas avec tous les patients, ce n’est pas tous les jours. Donc, c’est ce côté aussi que j’apprécie de ne pas avoir le temps de m’attacher pour ne pas souffrir quand il va leur arriver quelque chose de négatif au niveau de leur maladie par exemple.
00:02:24
Violaine: Pour moi, le métier d’ambulancier, c’est déjà. Vouloir prendre soin des autres, être doté d’empathie et de valeurs humaines, c’est vraiment le plus important. Peu importe l’ambulancier, qu’il soit ambulancier public, privé, qu’il fasse du VSL, donc du véhicule sanitaire léger, qu’il fasse du transport programmé, qu’il fasse de la du rapatriement ou qu’il fasse des missions 15. Il faut vraiment avoir de l’empathie et vouloir aller vers l’autre, prendre soin de l’autre en n’oubliant pas bien sûr le côté médical du métier et également le côté quotidien à savoir nous sommes des professionnels de la santé et je pense qu’on peut également se définir comme des professionnels de la route. C’est très important.
CHAPITRE 15 : SABRINA
00:00:01
Sébastien: Santé et sécurité Le Podcast : Ambulanciers – Chapitre 15 – Sabrina.
00:00:10
Sabrina: Alors un jour, j’ai entendu dire qu’on recrutait donc au SAMU. J’ai eu la chance de pouvoir postuler et j’ai eu la chance de de pouvoir entrer au SAMU et de devenir ambulancière au SMUR. Donc où là bas l’hôpital ma payer la formation pour le permis poids lourds ce qui est obligatoire ce qui est obligatoire pour être ambulancier SMUR. Ensuite j’ai fait la formation de conduite rapide et un stage de pilotage qu’on fait pendant 48 h sur le circuit du monde. Et j’ai fait aussi une formation d adaptation à l emploi qui dure trois semaines que j’ai fait à Montpellier et qui normalement nous apprend tout ce qu on a le droit de faire en SMUR et nous nous cadre un peu plus dans les missions spécifiques qu on a en SMUR. Et donc là c’est un travail très différent quand même du privé puisque on intervient en général sur des situations assez graves. La conduite n est pas la même puisque là pour le coup on conduit quasi exclusivement en urgences, donc c’est un cran au dessus. Les véhicules évidemment, on a des véhicules qui sont beaucoup plus puissants donc ça clairement moi c’est mon kiff d’être au volant d une grosse voiture et de pouvoir conduire vite c’est c’est la partie sympa aussi du métier et professionnellement c’est super intéressant puisqu on est au sein d’une équipe médicale où donc on apprend plein de choses, on apprend tous les jours et il y a en général une très bonne ambiance et on forme vraiment une une véritable équipe où y a pas vraiment de. Il y a pas vraiment de hiérarchie même si le médecin reste évidemment le chef de l intervention mais ça se passe toujours, toujours en super bonne intelligence et bonne entente et donc c’est c’est hyper hyper gratifiant. C’est vraiment c’est vraiment un super job.
00:02:00
Sabrina: Alors oui, certains collègues qui préfèrent effectivement travailler dans le privé, moi je pense que je pense qu’on est fait ou pas pour travailler au SMUR. On est confronté quand même à des situations qui des fois sont gravissimes, où on peut être en contact avec notamment des enfants ou une population jeune qui décèdent sous nos yeux, etc. Et je pense qu’on en fait on est en effet pour ça ou on l’est pas, on le supporte, on le supporte pas, on le voit très vite en arrivant au SMUR. Soit effectivement, on n’est pas affecté par les situations dramatiques qu’on prend en charge et tout va très bien. Mais j’ai eu certains collègues effectivement qui qui ne supportaient pas en fait la pression, ne supportaient pas de voir la détresse extrême des gens et qui du coup ont arrêté de faire du SMUR et qui sont qui sont retournés faire du transport programmé ce qui leur convenait plus. Donc ça après, c’est je pense que c’est vraiment une question de personnes et c’est vraiment lié au ressenti de chacun. Et je sais pas, on a peut être pas tous la capacité d’arriver à se détacher. Je pense qu’il faut avoir un détachement quand même sans manquer d’empathie lorsqu’on est sur l’intervention mais en intervention. Je pense qu’il faut se mettre en mode technique. On est là pour intervenir, on est des techniciens, on laisse un peu le côté émotionnel justement de côté pour ne pas être paralysé et pour faire être le plus efficace et le plus rapide possible. Après, il n’empêche que bien sûr, on ramène certaines situations à la maison et bien sûr, au moins on a tout ce que j’appelle moi un placard à fantômes où on a des interventions dramatiques et des visages qu’on oubliera jamais. Mais pour autant, je pense que si ça impacte la vie personnelle et que et que ça nous impacte moralement, je pense qu’il ne faut pas. Il faut pas rester dans ce métier là parce que sinon sur le moyen et le long terme, je pense que c’est dévastateur psychologiquement. Donc voilà, je pense qu’on a tous des capacités différentes. Moi en tout cas le SMUR c’est ce qui me convient. Voilà.
00:04:11
Sabrina: Donc oui, certains collègues trouvent que travailler dans le privé, ils ont une certaine autonomie parce que c’est eux les responsables des transports, et cetera. Nous, en SMUR, on est sous fictivement sous la direction du médecin. Ceci dit, avec avec l’expérience et l’habitude, il y a certaines situations où on sait qu’on va pouvoir anticiper plein de choses sur sur par exemple les accidents de la route. On sait qu’on va pouvoir préparer certains matériels dont on va nécessairement avoir besoin, et cetera, et le médecin va valider derrière. Donc, c’est vrai qu’en général, justement, les médecins et les infirmiers attendent de nous une certaine autonomie, enfin en tout cas une certaine anticipation qui va falloir qu’il va falloir que ça devienne automatique parce que ça sera du temps gagné sur sur l’avancée de l intervention. Donc on a on a quand même une petite autonomie mais encore une fois ça reste du travail en équipe et je sais que moi en tout cas là où je travaille, si lors d’un accident par exemple, ou lors d’une blessure grave, il y a une plaie ouverte et que le médecin ou le médecin n’a pas demandé qu’on mette l’antibiotique qu’on met la plupart du temps, je peux me permettre de lui dire est ce que tu penses qu’il faut de l’augmentin et et le médecin va valider ou pas? Mais voilà. Donc en fait non, c’est vraiment une équipe qui fait que oui on n a pas une autonomie totale mais mais quand même, c’est du travail en équipe et on a… On peut soumettre en tout cas des choses avec avec après l’aval du médecin. Moment.
00:05:46
Sabrina: Alors être ambulancier SMUR, est ce que c’est une autre facette ou est ce que c’est une évolution du métier d’ambulancier? Une évolution? Oui. Alors on acquiert d’ autres compétences et d’autres connaissances mais qu on acquiert globalement par l’expérience. Donc je pense que encore une fois, un ambulancier qui est capable de supporter la pression, qui n’est pas paralysé, qui se gène pas au niveau de la conduite et pendant l’intervention, donc quelqu un qui supporte bien la pression du moment qui qui va être du moment où il est formé et qu’il acquiert l’expérience, il sera un ambulancier, un bon ambulancier smur ou non. Qu’ est ce que c’est une question de dévolution ou si c’est une autre facette? Bref, moi j’ai tendance à dire c’est c’est une autre facette. Après moi je pense que voilà n’importe quel ambulancier qui a de bonnes bases et qui est capable de supporter la pression fera un bon ambulancier SMUR. Donc moi je suis pas comme certains collègues qui considèrent qu’on est des espèce de cow boy et qui et qui disons le clairement méprisent nos collègues d ambulanciers privés. Il y en a oui. Il y a certains ambulanciers privés ne brillent pas par par là, par leur compétences certaines fois, mais c’est comme dans tous les métiers. Donc je dirais je dirais un peu les deux, mais je pense que n’importe quel ambulancier peut évoluer en SMUR du moment qu’il a les compétences de base et et qu’il est capable de tenir la pression et gérer son stress qui est à mon avis l’élément fondamental pour pouvoir faire du SMUR.
CHAPITRE 16 : FORMATION
00:00:01
Sébastien: Santé et sécurité Le podcast : Ambulancier – Chapitre 16 – Formation.
00:00:09
Romaric: La formation des ambulanciers, elle dure un peu moins de six mois, ce qui est aussi une revendication des ambulanciers pour avoir une formation un peu plus un peu plus longue et encore un peu plus un peu plus poussée. Elle dure un tout petit peu moins de six mois et elle est divisée en dix modules. Donc en dix matières, on va retrouver de la de la communication parce que c’est un métier où on passe notre temps à communiquer, parce qu’on est en contact aussi avec avec de l’humain. On va retrouver de l’hygiène, on va retrouver évidemment de tout ce qui est état clinique du patient, de la physiopathologie. On va retrouver de la conduite, de la conduite d’ambulances ou en tout cas des des règles, des règles de circulation notamment comment, comment transmettre des informations, ce genre de choses. Donc c’est une formation qui est assez complète, où on aborde des sujets différents et variés, mais qui souffre un petit peu de sa durée, qui est jugée courte. Alors qui a évolué il y a encore pas très longtemps cette année. Donc ça, ça fait partie aussi de la reconnaissance, mais ça n’a pas été une la refonte totale qu’on attendait. Alors il y a eu des évolutions quand même, mais ce n’est pas une révolution de la formation de l’ambulancier. Donc beaucoup d’ambulanciers se comparent aux ambulanciers qu’on peut retrouver dans des pays étrangers, notamment anglo saxon, où la formation est bien plus poussée et où l’ambulancier est plutôt une fusion entre l’ambulancier et l’infirmier, avec des gestes évidemment beaucoup plus beaucoup plus poussés. Mais c’est en général des pays qui n’ont pas instauré un système de SAMU avec un avec un médecin qui se déplace. Et donc il faut que les secouristes qui se déplacent puissent faire beaucoup plus de choses que nous en France. C’est une formation qui est complète mais qui souffre un peu de sa durée, trop courte en termes de stages aussi. On avait cinq semaines de stage sur l’ancien référentiel sur le nouveaute 2022. Maintenant on en a sept. C’est bien, ça évolue et ça reste très peu. Ça reste très peu quand on compare par exemple aux aides soignants qui ont plus de 20 je crois. On manque de stages, on manque de, on manque de. Enfin, les stages sont trop courts, voilà. Et on manque de pratique. Alors la pratique qui est vue et vue à l’institut de formation quand même. Mais c’est vrai que la pratique sur le terrain manque, notamment en termes de conduite, parce que sur les sept semaines de stage, il n’y a que deux semaines en entreprise de transport sanitaire et en général le stage en entreprise, l’élève ne conduit pas pour des raisons d’assurance. Donc on a des des élèves qui sortent de la formation sans avoir touché à un seul moment le volant d’une ambulance et donc qui commence son premier jour et on lui dit comme moi, comme moi j’ai pu commencer, on m’a dit ben voilà, c’est ton premier jour, tu as une intervention dans le centre de Lyon avec quelqu’un qui a un problème de santé important. Il faut te dépêcher. Donc tu mets tes gyrophares, tu mets ta sirène, mais tu ne sais pas comment faire. Alors tu connais la théorie. Tu connais plutôt bien la théorie, mais en pratique, tu l’as jamais fait. Et la première fois que tu le fais, c’est en situation réelle. Voilà ce qui est quand même problématique. Donc il y a des instituts de formation qui mettent en place de la conduite, que ce soit sur simulateur ou sur circuit, mais ça reste quand même, ça reste quand même assez léger. La seule solution vraiment viable qui a été trouvée, c’est l’alternance. L’alternance, ça veut dire que la formation dure un an au lieu de six mois et globalement une semaine sur deux, l’élève est en entreprise en tant qu auxiliaire ambulancier et donc il peut appliquer en entreprise tout ce qu’il a appris à l’école. Et puis ça va aussi dans l’autre sens, c’est à dire qu’on discute à l’école de tout ce qui s’est passé en entreprise, des bonnes et des mauvaises pratiques pour pouvoir débriefer et analyser un petit peu ce qui se passe. Donc ça avec l’alternance, c’est une vraie, une vraie solution. Et dans tous les IFA qui qui ont mis en place l’alternance, on a quand même des ambulanciers qui sortent avec plus de compétences ou en tout cas qui savent déjà ce que c’est d’être sur le terrain. Le.
00:04:33
Romaric: Dans la formation de l’ambulancier, on apprend à l’ambulancier à être au contact du malade, à pouvoir gérer tout type de détresse. On lui apprend à bien frotter son matériel pour éviter les infections associées aux soins. On lui apprend à bien communiquer, que ce soit avec le patient, avec les services ou toute autre personne. La conduite réelle du véhicule quand elle est faite dans les IFA, il y a malheureusement, aujourd’hui, une majorité d IFA qui ne font pas conduire techniquement leurs élèves ambulanciers. Même quand c’est fait, ça ne dure pas très longtemps. Ça ne dure que quelques heures sur une formation qui en fait 800. On voit que la formation, elle est vraiment axée sur la prise en soin du patient et pas sur la conduite. Et c’est pareil pour l’auxiliaire ambulancier où on aborde évidemment les règles de conduite, mais ça reste très souvent de la théorie et même quand il y a de la pratique, c’est extrêmement peu puisque la formation d’auxiliaire elle fait 91 h. Donc la conduite elle est limitée là aussi à quelques heures, en gros une après-midi grand maximum dans le meilleur des cas. Donc on se retrouve avec des ambulanciers qui sont globalement plutôt compétents sur la prise en soin du patient, mais qui au final, en pratique, et ça concerne surtout les nouveaux ambulanciers, ceux ceux qui ont peu d’expérience, la conduite évidemment, peut être, peut les mettre dans une situation d’insécurité. Voilà, ils peuvent ne pas se sentir à l’aise. On peut se sentir à l’aise face à quelqu’un qui vomit du sang ou avec des grosses urgences. Et puis ne pas du tout être à l’aise pour être au volant d’une ambulance qui franchit un feu rouge. C’est vraiment deux choses différentes et. Et aujourd’hui, l’ambulancier, il est obligé de faire les deux, il est obligé de faire les deux, donc il a forcément un moment où il est un petit peu moins compétent. Et en général, le l’ambulancier, et c’est dû à la formation, va être plutôt compétent sur la prise en soin et sur le fait de passer un feu. Globalement, le permis, le permis classique, le permis B suffit, il n’y a pas de permis ambulance supplémentaire. Alors il y a des visites médicales qui sont qui sont obligatoires, mais c’est des visites qui sont très concrètement expédiées en deux temps, trois mouvements et qui ne prouve pas que l’ambulancier est capable ni même compétent pour pour conduire de manière urgente. Donc on a. On a cette problématique de la formation des ambulanciers à la conduite d’urgence.
00:07:13
Nicolas: Pour. Euh alors sur la formation d’ambulancier, comme dit moi je suis du même avis que la plupart des syndicats des des collègues hospitaliers qui voulaient se battre en fait pour scinder la formation en deux. Voilà, on pense savoir pourquoi ça n’a pas été fait. Toujours une question budget est ce qu’il n’y a pas d’argent? Mais oui, la formation d’ambulancier à l’heure actuelle, je parle de la réforme. La nouvelle en. Je la trouve bien. Je trouve que notre métier évolue dans le bon sens. Je trouve que qu’on se met au niveau des autres acteurs du secours. Par exemple les pompiers. Je trouve ça très bien qu’on puisse être qu’on va nous à nous apprendre en fait à, par exemple donner du narcan, qu’on fait pouvoir faire des ECG de manière légale, pourvoir faire des aérosols sous prescription médicale, enfin pouvoir faire cette glycémie. Incroyable débat, cette glycémie où officiellement on n’avait pas le droit de la faire, ça reste un geste invasif d’après l’état où maintenant on a enfin le droit de le faire. Je trouve qu’on va dans le bon sens, mais en même temps ça me déprime parce que j’ai quelques amis qui sont ambulancier en Suisse, au Luxembourg et en Belgique. Et oui, ils sont à un tout autre niveau par rapport à nous. C’est rien. Je pense à l’Allemagne, aux Allemands et aux Suisses. Pour eux, ils ont un système de paramédics qui devrait en fait être inclus en France. Je pense que la formation paramédics devrait exister. Mais bon, c’est ça, c’est un débat, ça c’est un débat politique entre les différentes instances. Et je vois, c’est pas pour tout de suite. Je pense que je serai à la retraite bien avant que ça arrive.
CHAPITRE 17 : Humain et Technique
00:00:00
Sébastien: Santé et sécurité Le podcast : Ambulanciers – Chapitre 17 – Humain et technique.
00:00:08
Romaric: Ce que j’aime dans le métier d’ambulancier, c’est le c’est le côté, c’est le côté humain et technique. C’est à dire qu’on est sans cesse en relation avec avec l’humain, que ça soit le patient lui même ou ou ou les infirmières dans les services, les médecins, les aides soignants. On est toujours en contact avec l’autre ou même tout simplement avec son collègue, avec son binôme dans lequel on passe 10 h par jour dans les trois mètres cubes, dans l’ambulance. Donc on est toujours obligé d’être en relation avec l’humain. Et ça, ça, c’est hyper intéressant. Et puis il y a le côté technique, il y a le côté technique où on utilise du matériel, on utilise des procédures, des protocoles, que ce soit pour les gestes d’urgence, pour que ça soit pour la désinfection. Et j’aime aussi ce côté, ce côté technique. Donc c’est vraiment les les deux côtés, les deux niveaux de l’ambulancier qui me qui me plaisent et qui fait qu’aujourd’hui je suis toujours ambulancier et j’ai pas envie d’arrêter.
00:01:07
Romaric: Euh. C’est qu’il me plait moins et je pense que c’est la même chose pour une majorité d’ambulanciers. C’est les conditions de travail, notamment au niveau des horaires, des horaires. Alors non seulement des horaires à rallonge, mais ça c’est dans plein de métiers, mais c’est surtout des horaires qui sont complètement imprévisibles. Donc une grande majorité d’ambulanciers a à son horaire la veille pour le lendemain. C’est à dire que le lundi soir on reçoit son horaire pour le mardi matin. Donc on sait à quelle heure on commence le mardi matin que le lundi soir. Et puis bien une fois qu’on a commencé la journée, on ne sait pas à quelle heure, on ne sait pas du tout à quelle heure on va finir. Donc si c’est une petite journée, on va pouvoir faire sept 8 h. Et puis si c’est une grosse journée, on peut aller jusqu’à douze 14 h d’affilée. Donc c’est surtout très compliqué, ça a des conséquences sur la vie familiale, sociale. C’est à dire que si un ami nous invite à boire un verre un soir ou si on veut se faire un ciné. C’est très compliqué parce que. Parce qu’on ne sait pas du tout si on sera là. On sait pas, on ne sait pas du tout à quelle heure on va finir. Donc d’un point de vue familial et social, c’est plutôt handicapant. Ce n’est pas du tout le métier, un rêve de ce côté là. Par contre, il y a d’autres choses évidemment qui compensent notamment le on va dire le sentiment d’utilité. Voilà. Se dire que sans nous, il n’y a pas de, il n’y a pas de prise en charge, de prise en soin, de transport, de patients, de victimes. Voila.
00:02:37
Pauline: Alors les points négatifs du métier ambulancier. Je pense que le gros point négatif pour beaucoup de personnes, ce sont les horaires. C’est à dire qu’un ambulancier c’est quand il veut, donc c’est son horaire du matin et là c’est la veille. Nous c’est 18 h 30, y’en a, c’est beaucoup plus tard et donc on fait notre journée. Après quand on commence le matin comme ça, on ne sait pas l’heure à laquelle on termine. C’est à dire qu’on peut terminer à 17 h comme à 21 h, comme à 23 h, parce que ça dépend vraiment en fait du des consultations, des hospitalisations, des retours d ambulatoire. C’est vraiment….
00:03:26
Nicolas: J’étais alors dans ce métier. Moi, ce qui est ce que je trouve intéressant, c’est c’est un métier qui permet de faire énormément de choses en fait, en fonction de ses propres envies. C’est un métier assez polyvalent, genre quelqu’un qui a envie d’avoir un métier vraiment social mais préférant travailler seul sans avoir les contraintes liées à un poste sur une ambulance ou un véhicule d’urgence peut très bien choisir de ne faire que du véhicule sanitaire léger typé taxi conventionné, alors qu’un autre ambulancier qui aime travailler à plusieurs et qui veut garder le côté social et le relationnel avec les patients sans avoir le stress inhérent. Une intervention d’urgence choisira de travailler plutôt sur une ambulance petit volume. Et bien moi ce que j’ai choisi dans ce métier, c’est le côté urgences hospitalières parce qu’on a ce qu’on appelle les ambulances de secours et de soins d’urgence qui permettent en fait, sous couvert des missions au SAMU, d’intervenir au même titre que les pompiers à domicile et d’avoir ce petit côté adrénaline en fait que procure l’intervention et qui rend le métier vraiment particulièrement intéressant.
CHAPITRE 18 : Evolution
00:00:01
Sébastien: Santé et Sécurité le Podcast : Ambulanciers – Chapitre 18 – Évolution.
00:00:10
Pauline: Euh. Moi je ne vais pas vous mentir, c’est à dire que la moyenne d’un ambulancier elle est de cinq ans et je suis à cinq ans et je commence un peu à être fatiguée, non pas physiquement, mais mentalement par par le par le métier. C’est vrai que je commence à vieillir aussi, J’ai quand meme envie d’avoir une vie de famille par la suite, donc je sais que je ne ferai pas ma vie dans ce métier. Après certains restent ambulancier toute leur vie et ça je leur lève mon chapeau. Franchement, faut le faire vraiment. Après perspectives d’évolution, il peut y avoir régulateur. Voilà, ça c’est quelque chose qui est particulier aussi. Régulateur, ce n’est pas donné à tout le monde, vraiment. Il faut faut être costaud pour le faire aussi. Et sinon, une formation similaire donc qui est aide soignant. On a des modules qui sont similaires. On a aussi quand même des personnes qui partent pour faire infirmier, ambulancier, SMUR, euh pompier aussi. On a beaucoup de d’ambulanciers qui sont qui sont pompier à côté, il n’y a pas, il n’y a pas vraiment plus d’évolution, d’évolution que ça en tant qu ambulancier peut être, peut être en Ile de France. Après je ne sais pas trop le fonctionnement mais je sais qu en ile de France il peut y avoir ambulancier pédiatrique aussi, donc avec des formations assez particulières un peu plus poussées que juste le DEA. Donc, je pense que ça c’est au bon vouloir de l ambulancier de faire des formations complémentaires pour pour pouvoir, pour pouvoir être par exemple ambulancier pédiatrique ou autre. Si je ne dis pas de bêtise, peut être que je dis des bêtises. Attention!
00:02:18
Romaric: Il y a très peu d’évolution, on va dire automatique ou évidente pour l’ambulancier. C’est à dire qu’à part démarrer auxiliaire ambulancier, puis passer le diplôme d’état d’ambulancier pour monter en compétence une fois qu’on est ambulancier diplômé d’état, il n’y a rien de. Il n’y a rien d’évident en terme d’évolution. Soit on évolue dans l’entreprise ou on peut devenir régulateur de transport sanitaire par exemple. Donc le régulateur c’est celui qui va recevoir les demandes d’intervention et qui va dispatcher les véhicules. On peut monter sa société, on peut devenir chef d’entreprise et créer une entreprise de d’ambulance. On peut, on peut faire d’autres formations et notamment devenir ambulancier SMUR. Donc c’est l’ambulancier qui va travailler qui va travailler au SAMU et donc qui va ne faire quasiment que de l’urgence vitale accompagné d’un infirmier, d’un médecin ou alors l’ambulancier. Il peut devenir alors rester sur le même secteur mais changer de métier, c’est à dire qu’il peut devenir aide soignant, il peut devenir infirmier et puis finalement toutes les autres professions paramédicales. Mais ça va être très souvent soit aide soignant, soins infirmiers ou alors les conditions de travail ont réussi malheureusement à le dégoûter de tous les métiers de la santé et il va faire complètement autre chose. Donc on a des collègues qui sont partis pour faire menuisier, plombier, pour reprendre d’autres études qui n ont rien à voir avec le secteur de la santé. Donc donc il n’y a rien de fermé pour l’ambulancier. Mais c’est aussi un problème, il n’y a pas d’évolution logique, c’est à dire que à part de passer d’auxiliaire ambulancier et ambulancier diplômé d’état, ben une fois qu’on est ambulancier diplômé d’état. Derrière l’évolution n’est pas évidente, alors on peut devenir ambulancier SMUR qui est une sorte de dévolution aussi. Mais il n’y a pas de parcours bien défini. C’est aussi ce qui est reproché à la profession, c’est que je pense qu’on pourrait, on pourrait retenir des ambulanciers qui quittent la profession si on leur proposait un plan d’évolution un peu plus un peu plus sérieux que ce qu’on peut avoir aujourd’hui.
00:04:41
Violaine: Alors effectivement, le fait que le métier d ambulancier ne soit pas un métier où il y ait beaucoup d’évolution professionnelle à part monter sa boite, être régulateur ou partir dans le public, ça aide je pense les professionnels à quitter ce métier pour faire autre chose. Dans le sens où je pense qu’il faut à tout le monde un but dans la vie, il faut des motivations. Il faut également une certaine ascension au niveau social et le fait d’être freiné à ce niveau là, de savoir qu’on est arrivé au seul stade. Possible. Ça perd un petit peu, on va dire, d’intérêt.
00:05:24
Violaine: Alors je n’ai pas voulu évoluer en tant que régulatrice par exemple. Tout simplement car dans certaines sociétés, les régulateurs sont soumis à un niveau de stress et de pression maximum de 8 h à 20 h. Et c’est quelque chose que je ne souhaitais pas. Je ne souhaitais pas non plus devenir ambulancière SMUR pour la bonne raison que dans un SMUR, il y a un médecin, un infirmier, un ambulancier. L’ambulancier étant le dernier rouage du système, il sert un petit peu à aider le médecin et l’infirmier dans la prise en charge du patient, mais n’a pas vraiment de pouvoir de décision ou d’action lors de la prise en charge de ce patient. Alors que dans le côté privé, lorsqu’il y a un DEA et un auxiliaire, c’est le DEA qui va prendre un petit peu les rênes de l intervention et qui va décider comment prendre en charge correctement le patient. Donc je ne suis pas partie côté SMUR car je voulais garder cette liberté de décision et de responsabilité.
00:06:46
Nicolas: En termes de hiérarchie pure et dure. Les niveaux au dessus, ça sera comme dit aide soignant ou infirmier. Par contre, dans notre métier même, on peut se spécialiser dans énormément de choses. J’ai eu la chance de travailler dans une boite où on faisait office de SMUR, néonat et pédiatrique, c’est à dire en tant que privé. Donc on pouvait faire des transferts de nouveaux nés d’enfants en bas âge avec une équipe pluridisciplinaire spécialisée en pédiatrie. Il y en a d’autres. Par exemple, je crois que Metz, le SMUR est géré par des privés, c’est à dire que c’est un véhicule et un ambulancier fournis par une société privée pour le fonctionnement du SMUR. C’est à dire qu’on peut très bien en fait, comment dire ça. On peut rester à notre niveau d’ambulancier mais avoir une globalité, quelque chose d’assez enrichissant. On peut vraiment voir de tout. C’est un métier très complet qui si on est à minima intéressés, on peut vraiment tout faire. En fait, on peut faire d’urgences hospitalières, on peut faire du transport conventionné, on peut faire du médical, il faut juste trouver la bonne société.
00:07:57
Sabrina: Donc l’avenir dans le métier d’ambulancière SMUR. Pour l’instant je me dis de tant que tant que je pourrai je le je le ferais. Alors pour l instant, vu les lois actuelles sur la retraite, il faudrait que je parte à 67 ans. Donc à 67 ans je me vois mal au volant d’un SMUR. Après nous, professionnellement au sein de l’hôpital, je ne pense pas qu’il y ait beaucoup d’évolution possible, en tout cas vraiment au sein de notre métier, à part avoir des quelques responsabilités à droite à gauche, ça ne sera pas, ça ne sera pas une véritable évolution de notre métier. Donc moi je pense que en tout cas, j’adore mon métier, je l’aime vraiment et donc je pense que je vais continuer tant que physiquement je serai capable de supporter de faire des jours, des nuits quand même, ce qui affecte énormément la qualité, la qualité de notre sommeil et un peu notre qualité de vie quand même. Mais c’est un métier que j’espère faire le plus longtemps possible en tout cas.
00:09:01
Pauline: Euhm. Ça c’est une bonne question parce que j’aimerais bien avoir la réponse. Si en fait, je sais pas où je vais aller par la suite. C’est à dire que ouais, c’est un métier qui me plaît beaucoup, mais je sais que le jour où je vais arrêter, donc le jour où je vais quitter, je pense mal la société dans laquelle je suis actuellement, c’est pour changer complètement de branche. Je veux, je pense que j’arrêterai la santé. Le social, pour faire quoi? Je n’en sais rien. Je je. Il faut que je réfléchisse à des possibilités de métiers qui peuvent me plaire, qui peuvent correspondre à ce que je peux rechercher par la suite. Donc des un poste un peu plus, un peu plus calme au niveau des horaires, quelque chose de fixe. Je sais que ça c’est quelque chose. Je voudrais quand même par la suite quand même pour pour pouvoir fonder une famille tout ça. Mais vraiment, actuellement, sans mentir, j’en ai aucune idée, mais vraiment aucune idée. Et c’est vrai que ça fait peur un peu parce que je suis bien actuellement, je continue. Mais c’est vrai qu’il y a des jours où je me lève et je me dis j’en ai ras le bol, je veux arrêter et j’aimerais bien faire autre chose, mais quoi? Et du coup voilà, c’est ça calme. Je regarde de temps en temps des des métiers qui pourraient potentiellement me plaire, mais ça reste des choses assez vagues et pour l’instant je reste quand même dans le métier d ambulant quoi.
CHAPITRE 19 : Conditions de travail et frustration
00:00:01
Sébastien: Santé et sécurité Le podcast : Ambulanciers – Chapitre 19 – Conditions de travail et frustration.
00:00:11
Romaric: Les conditions de travail font que l’ambulancier n’a pas une durée de vie professionnelle très longue. On a beau aimer ce métier à lui trouver plein d’avantages, il y a quand même notamment ces histoires d’horaires qui font qu’au bout d’un moment, l’ambulancier, même s’il aime son métier, risque de partir vers un autre métier qui lui plaira moins mais qui lui apporte des des conditions de travail, notamment en termes d’horaires plus plus intéressant. Et puis il y a aussi une part de reconnaissance où on a un gros soucis au niveau de la profession, au niveau de la reconnaissance. Alors, que ce soit salariale ou tout simplement une reconnaissance par les pairs qui est quasiment inexistante aujourd’hui, personne ne connaît le métier concret de l ambulancier. Et ce manque de reconnaissance doit jouer aussi, je pense, dans le manque de longévité professionnelle des ambulanciers.
00:01:13
Romaric: Il faut valoriser la profession. Il faut valoriser la profession pour. Pour recruter plus d’ambulanciers. On est en manque d’ambulancier et il manque quasiment 15 000 ambulanciers partout en France. Il faut valoriser la profession, la valoriser, ça veut dire la reconnaître. On en revient à la reconnaissance. Il faut valoriser aussi peut être le salaire parce qu’on a quand même une vie entre nos mains. Donc est ce que ça mérite d’être d’être payé au salaire minimum? Je pense qu’on peut faire un effort là dessus. Et puis alors, si on peut améliorer les conditions de travail, ça c’est le top. Mais c’est très compliqué parce que justement on est sur de l’humain et et et on ne peut pas prévoir ce qui va se passer avec l’humain. Donc prévoir le planning de la journée, c’est c’est un petit peu un peu compliqué, mais oui, si on augmente les salaires, si on valorise la profession et qu’on améliore les conditions de travail, oui bien sûr, c’est ça serait magique.
00:02:18
Nicolas: Hou hou! Alors moi, un petit coucou à tous les patrons bien sûr, parce que là, je ne vais pas me faire des copains. La durée de vie d’un ambulancier en fait, est si basse. C’est lié en fait aux exigences du métier et surtout liées à notre accord cadre qui est une qui est une vaste blague en fait. Pour donner un exemple de ce qu’il y a marqué dans l’accord cadre de la profession d’ambulancier. Ben savais tu qu’un auxiliaire ambulancier n’a pas le même panier repas qu’un ambulancier diplômé d’état par exemple? Je vais donner un chiffre au hasard parce que j’ai plus chiffre en tête. Mais imaginons que moi, diplômé d’état, je touche 8 € de paniers repas. Un auxiliaire qui travaille avec moi même poste dans la même ambulance ne touchera que 4 €. Ça, c’est un des exemples qu’il y a dans notre accord cadre. Et c’est légal, mais c’est totalement illogique. Mais il y en a plein des choses comme ça. Assez ahurissantes. Encore que là, voilà, pour ne pas parler bête, on a quand même une bonne évolution. Le métier évolue dans le bon sens. Mais le problème, c’est que notre accord cadre est fait par nos patrons. Il n’est pas fait par les salariés. Du coup, c’est à l’avantage des patrons et pas à l’avantage des salariés. Donc forcément on s’en prend plein la figure pour rester poli. Puis il y a le côté métier aussi, parce que sans sans vouloir faire le Caliméro, les… nos journées. La première phrase qu’on nous apprend qu’on commence le métier, c’est on sait à quelle heure on commence, on sait pas à quelle heure on termine. Je ne connais pas beaucoup de métiers où la ou la devise du métier c’est ça par exemple ce que ce dire. Oui je commence à 8 h mais ça s’trouve je vais finir à 23 h. Ben c’est tristement habituel. Et forcément à un moment les gens ils font des burn out, ils n’en peuvent plus. C’est c’est triste. En fait, c’est un peu comme le le personnel soignant, c’est on tire sur la corde, on tire sur la corde et puis à un moment la corde elle claque.
00:04:18
Nicolas: Alors moi non. C’est ce que font beaucoup d’ambulanciers je pense. Je vais éviter de faire des généralités parce qu’il y aura toujours quelqu’un qui dira ah ben non, moi j’ai pas fait comme ça. Mais ça reste une réalité, c’est que un ambulancier reste rarement toute sa carrière dans la même société. Comme dit moi, en cinq ans j’ai fait. J’ai fait du SMUR et j’ai fait trois sociétés privées en cinq ans. C’est en fait, il faut qu’on arrive à un certain point de rupture dans une société. Il faut changer, voir, voir ailleurs si l’herbe est plus verte, tout simplement. Moi, c’est comme ça que j’ai tenu. C’est dès que quelque chose me plaisait pas que ça n’allait pas dans un sens qui me convenait. En fait, je changeais de boîte. Après, je ne vais pas mentir, j’ai. Je suis revenu à ma boite d’origine parce que je me suis rendu compte, sans vouloir leur faire de la pub, que dans mon secteur, ça restait la boite on va dire. Certes pas la plus bienveillante avec ça envers ses employés, mais qui permettait en tout cas d’avoir un cadre professionnel acceptable où on n’arrivait pas forcément tout le temps en retard chez les patients, où on avait des bons véhicules, du bon matériel, où on avait des spécificités. On pouvait faire du SMUR en tant que privé, ce qui était très intéressant, moi qui sortait du SMUR justement. Et puis voilà. Je pense que le secret pour tenir dans le métier, c’est de savoir s’écouter, de savoir se dire que quand le corps et l’esprit disent stop, il faut savoir s’écouter, s’arrêter tout simplement et changer de société, changer d’air, changer de spécialisation.
00:05:50
Nicolas: Pour. Pour. Euh. Continuer dans ce job par rapport à moi c’est. C’est terrible ce que je vais dire. C’est ça reste le métier d d’ambulancier ça reste une passion et une vocation. C’est. Moi, à titre personnel, j’ai toujours été dans le temps, on va dire dans le soin d’urgence. Que ça soit par ma. Mes anciennes profession, que ça soit par mon activité de pompier volontaire. J’ai toujours été en fait dans ce domaine là. Et moi, à titre personnel, je sais rien faire d’autre. Littéralement. Je ne sais rien faire d’autre. Là, actuellement, je suis en train de voir pour une reconversion, pour devenir infirmier. C’est. C’est toujours dans le même, dans le même domaine. Je reste dans la santé. Donc je pense que quand on est passionné et qu’on aime sincèrement son métier, ben c’est plus facile de rester. J’ai des collègues et un petit coucou à mon ancien cadre. Ben ça fait 30 ans qu’il est dans la même boite et ça fait 30 ans qui kiffent ça. C’est. C’est toujours un ressenti personnel. Il y a des que j’ai des collègues, ils ont fait deux ans, ils sont partis, j’ai des collègues, ils ont 15, 20 ans d’ancienneté, c’est c’est compliqué, c’est personnel, c’est si on aime sincèrement son métier, on pourra changer de boite, on pourra changer de SMUR et compagnie, mais on gardera l’amour du métier ambulancier parce que c’est un métier qui mérite d’être aimé.
00:07:28
Nicolas: Ben alors moi ça c’est strictement personnel, c’est que moi mon métier me frustre. C’est le métier d’ambulancier en France et frustrant dans le sens où un ambulancier qui comme moi est passionné par l’urgence préhospitalière, qui est passionné par le médical, qui qui bouffe de la littérature médicale du soir au matin parce qu’il aime ça, parce qu’il est passionné, ne peut pas mettre sa passion à profit. Je m’explique. J’ai. On peut se former avec des cursus universitaires, on peut passer des diplômes en spécialisations, de la réa néonat, peu. On peut se faire des formations à titre ambulancier mais qui ne seront pas reconnus en tant que tel dans le métier. Je m’explique. Par exemple, je prends, imaginons, je veux passer la formation de réanimation pédiatrique. Donc voilà, je vais aller à l’université, je vais me former avec des sage femme et compagnie, je vais sortir avec mon petit certificat de formation un peu comme la FAE SMUR. La FAE SMUR pour un privé ne sert à rien littéralement. C’est à dire que je sais préparer des plateaux de intubation, je sais comment marchent les différents plans blanc. On a énormément de connaissances mais qui sur une ASSU ne sert à rien parce que les SAMU et les centres de traitement des alertes ne le mettent pas à profit. Par exemple, j’ai une formation, je sais réaliser un ECG, je ne sais pas l’interpréter, je sais réaliser un ECG pour le télé transmettre, mais il y a à l’heure actuelle encore très peu de SAMU qui mettent ça en avant. Du coup, il y a très peu de société d’ambulances qui investissent dans ce type de matériel, toujours pour le bien du patient. Et moi c’est un manque, C’est un manque qui me frustre en fait dans mon métier, c’est à dire de dire je sais le faire mais je ne j’ai pas le droit de le faire et je n’ai pas l’occasion de le faire. C’est pour ça que moi, à titre personnel, je veux passer infirmier parce que là voilà, j’aurai un cadre juridique, j’aurais un rein on va dire, un diplôme qui me permet noir sur blanc de dire voilà, j’ai le droit de faire ça. Même si le métier d’ambulancier évolue et que les ECG maintenant font partie de notre référentiel.
CHAPITRE 20 : Chronomètre
00:00:00
Sébastien: Santé et Sécurité – Le podcast : Ambulancier – Chapitre 20 – Chronomètre.
00:00:07
Pauline: Le SAMU nous envoie des missions et les missions sont répertoriées donc en trois catégories. Donc 15 minutes, 30 minutes et 90 minutes. Ces minutes là, en fait, c’est le temps qu’on a pour intervenir chez la personne, donc du lieu où on part, où on reçoit les missions et du lieu d arrivée. Donc c est à dire que moi je prends l’exemple de Montpellier, si je suis à Montpellier Est et que je reçois une mission 15 minutes de cette personne qui a Montpellier Ouest, j’ai 15 minutes en fait pour intervenir chez cette personne. Hors euh. Après ça, je suis hors délai et si jamais je suis hors délai, il y a donc un soucis pour ce patient. La faute pourrait être remise en fait pour le binôme d’ambulancier. Pareil pour les 30 minutes, pareil pour les 90 minutes. Voilà, ça arrive des fois aussi. Qu’on nous donne donc donc des 90 minutes qu on soit en petit volume ou petit volume, si les petites ambulances assu et les gros ambulances et que donc quand nous donnons des 90 minutes et qu on soit en fin de prise en charge par avec un autre patient et donc là c’est pareil, c’est en 90 minutes, on a 90 minutes pour y aller, ça paraît long et 90 minutes c’est très rapide au final, quand on y pense, quand on a des déjà en fin de en fin de prise en charge et qu’on doit aller sur sur cette mission de 90 minutes, ça peut être très long. Voilà, après donc il faut savoir que ça c’est l’ARM (ndlr : Auxiliaire de Régulation Médicale du SAMU) donc qui décide en du temps qu’on a à y aller. Et en fait, si les propos qui ont été recueillis donc par la personne qu’il a eu au téléphone et parfois ça peut être minimisé ou. Donc oui, l’ARM en fait au téléphone, il récupère donc toutes les informations qui ont été données non par la par la victime ou par la personne qui est à côté de la victime. Et ces informations là nous peuvent être soit minimisées, soit exagéré, sur évaluées. Et du coup toutes les informations qui ont été données. C’est grâce à ça que l’ARM peut se permettre en fait de dire non 15 minutes, 30 minutes, 90 minutes. Mais ça peut arriver qu un 90 minutes. En fait j en ai déjà eu un il y a deux mois, j’ai un 90 minutes vu que c’était un personne covid 90 ans en difficulté respiratoire c’était le le motif de départ et en fait je suis arrivée donc le temps de m’habiller. Cette personne était en train de décéder donc on a dû faire un massage cardiaque et pourtant c était à 90 minutes.
00:03:08
Pauline: Et en plus ce moment là. Donc c’était la première fois que je tournais avec une nouvelle ambulancière diplômée d’état. Et en fait j’ai dû le sentir parce que je roulais pas pour rouler pour un 90 minutes. Je y allais quand même un minimum. Je n’étais pas en mode foldingue comme certains peuvent faire et ce qu’il ne faut surtout pas faire. J’y allais quand même. J’ai dû le. J’ai dû le sentir je pense. Et en fait ma collègue m’a dit pourquoi tu tu roules comme ça alors que c’est un 90 minutes et je m’en rappelle très bien, lui dire méfie toi des 90 minutes parce que c’est là où on peut avoir les plus belles surprises. Et ça n’a pas loupé. Donc le patient est en arrêt cardio respiratoire, On a dû masser donc le 15 qui est venu par la suite et. Et voilà quoi donc. Et pareil des quinze minutes qui au final ne s’avère pas si vital que ça. Donc voilà, après on a aussi donc des départs immédiats, donc départ immédiat et le 15 qui qui part en même temps que nous. Donc si on nous donne un quinze minutes et qu’on arrive plus tard que le que 15 minutes et que le SMUR est déjà là, on va bien se faire recevoir quand même. Donc il ne faut pas que les gens oublient qu’on a des délais à respecter. C’est très important. Et quand on fait des choses importantes, qu’on fait des choses de vitales et quand ce n’est pas juste des consultations. En soi aussi, j’aimerais parler des dialysés. Donc on transporte des personnes qui font des dialyse et ces personnes là, parfois, donc elles sont équipées de fistules. Donc c’est par là qui que les soignants les branche. Donc pour pouvoir brancher la machine et pouvoir traiter le sang. Et donc il faut savoir que cette fistule on appelle ça une fistule. Cette fistule elle peut péter ou si elle pète c’est les urgences direct. En fait c’est points de compression. Donc si ça arrête de saigner ces points de compression pendant 20 minutes. Donc on s’arrête, on se met sur le bas, sur le bas côté, on s’arrête, on comprime et si ça continue de saigner, en fait il faut aller aux urgences directement parce que c’est ça va devenir en fait une urgence vitale. On a des patients mais qui peuvent faire des crises d’épilepsie. Ça peut être des consultations simples. J’ai mon deuxième arrêt, je vais vous parler du deuxième arrêt, celui qui m’a le plus perturbé en fait. Donc c’était un patient que j’emmenais faire un scanner tout simplement. Donc je l’ai fait. Donc j’ai amené cette personne à l’aller, je l’ai fait au retour et j’étais donc à l’arrière et je sentais bien qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Et une fois cette personne ramenée chez elle, une fois l’examen terminé, ce patient donc a fait son arrêt devant sa femme sur la terrasse. Voilà, donc c’est des choses qui arrivent et des choses qui peuvent arriver dans l’ambulance. Mais on a, il faut pas oublié qu’on a des patients qui sont malades plus ou moins et. Et c’est pas. C’est pas juste du type du petit taxi où les gens vont faire leurs courses. On a des gens qui sont malades ou ça peut entre guillemets dégénérer à tout moment, et ça, les gens n’arrivent pas à le comprendre. Voilà.
CHAPITRE 21 : ASSU, Pompiers et SAMU
00:00:02
Sébastien: Santé et Sécurité – Le Podcast : Ambulanciers- Chapitre 21- ASSU, Pompiers et SAMU.
00:00:14
Romaric: Alors clairement, je ne sais pas pourquoi à ce moment là, je ne sais pas pourquoi ça n’a pas été fait avant ou pourquoi ça n’a pas été fait plus tard. Ça je ne sais pas. Je ne sais pas du tout pourquoi à ce moment là, le SAMU a décidé de. Enfin, le ministère de la Santé a décidé d’intégrer les ambulanciers à l’aide médicale urgente. Ce que ça a changé pour les ambulanciers, c’est qu’on passe d’une profession qui, dans l’immense majorité, réalise du transport programmé, avec évidemment toujours quelques urgences, ce qu’on appelle les urgences médecins, donc médecins traitants, et sur les médecins, sur ce type de mission là, à une époque où les ambulanciers de plus en plus amenés à faire de l’urgence préhospitalière, ça continue encore aujourd’hui avec ce c’est arrêté là, tout récent de 2022, qui donne la possibilité aux ambulanciers d’effectuer des gestes qui avant étaient réservés aux infirmiers par exemple. Typiquement l’administration de médicaments. Voilà, ça c’est quelque chose qui était absolument impossible avant et qui maintenant, évidemment sur accord du médecin et sur protocole peuvent être fait par les ambulanciers, notamment au niveau de la douleur où les ambulanciers étaient, et comme tout secouriste, un peu un peu démunis par rapport à la douleur, parce qu’on n’a pas beaucoup de solutions pour gérer ça. Aujourd’hui, on peut on peut donner des médicaments, administrer des thérapeutiques pour lutter contre cette douleur là. Donc c’est une vraie, une vraie avancée. On va pouvoir maintenant de plus en plus axer l’ambulancier sur l’urgence avec avec l’administration de d’hormones hyperglycémiante, pour des personnes qui font des malaises hypoglycémique. On va pouvoir donc donner des médicaments, des médicaments contre la douleur, contre la douleur thoracique, contre, voila. Contre plein de situations qui étaient un peu problématiques, qui jusqu’à maintenant nécessitaient parfois l’envoi d’un ou d’une équipe SMUR donc qui faisait déplacer un médecin alors qu’on sait qu’on en a de moins en moins et que c’est difficile de les de les de les mobiliser. Donc on va de plus en plus pouvoir se débrouiller tout seul et vraiment axer l’ambulancier sur sur cette casquette plus d’urgentiste que de soins programmés. Tous les ambulanciers ne le souhaitent pas forcément. On a des ambulanciers qui qui ne sont pas forcément intéressés par l’urgence, qui souhaitent plus être sur le contact humain sur le long terme, avec des patients qu’on retrouve. Je pense notamment aux personnes dialysés qu’on suit pendant pendant des mois, voire des années et à qui forcément on s’attache un petit peu. Ce côté humain plaît parfois plus que le côté urgence à certains ambulanciers. Donc il y a. Il y a un petit peu de tout, mais c’est vrai qu’on s’oriente depuis depuis dix quinze ans, vraiment plus sur des ambulanciers axés sur l’urgence. Voilà, c’est encore. C’est pas encore flagrant, mais petit à petit on y va.
00:03:39
Nicolas: Et c’est ça qui est terrible, c’est que on est que deux. Je ne dis pas qu’un équipage VSAV (ndlr : Véhicule d’Assistance aux Victimes – il s’agit des ambulances sapeur-pompier) ou protection civile ou ils seront trois ou quatre changera la donne. Mais il faut se vraiment se rendre compte que dans une ambulance de secours et de soins d’urgence on est que deux. Parfois ça peut être deux femmes ça ça peut être deux hommes de petit gabarit, parfois on ne sait pas où on va. C’est en mode le SAMU, vous y allez, vous tenez au courant? C’est gentil. Le dernier collègue qui est parti en intervention, c’est pour voir un peu ce qu’il en était. Il s’est fait poignarder, il est mort. Alors je ne mets pas en cause le SAMU parce qu’au téléphone, on ne veut pas savoir. Mais le problème des sociétés privées en intervention SAMU, c’est que nous, à part faire le 15 dire on est en train de se faire pourrir, on a pas trop de solutions de repli. C’est c’est vraiment parfois on est envoyé au casse pipe sans sans moyen en fait de se protéger. Et je ne parle même pas de prime de risque où des choses comme ça, où là les patrons. Si on commence à rentrer dans ce débat, ils vont faire un ils vont faire un infarctus les pauvres. Mais oui, au même titre que les pompiers, je pense qu’on a su en garde préfectoral, on risque nos vies autant que les VLM du SAMU, enfin des SMUR pardon, et que les pompiers parce qu’au final on fait le même taf.
00:05:02
Romaric: Alors il n’y a rien de pire pour un ambulancier qui n’aime pas l’urgence de faire de l’urgence. Quand, quand on aime pas pour n’importe quelle raison, intervenir sur de l’urgence préhospitalière, il n’y a rien de pire que de lui dire écoute, aujourd’hui tu vas être sur une garde et tu vas faire que ça. Ben non, je n’ai pas choisi le métier de ambulancier pour faire de l’urgence. Moi j’ai choisi le métier d’ambulancier ambulancier parce que j’aime le relationnel avec le patient, ce genre de choses donc. Donc ils sont un peu poussés, obligés à faire de l’urgence alors qu’ils aiment pas. Et puis les ambulanciers qui aiment faire de l’urgence, ils arrivent le matin et on leur dit aujourd’hui tu ne vas pas faire d’urgences, c’est que du transport programmé et du coup ils perdent rapidement en motivation. Et donc finalement, les deux types d’ambulanciers quittent la profession parce qu’ils ne sont pas et ne sont pas caractérisés dans leur don, dans ce qu’ils ont envie de faire.
CHAPITRE 22 : Blancs Vs Rouges
00:00:01
Sébastien: Santé et sécurité – Le Podcast : Ambulancier – Chapitre 22 – Blancs Vs Rouges
00:00:12
Sabrina: Alors sur les interventions. Donc on peut être amené à intervenir avec les pompiers ou les ambulanciers privés. Majoritairement donc on intervient à 99 % du temps avec les pompiers. En général, on a l’habitude de travailler avec eux puisque c’est toujours les mêmes équipes qui sont dans le coin. On les connaît, on sait, on connaît certaines façons de travailler des uns des autres. Donc voilà, en général, c’est le médecin du SMUR qui reste, qui reste toujours le chef des opérations. Mais les pompiers mettent en place ce qu’il faut pour l évacuation des patients et cetera. Donc en général ça se passe, ça se passe globalement, ça se passe toujours très bien et si il y a quelques difficultés, en général c’est le médecin qui prend la main et qui si il faut, impose peut être une façon de brancardier ou d’évacuer le patient s’il passe, s’il est pas ok avec les pompiers, mais en général ça se passe super bien et les pompiers nous demandent ce qu’on veut, comment on veut que le patient soit mis pour être évacué, allongé, assis, etc. Et ils s’adaptent complètement à nous et ils participent complètement, évidemment à l’intervention. Enfin, ici on devient une grosse équipe de six ou sept personnes et ça se passe toujours très bien.00:01:32
Romaric: Je crois que cette rivalité entre ce qu’on appelle les blancs et les rouges, c’est à dire le SAMU, les pompiers, c’est historique. Tout le monde. Les deux entités se sont toujours battues pour pour être reconnus mieux que l’autre, pour faire, pour faire plus, pour pour attirer l’attention. Est ce que c’est une bataille d’égo? Je ne sais pas. Mais ce que je sais, c’est qu’au milieu on a des patients, des victimes qui peuvent des fois être payer les pots cassés. Alors heureusement, c’est rare et globalement l’entente se passe quand même très bien entre entre les équipes blanches et les équipes rouges. Mais je pense que c’est une méconnaissance de l’un et de l’autre. Et puis peut être aussi avec ce système de santé en France qui est un peu complexe. Peut être qu’on se marche un petit peu sur les pieds. Peut être que si le SAMU existe avec avec des équipes SMUR, ambulanciers, infirmiers, médecins, bah les pompiers vont vouloir peut être mettre. Je ne sais pas pourquoi. En place les mêmes équipes avec avec un pompier qui peut remplacer l’ambulancier, un infirmier, un médecin ou on voit par exemple les infirmiers de sapeurs pompiers qui viennent renforcer un véhicule de secours des pompiers quand quand il y a besoin le SAMU récemment testent les les équipes paramédicale d’urgence avec un ambulancier et un et un infirmier aussi. Donc les infirmiers de sapeurs pompiers ça existe déjà depuis un petit moment le SAMU, mais en place aujourd’hui, je ne sais pas pourquoi, parce que ça existe déjà chez les pompiers. Alors est ce que tous les territoires ne sont pas couverts? Est ce que après c’est des des considérations géographiques et aussi certainement politiques de toujours essayer de faire différemment et mieux que le voisin. Tout ça, ça part du principe d’avoir deux ministères différents, c’est à dire le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Santé et un système de santé qui aujourd’hui est vraiment complexe, voire compliqué, avec des disparités suivant les départements. Les ambulanciers, par exemple, ne sont pas utilisés de la même façon suivant les départements. On va avoir aussi les exceptions de Paris et de Marseille où les pompiers là bas, sont, ce sont des militaires. Voilà, il y a toujours des exceptions, des exceptions dans les exceptions. Tout ça, ça, ça a pour conséquence qu’on ne connaît pas exactement le fonctionnement de l’autre et ça entraîne probablement des rivalités entre entre les différentes institutions.
CHAPITRE 23 : COVID
00:00:00
Sébastien: Santé et sécurité – Le Podcast : Ambulancier – Chapitre 23 – COVID
00:00:09
Pauline: Pendant la toute première vague du COVID, comme je l’ai expliqué tout à l’heure, nous connectaient sur Bourg Saint Maurice et donc nos contrats ont été arrêtés. Et malheureusement, ce n’était pas possible de trouver du travail. Pendant ce temps là, j’avais trouvé une boite. Malheureusement, cette boîte m’a rappelé par la suite pour me dire que ce n’était pas possible de m’embaucher pour l’instant, sachant qu il avait énormément d employés qui étaient en chômage partiel et ça n’allait pas être très correct de leur part si ils m’engageaient pour par rapport aux autres employés. Donc j’ai attendu que le confinement se termine et je suis, je suis arrivé donc entre guillemets, là, à la fin de la première vague, Mais toutes les autres vagues, oui, je les ai, je les ai vécu. Donc les combis, arriver chez les patients bien masqués, tout ça. J’ai connu quand même ouai, c’était assez, assez particulier comme comme intervention.
00:01:17
Romaric: Le Covid a eu un impact et positif et négatif sur la profession ambulancière. Le négatif c’est qu’on attendait à nouveau une reconnaissance. On fait un peu une fixette là dessus. Mais on attendait une reconnaissance parce qu’on a été les premiers en contact avec avec les personnes affectées par le Covid. Alors là je parle vraiment surtout de la première vague début 2020, entre entre mars et juin 2020 ou où c’était. Enfin voilà, c’était vraiment l’infanterie. On nous demandait d’aller dans des domiciles avec des familles entières qui étaient, qui étaient contaminées, où on ne savait pas ce que c’était que ce virus. On ne savait pas vraiment comment il se transmettait, quels étaient les risques. C’était vraiment le tout début. On connaissait absolument pas et les ambulanciers étaient un peu de la chair à canon. On les envoyait avec des protections plus ou moins importantes et plus ou moins efficaces suivant ce que les entreprises avaient réussi à mettre en place, puisque les ambulanciers n’ont malheureusement pas été considérés comme prioritaires. En tout cas au début, notamment en termes d’équipement de protection individuelle, en termes de masque, ce genre de choses. Donc on nous a demandé d’intervenir, on est intervenus. Tous les ambulanciers en France sont intervenus sur sur ces premiers cas de Covid qui étaient parfois parfois simples et parfois gravissimes. Ça a fatigué beaucoup d ambulanciers, ça épuisait les ambulanciers moralement. On s’est dit ok on y va, on est applaudi quand on passe dans la rue par la population, c’est génial. Enfin voilà tout, tout le monde est derrière nous et évidemment, ça a duré trois mois. Et puis et puis et puis plus rien, plus rien. Il y a eu un SEGUR de la santé qui nous a complètement, qui nous a complètement oublié. En fait, la crisenCovid a été vraiment symptomatique de ce que les ambulanciers vivent depuis quasiment toujours. C’est à dire que si on arrête toutes les ambulances pendant 24 h en France, y a plus rien qui tourne. Il y a des gens qui meurent. l’Hôpital ne tourne plus, aujourd’hui il tourne mal. Sans, sans les ambulanciers, ils tourneraient plus. Les ambulances sont plus que utiles au système de santé. C’est juste vital pour le système de santé. Mais pas de reconnaissance, pas de reconnaissance pour les masques, pas de reconnaissance pour les équipements de protection. Chaque entreprise a dû se débrouiller individuellement ou avec les ATSU qui sont les associations d’un point de vue départemental, qui réunissent les les entreprises ambulances. Tout le monde a dû faire un petit peu du bricolage de son côté. Moi, je connais quelqu’un qui a fait ça. Moi je connais quelqu’un qui a ça de dispo. Bah viens en échange, toi tu me donnes ça, Je te dis ça c’était vraiment du troc, du bricolage. On achète ce qu’on peut sur internet quand c’est livré. Enfin voilà, donc ça a épuisé tout le monde, ça a épuisé les entreprises qui n’ont pas été forcément récompensées pour ce qu’elles ont fait, ça a épuisé les ambulanciers qui n’ont pas été récompensés pour leur investissement dans la crise. Donc, ça, ça a vraiment épuisé tout le monde. Et on a des ambulanciers qui ont quitté la profession parce que parce qu’ils ne pouvaient plus, voilà, tout simplement parce qu’ils ne voulaient plus participer à tout ça. Euh, le bon côté, c’est l’évolution législative. Aujourd’hui, si on a un nouveau référentiel dans la réforme de la formation des ambulanciers, c’est sûrement aussi grâce à cette grâce, à cette cette crise, on a peut être un peu plus de reconnaissance de la population qui nous a vu tourner quand tout le monde était confiné à la maison. Bah les ambulanciers, eux, n’étaient pas confinés, continuaient leur travail comme presque comme d’habitude, entre guillemets, parce que, encore une fois, ça fait partie des professions qui sont absolument essentielles et que si les ambulances s’arrêtent, il y a beaucoup de choses qui s’arrêtent aussi. Donc peut être un petit peu plus de reconnaissance, une refonte légère, mais au moins qui a le mérite d’exister en termes de formation. Et puis peut être, peut être qu’on peut aussi attribuer à la crise Covid ces nouveaux gestes que les ambulanciers peuvent pratiquer, surtout en termes d’administration de médicaments. Mais il y a aussi les aspirations endotrachéales. Il y a aussi la réalisation de l’électrocardiogramme, ce genre de choses qui peuvent être faites aujourd’hui. Est ce que c’est lié à la crise? Peut être. Peut être qu’on se dit Ah oui, mais c’est vrai qu’il y a des ambulanciers qui existent et on pourra peut être les utiliser un peu plus que ce qu’on les utilise aujourd’hui. C’est peut être lié aussi.
00:05:51
Romaric: On a demandé aux ambulanciers d’intervenir avec les les protections qu’ils avaient en stock. Alors oui, on avait des protections en stock, on avait on avait des blouses, des sur blouse, on avait des gants, des masques, on avait ce qu’il fallait, mais pas pour une situation sanitaire exceptionnelle comme celle là. On avait du stock comme tous les hôpitaux, c’est à dire pour gérer le quotidien, mais pas pour habiller 24 h sur 24 les ambulanciers. Avec ce type de protection qui a eu pour conséquence que le stock a diminué très rapidement. Et au bout de quelques semaines, beaucoup d’entreprises se sont retrouvées quasiment sans stock ou alors avec des des demandes faites aux ambulanciers. On n’a plus beaucoup de masques, alors essayez de les économiser. Gardez les pas 4 h mais gardez en un pour la journée. Alors que le but c’était comme de le changer entre chaque patient. Et puis du bricolage et du réseau du réseau dans le sens où on essaye de mobiliser le réseau pour essayer d’avoir des équipements. Mais en tout cas l’état au début, après ça s’est amélioré, mais sur les trois premiers mois était complètement absents, il était clairement complètement absent en ce qui concerne en tout cas les ambulanciers.
00:07:14
Nicolas: Alors ben moi durant le covid, c’est simple, je ne peux et je ne peux pas dire où je travaillais à ce moment là, parce que sinon mon anonymat vole direct, ça c’est clair et net. Mais par contre, oui, le Covid je l’ai vécu en tant que ambulancier, ça c’est sûr. Et c’est ce qui me fait doucement rire en fait, c’est que beaucoup de gens nous crachent à la figure alors qu’il faut savoir que bon, j’ai plus le chiffre en tête mais je crois que c’est aux alentours de 70 % des transports Covid en France ont été assurés par des sociétés privées. Et bon, là on va faire notre Caliméro hein. Mais je trouve qu’on nous a pas beaucoup dit merci par rapport à ça et on nous a même beaucoup cracher à la gueule. Ça par contre, ouais, je ne suis pas le seul à l’avoir assez mal vécu. Après, on fait pas ça pour la gloire, ça c’est clair et net.
00:08:19
Nicolas: Je fais un petit coucou à tous les journaux ou à tous les médias quand on marque. Oui, les ambulances ont été sollicités pour pour évacuer les patients covid, pour aider au transfert et tout et qu’en première page on voit un VSAV alors qu’au dessus il y a marqué ambulance. Moi ça a tendance à m’énerver parce que le citoyen lambda, pour lui, un VSAV c’est une ambulance. Puis il y a marqué ambulance, il y a un camion rouge en dessous, bah c’est les pompiers pareil. Protection civile FFSS, Croix-Rouge. Un grand merci à eux parce que les opérations Chardon c’est grâce à eux. Il y avait un grand grand merci à eux mais c’est des petites violences en fait qui nous invisibilise tout simplement. C’est. Les gens ne se rendent pas compte à quel point les sociétés privées ont littéralement, pour parler vulgairement, sauver le cul à l’état. Parce que sans nous, les hôpitaux, c’était fini. C’est du fait qu’on ait dû s’acheter nos propres tenues, qu’on ait dû faire la manche. Nous, en Alsace, on a eu de la chance, il y a la DRK et la Croix-Rouge allemande qui est carrément venue dans certaines sociétés donner du matériel de protection, enfin des équipements de protection individuelle pour nous supporter. C’est c’est très grave d’en arriver là. Et est ce que l’Etat ne parle pas beaucoup, c’est que les sociétés privées ont eu un énorme manque à gagner par rapport à tout ça. Je veux dire la sécurité. Enfin, la CPAM n’a pas eu de surfacturations, c’est à dire que nous on permet de le faire. Les sociétés perdaient de l’argent avec le Covid, comme toutes les autres sociétés bien sûr, n’importe quel domaine, mais je veux dire nos prises en charge coûter plus cher alors qu’on se faisait pas rembourser à hauteur de ce qui était vu et de ce qui avait été mis en place. Par exemple.
00:10:09
Sabrina: Alors pendant la période covid. C’est vrai que notre activité a été impactée, a été impactée forcément. Est ce qu’on a eu la reconnaissance comme quoi on était des soignants à l’époque ou on vient de passer là maintenant, juste soignant? À l’époque on ne l’était pas nous en tous cas. Enfin, moi ce que j’ai ressenti à l’hôpital, c’est que en tout cas, on était oui considéré comme comme étant des soignants et qu’ils avaient bien conscience de la transformation que ça impliquait dans notre travail. Alors moi je travaillais dans un SMUR périphérique où on n a pas d’ambulance, mais je suis de temps en temps dans l’autre hôpital où il y a des ambulances. Et c’est clair que j’ai certains collègues qui ont fait des transferts covid à tire larigot et où c’était très contraignant évidemment pour la désinfection des véhicules et cetera, ou c’était, c’était quand même très compliqué et c’était une masse de travail énorme en plus. Moi j’ai eu le sentiment en tout cas que, au niveau de l’hôpital, en tout cas au niveau de nos services, ils étaient parfaitement conscients de ça. Mais je au niveau du SAMU, nous les ambulanciers, on fait vraiment partie du service et je crois qu on est autant reconnus que les médecins et les infirmiers. Enfin en tout cas c’est l’impression que j en ai. Après effectivement la reconnaissance mutuelle, la reconnaissance hormis nous dire c’est super, vous avez bien travaillé etc. Ça a été compliqué pour vous, c’est ça s’est arrêté là.
00:11:47
Sabrina: Alors je pense que le Covid nous a fait clairement renforcer tout ce qui est des infections et cetera. Même si on le faisait, on le faisait déjà, mais je pense qu’on est beaucoup plus attentifs. Alors moi je vois notamment maintenant toujours aux symptômes des patients, même si on travaille toujours avec des masques et je pense qu’on ne les enlèvera plus jamais. Mais en tout cas, c’est clair que oui, ça a eu un impact, ça a eu un impact peut être dans notre oui, dans notre façon de de travailler, d’appréhender les situations pour les patients, notamment quand ils sont en détresse respiratoire ou de suite on a toujours le covid à l’esprit donc on va essayer de pas trop exposer le matériel et cetera au cas où. Et puis après pour moi, je pense que ça a beaucoup renforcé les notions d’hygiène et de désinfection, de matériel du véhicule, etc.
CHAPITRE 24 : La Population
00:00:03
Sébastien: Santé et sécurité – Le Podcast : Ambulancier – Chapitre 24 – La population.
00:00:17
Pauline: Alors ça, c’est quelque chose qui me tient énormément à cœur, parce que les gens ne savent pas en fait en quoi consiste le métier d’ambulancier. Et pourtant il est extrêmement important. Je pense que si on n’existait pas, la France serait dans la mouise. Si je peux me permettre. Je trouve que même quand on va chez les patients, donc que ce soit en intervention pour le quinze, c’est régulièrement, donc quand c’est pas les pompiers, voilà. Non, il n’y a pas que les pompiers donc qui interviennent, il y a aussi les ambulanciers qui sont donc formés pour ça, qui ont une formation qui dure assez euh enfin assez longtemps, qui est de six mois maintenant, je crois que c’est dix en plus, ça a changé et malheureusement, en fait on est vu comme des chauffeurs de taxi. Je dénigre pas le métier de chauffeur de taxi, attention, mais c’est à dire que chauffeur de taxi / ambulancier c’est complètement différent. Donc ouais, on a souvent cette réflexion qu’à part emmener papy mamie en consultation, bah vous faites rien. Donc déjà, je entre guillemets, je trouve ça insultant pour papy mamie parce que c’est des personnes qui ont besoin d’aide, qui ont besoin d’assistance. Entre guillemets papy mamie. Donc les prises en charge, elles peuvent être assez complexes. J’expliquais donc prendre sur plusieurs étages, suffit que cette personne se soit vraiment blessée en fait dans l’étage et que cette personne ne peut plus bouger dans son lit. C’est à dire que ça a fait une prise en charge qui est extrêmement complexe. Je le répète, on est que deux. Oui, donc si une personne chute chez elle et qu’elle est à l’étage par exemple, donc la prise en charge restera forcément compliquée, ce sera juste pour l’emmener faire une radio ou un scanner ou quoi. Si cette personne ne passe pas par le quinze, elle passe directement donc par le médecin, le médecin qui commande une ambulance. Donc nous on est deux, on vient prendre en charge, suffit qu’après les escaliers soit un petit peu en colimaçon, très très serré. J’en ai eu des prises en charge extrêmement compliqué. Et bien je peux vous assurer qu’on n’est pas que chauffeur de taxi quoi. Donc il y a ça, Il y a aussi donc la vision du fait qu’on ne fait pas d’urgence. Bien sur que si on fait de l’urgence. On a donc quinze minutes urgence vitale, 30 minutes urgence relative et 90 minutes. C’est en fait vu comme des urgences mais où on peut prendre entre guillemets un peu le temps d’y aller ou est pas, c’est pas vraiment vital vital, mais celle ci faut s’en méfier quand même, parce qu’il y a énormément de 90 minutes qui se transforment en quinze minutes. Voilà, je ne sais pas si les gens vont réussir à suivre dans la façon dont j’explique.
00:04:04
Romaric: On prend n’importe qui dans la rue, on lui demande à quoi sert un pompier. Un pompier, ça sert à sauver des vies, à éteindre le feu. Ok, une infirmière ça sert à soigner des gens, faire des piqûres, des prises de sang, ok, alors c’est toujours un peu stéréotypé mais. Mais globalement, on sait l’ambulancier à quoi il sert. Ben je sais pas, il conduit une ambulance. Voilà. Donc la population ne sait pas ce qu’est un ambulancier, elle n’a pas, elle n’a pas idée. On le voit aussi sur nos sur nos interventions quand on arrive notamment à la demande du quinze. Donc on a quelqu’un à domicile qui appelle, qui appelle le quinze parce qu’elle est victime ou un proche est victime d’un problème de santé. Les ambulanciers arrivent et on a cette réflexion ah mais c’est pas les pompiers! Ou pire quand la personne appelle les pompiers. Alors il faut savoir que quand on appelle les pompiers, c’est pour une raison médicale. Les pompiers rebascule forcément sur le sur le SAMU. Donc c’est le SAMU qui va gérer, qui va gérer une intervention. Et le SAMU peut finalement en tout cas le médecin du SAMU peu à peu finalement décidé d’envoyer des ambulanciers à la place des pompiers. Et. Et quand on arrive alors que la personne à appeler les pompiers, elle comprend pas, elle comprend pas. Parce qu’aussi on a un système de santé en France qui est hyper hyper compliqué et qui fait qu’aujourd’hui quand on appelle les pompiers, on peut avoir des ambulanciers qui arrivent. Donc on ne sait pas exactement à quoi sert un ambulancier à part qu’il est dans son ambulance. Ça d’accord, on sait, mais mais dans le détail, on sait pas, on sait pas, c’est pas nouveau, ça date depuis. Depuis toujours, il a toujours été difficile de de s’imposer ou en tout cas d’imposer l’idée de de d’ambulancier, de soignant extra hospitalier. On le voit avec la création du SAMU dans les années 60 où il était très compliqué même de trouver des médecins qui voulaient bien partir de l’hôpital, sortir dans une ambulance pour aller faire du secours médical à l’extérieur parce que le je sais pas, le secours médical à l’extérieur, il a toujours été peut être mal vu ou incompris, je n’ai pas forcément de réponse à ça, mais c’est vrai que ça a toujours été compliqué pour les ambulanciers et plus généralement les secours extra hospitaliers de de s’imposer ou en tout cas de trouver un intérêt à leur existence.
00:06:44
Violaine: Alors je pense que la population française méconnaît énormément le métier d’ambulancier, ce qui peut parfois l’amener à penser que nous sommes de simples transporteurs et que le métier n’est pas intéressant en lui même, tout simplement. Effectivement, ce qu’il faut savoir, c’est que les sociétés privées sont très représentées sur les routes. La plupart des ambulances que l’on croise sont des sociétés privées, donc à but lucratif. Et je pense que ce côté lucratif qui n’est pas présent chez d’autres professionnels de santé ou et de secours à la personne comme les pompiers, le SAMU, etc. Ce côté lucratif n’est pas très bien vu, à juste titre. Effectivement, certaines sociétés ont tendance à transporter un petit peu rapidement les patients afin de pouvoir enchaîner les factures alors que d’autres prennent le temps. Donc je pense que ça participe grandement à la méconnaissance du métier. Et il faut savoir que je pense que la plupart des personnes lambda ne connaissent pas la différence entre les différents types de véhicules, les différentes missions que nous pouvons être amenés à effectuer, que ce soit les VSL. La plupart des personnes pensent que dans un VSL, il y a un médecin, il y a des organes, il y a du sang alors que pas du tout. La plupart des personnes ignorent ce qu’est une ASSU. Donc effectivement, à partir de là, je pense que c’est très compliqué pour la population de savoir quel est notre métier et quelles sont nos missions.
00:08:32
Violaine: Alors les personnes qui y pense effectivement que le métier d ambulancier est un métier entre guillemets de transport classique type taxi. D’emmener une personne d un point A à un point B ont raison d une certaine manière pour certaines prises en charge dans certaines conditions, avec certains patients, pour certaines sociétés. Effectivement, dans certaines sociétés ou même suivant le patient, quand on a un patient qui est autonome, qui marche, qui a une rendez, un rendez vous de consultation que l’on va chercher en VSL, effectivement c’est du transport programmé, aucun geste médical est requis, aucun geste de secours à la personne n’est nécessaire. Effectivement, il s’agit de conduire le patient d un point A à un point B. C’est notamment pour cela que je m’étais orienté vers les gardes SAMU de nuit pour ne pas faire ce genre de transport que je trouve un petit peu dénué d’adrénaline. On va dire ça comme ça. Après, il faut savoir que le métier d’ambulancier aujourd’hui est un métier extrêmement polyvalent. On va demander de faire par exemple des transports classiques, on va nous demander de faire des transports en urgence, on va nous demander de faire du rapatriement sanitaire, on va nous demander de faire du transport avec infirmier, avec médecin, avec des fois les forces de l’ordre. Donc, c’est un métier extrêmement polyvalent. La plupart des gens ne voient dans le métier d’ambulancier que le métier de transporteur de rendez vous programmé. Mais effectivement, la plupart des personnes ne nous voient pas lorsque nous sommes au domicile, pour une prise en charge SAMU ou lorsque nous faisons un transfert avec infirmier ou lorsque nous devons faire par exemple une réanimation en attendant un SMUR. Voilà, ce sont toutes ces petites choses qui font vraiment le métier que les personnes ne peuvent pas, ne peuvent pas voir d’un point de vue extérieur, car sur la route, on voit juste une ambulance rouler d’un point A vers un point B.
00:10:50
Nicolas: Alors comme, comme je le dis toujours sur Twitter, c’est beaucoup de méconnaissance du métier, mais de la part de tout le monde, c’est que ça va du civil. Et vraiment, qui, qui n’y connais rien parce que voilà, ça reste quand même un fonctionnement très particulier. Aux, mêmes aux instantes, on va dire des hautes strates. Par exemple, j’ai déjà eu un débat avec une une agente de l’ARS, enfin l’agence régionale de santé. On parlait ambulances et j’étais triste d’apprendre qu’elle ne savait même pas en fait les spécificités légales qui régissaient notre profession alors que littéralement on est gérés par les ARS. Alors oui, ça fait un peu mal au cœur qu’on qu’on tombe là dessus, que quelqu’un qui est censé nous gérer ne connaît même pas vraiment notre métier. Alors oui, c’est sûr que niveau public, l’image publique, je pense surtout aux ambulanciers parisiens qui s’en prennent plein la gueule, c’est c’est compliqué parce que le problème, c’est comme dans tout métier où on a nos petits. Comment dire ça, nos détracteurs et nos nos collègues, enfin si je peux appeler ça des collègues qui ne font pas forcément de bonne pub. Parce que oui, effectivement, on a des collègues qui mettent les bleus pour griller les feux rouges pour ne pas être bloqués dans les bouchons, parce que le temps c’est de l’argent, mais ce n’est pas une généralité. Et le problème, c’est que les gens ne retiennent que ce qui les dérange. Mais ce n’est pas que ça, c’est moi. Je pense que, à notre niveau, les ambulanciers, on est notre ou nos propres ennemis. En fait, on se fait du mal à nous même entre nous. Après, je suis peut être un peu extrême dans mes propos, mais j’estime que beaucoup d’ambulanciers en France ne méritent pas de faire ce métier et que beaucoup d’entre eux ne méritent même pas d’avoir un volo et des vies entre les mains. Quand je vois des collègues, par exemple mettre des bleus pour passer les feux car ils sont pressés, d’autres encore rouler à 70 au centre ville car il ne faut pas être en retard ou certains roulent en ambulance seul. C’est à dire qu’il y a un seul ambulancier dans l’ambulance avec un patient derrière. Bref, on les connaît ces gens là. Les ARS, je les connais ces sociétés, ces ces TNS, ces co-gérant un peu particuliers qui en font qu’à leur tête. Tous les jours, on voit des dérapages de la part de collègues qui font honte à la profession et qui donnent une image dégueulasse aux yeux du grand public. Mais comment je pourrais en vouloir par exemple à ce motard de la gendarmerie qui m’arrête alors que je me rends en intervention, missionné par le SAMU, lui qui en a arrêté tant d’autres, qui faisait un mauvais usage de leur de leur gyro deux-tons juste pour aller plus vite. Ou alors ce civil qui dit qu’il ne laisse pas passer les ambulances qui font pimpon car il estime, au vu de son expérience personnelle, que tous les ambulanciers sont des dangers sur la route car ils abusent de leur avaient, ils abusent de leur avertisseur sonore et lumineux. C’est je ne peux pas en vouloir à la population d’avoir une mauvaise image de nous. On est nos propres ennemis.00:14:11
Sabrina: Donc la population voit notre métier alors en tout cas celui d’ambulancier privé. Je ne suis pas sûr qu’il y ait une bonne vision des ambulanciers privés parce qu’ils ont l’impression que ce sont des espèces de cowboy sur la route. Alors c’est vrai que malheureusement, il y en a quelques uns qui qui ne font pas honneur à leur blouse blanche et qui conduisent de façon de façon un peu rock n roll on va dire, pour parler gentiment. Mais c’est vrai que je pense que les les gens ont une mauvaise image et pensent que ce sont des brancardiers. En fait, là, souvent ils les appellent les brancardiers parce qu’ils pensent que les ambulanciers sont là pour arriver prendre la dame ou le monsieur qui va chez le kiné amener chez le kiné et que leurs compétences s’arrêtent là alors que des ambulanciers privés ont quand même une formation qui a été revue d’ailleurs y a pas longtemps, ils sont capables normalement de faire une réanimation et cetera donc. Et en ce qui concerne la vision des ambulanciers SMUR, je pense que les gens ne nous connaissent pas non plus. Mais moi souvent on prend pour l’infirmière forcément puisque je suis une femme et les gens ont fati huit ans d équipe médicale donc je suis pas sûr qu ils soient conscients qu’y a quelqu un qui conduit qui c’est un ambulancier au volant et je pense qu’il y a très peu de gens qui connaissent notre métier. Après je crois qu on est à peine 3500 en France un truc comme ça donc on est pas, on n est pas super nombreux mais moi là moi je vois souvent par exemple des certains messieurs qui s’étonnent que ce soit moi qui soit au volant de la grosse voiture parce que ils pensaient que je suis l’infirmière et donc ils disent ah mais c’est vous qui conduisait? Ben oui, c’est moi qui conduit, oui c’est moi qui vérifie le niveau d’huile, etc. Donc il y a cette partie là aussi. Mais je je pense que les gens, l’équipe médicale, ils ne savent pas trop ce qu’il y a dedans. Et donc je ne suis même pas sûre que ambulancier SMUR, ça parle, ça parle à beaucoup de gens de la population lambda en tout cas.
CHAPITRE 25 : Qualités
00:00:00
Sébastien: Santé et Sécurité – Le Podcast : Ambulancier – Chapitre 25 – Qualités
00:00:07
Pauline: C’est un métier donc qui demande de la force physique et de la force mentale, donc force physique. Ça dépend si on en a, si on n’en a pas, parce qu’on est amené quand même à parfois faire des MID, un matelas à depressions, quand il y a des traumas où nous on est deux par rapport aux pompiers, les pompiers sont trois, donc deux un peu plus compliqué aussi. Des fois on est obligé de faire des renforts. Ça c’est notre histoire aussi. Et sinon, dans la journée, on fait quand même assez souvent nous, des portage à la chaise donc à la chaise portative pour emmener les gens dans leur maison, dans leur étages, dans leur appartement sans ascenseur. Donc il peut y arriver qu’il y ait plusieurs étages, trois étages, un cinq étages et selon la corpulence de la personne, on est obligé de porter quoi? Peu importe qu’elle fasse 50 kilos ou 110 kilos, on porte et on est deux. Que ce soit gars ou fille, on y va quoi. Donc force physique, ça peut être un peu une contrainte. Si on est pas adepte de la salle de sport ou qu’on est, qu’on peut, qu’on est un peu gringalet et qu’on n’est pas de force, ça peut être compliqué. Niveau charge mentale aussi. Parce que comme j’ai dit tout à l’heure, on parle énormément avec les patients, les patients. Ils ont parfois des vies qui sont assez compliquées et des fois on se dit que la vie s’acharne, mais vraiment sur certaines personnes. Et ça peut être lourd en fait à entendre, même si on doit quand même toujours mettre une petite barrière. Moi je parle pour moi, je sais que je suis quand même énormément humaine sur certaines choses et des fois ça me touche. J’essaie de ne pas le montrer, mais par la suite, en fait, je vais en parler avec mon collègue et et dire que ouais, c’est là qu’on se rend compte que la vie, elle n’est pas forcément facile pour tout le monde qu’il y a ça. Il y a aussi les patients qui sont extrêmement aigris, qui nous crache à la gueule si je puis dire, vraiment, qui ne sont vraiment pas reconnaissants. Moi, je sais que ces derniers temps, ça a été très compliqué pour moi, bon j’ai eu, enfin j’ai eu une petite baisse de petites baisses de moral et en fait je me suis retrouvée à avoir énormément de patients insultants, vraiment pas reconnaissants du travail qu’on peut leur faire de notre temps. On leur donne notre temps en fait, et ces personnes là ne s’en rendent même pas compte. Et c’est blessant ça, ça reste quand même blessant. Moi j’ai du mal à faire la part des choses, je prends énormément à cœur, tout le monde réagit différemment. Moi malheureusement, je prends vraiment à cœur les choses quand on me les dit et c’est vrai que j’essaye de donner le meilleur de moi même pour mes patients. Et je suis très, très très entière. Et c’est vrai que ça peut être très blessant certains comportements. Pas de merci, pas de bonjour, des vous êtes, vous êtes en retard, vous êtes désagréables. On essaye de faire notre mieux en fait, tout simplement. Et ça c’est vrai que c’est. Ça reste un point qui qui pourrait être à travailler pour certaines personnes. Je pense que devraient prendre des cours de gentillesse parfois.
00:03:49
Pauline: Ouais nan franchement, après c’est vraiment c’est vraiment le point de vue de chacun. Je sais qu’il y en a, ils vont, ils vont en trouver d’autres. Et que moi non franchement, là ça va. Je suis vraiment dans une bonne société, j’ai la chance d’être dans une bonne société, il y a des trucs bons bah qui ne vont pas. Il n’y a rien qui est parfait. Mais j’ai des bons collègues. On a vraiment une bonne ambiance. Qui est ce qui reste quand même assez étonnant pour une entreprise de de 75 80 employés. Mais on a vraiment une bonne ambiance et c’est un pur bonheur de pouvoir compter sur des collègues comme ça. Et euh. Je sais que j’ai fait le bon choix en fait d’être dans cette société. On a vraiment de bons régulateurs aussi, avec qui on s’entend extrêmement bien, où le travail est tout de suite beaucoup mieux. En fait, quand on a des régulateurs qui nous écoutent, qui comprennent, qui savent ce que c’est que le métier d’ambulancier, parce qu’ils l’ont été avant et et à l’inverse, moi, je sais aussi ce que c’est d’être régulateurs. J’ai des, j’ai des amis qui ont été régulateurs, je sais que c’est pas facile et et on sait vraiment qu’on a besoin d’être là, entre guillemets, l’un pour l’autre, enfin pour que le travail soit, soit au mieux et après voilà, il y aura toujours des personnes qui vont payer, des employés qui vont être aigries par rapport à des sociétés d’autres sociétés. Je sais qu’il y a des sociétés où ça se passe mal, il y a des sociétés où j’ai été et ça s’est vraiment mal passé, où je vais. Je regrette un petit peu d’y être allé, mais ça me ça me fait des expériences, c’est et voilà quoi. Après au niveau point négatif, j’en ai pas, j’en ai pas plus que ça, vraiment, c’est vraiment les horaires. Après si le le taux horaire quand même, le salaire, je sais qu’on est pas extrêmement bien payé, même si je dis j’ai, même si je dis que j’ai qu’actuellement je gagne 2000 par mois. Beh moi pour moi c’est bien, mais je sais que j’ai des collègues dans la France qui sont extrêmement mal payés et c’est souvent ça me peine pour eux ou quoi, parce que voilà, c’est je sais que c’est des entreprises qui est qui ne les reconnaissent pas à leur juste valeur et voilà.00:06:36
Nicolas: Alors il faut être ambulancier. Les qualité problème c’est que j’ai pas envie de dire des choses bateau genre ouais faut être empathique, faut être bienveillant parce que ça c’est quelque chose qu’il faut être dans la vie de tous les jours. Je pense que déjà c’est pas un métier, c’est pas un métier normal à proprement parler, c’est c’est pas non plus… Ce n’est pas non plus une vocation. Il y a beaucoup de gens qui parlent. Voilà, j’ai la vocation infirmier, j’ai la vocation médecin. Pour moi, ce métier à l’heure actuelle, il faut que ça soit une passion. Ce n’est pas un métier dit alimentaire. Parce que si, en fait, il faut se dire que si maintenant j’avais un ambulancier en face de moi qui se dit voilà, je veux être ambulancier. Les questions que je vais lui poser, c’est. Déjà que lui m’explique pourquoi il veut faire ambulancier. Si maintenant la personne me dit voilà, je veux être ambulancier parce que voilà, je kiffe faire pimpon, je kiffe rouler vite, voir des trucs gores et tout. Ben non, je ne vais pas le prendre, c’est un cas. C’est c’est. En fait, on aime tous rouler vite, c’est ça serait mentir de dire que c’est faux. Bon, après tout ça, j’ai des collègues qui qui sont des vrais grand mères sur la route et c’est tout à leur honneur. Mais je veux dire, en fait, si c’est un métier où il faut se dire je veux prendre en soins des gens, je veux me rendre utile, En fait, moi, un ambulancier, si maintenant je devais le recruter, ce serait quelqu’un d’ouvert. Déjà, je pense qu’il faut être ouvert, il faut être sociable, savoir se remettre en question. Je pense que la plus grande qualité d’un ambulancier, c’est savoir se remettre en question parce qu’on voit des choses horribles. Notre métier évolue toujours, tout le temps. C’est notre métier. Il n’est pas bien vieux et c’est un métier qui a déjà énormément évolué, que ce soit en termes de législation comme en termes de prise en charge médicale. Et c’est en fait ça doit être quelqu’un d’ouvert et de passionné. C’est pour ça que c’est très dur de recruter en fait, dans notre métier, ce que les gens viennent, puis se rendre compte que le métier en fait est dur. Et si ils n’arrivent pas à se dire le matin, ils se lèvent dire yes, je vais bosser. Si vous vous perdez en fait, cette passion, ce bonheur d’être heureux, d’aller travailler, c’est le début de la fin et ça, ça va se ressentir sur les prises en charge. Donc pour moi, un ambulancier que je devais recruter, ce serait quelqu’un qui se remettrait en question régulièrement et qui ferait tout en fait pour pour prendre en soins correctement ses patients, tout simplement.
CHAPITRE 26 : Conduite
00:00:01
Sébastien: Santé et Sécurité – Le podcast : Ambulancier – Chapitre 26 – Conduite
00:00:10
Pauline: Il y a des fois où j’ai serré les fesses en fait, parce que je me permets en fait de rouler comme ça par rapport déjà de un, comme je l’ai expliqué tout à l’heure par rapport au temps d intervention. Et de deux par rapport au motif que de que que l’ARM nous a donné. Donc je me permets entre guillemets donc de rouler tout en faisant attention. Mais ça c’est un truc qu’on observe aussi quand on est dans nos véhicules Perso, quand il y a un véhicule de secours qui approche, les gens ne savent pas se ranger et c’est c’est extrêmement dangereux. Les trottinette électrique, les vélos, ça va, tout va c’est, c’est un enfer. On doit avoir les yeux partout. C’est ça qui est bien entre guillemets avec le métier d ambulancier, c’est que j’ai vraiment appris à avoir un regard. 360 Je regarde partout et ici les usagers sont extrêmement dangereux, vraiment, ils ont du mal à se ranger, c’est à dire que boum l’autre coup j’étais dans ma voiture, ma voiture perso et donc il y a un VSAV donc qui veut s’engager. Donc il y avait un trottoir entre entre les deux, il y a une camionnette qui se met sur le côté. Cette camionnette là, elle est contente, elle s’est rangée sur le côté mais sauf qu’elle bloque les autres véhicules et du coup ben ça a pris beaucoup plus de temps. Lui, après la camionnette, elle s’est énervée alors qu’il n’y avait pas lieu. Il fallait juste qu’elle décale un peu plus loin. Et je pense que les auto écoles devraient aussi apprendre à se ranger pour pour les véhicules de secours. Mais moi personnellement, oui, j’ai déjà eu chaud aux fesses, vraiment avec déboulements de piétons au dernier moment. Après on sait quand il y a les feux rouges et tout, on essaye de faire attention. J’ai déjà aussi eu un particulier qui m’a bloqué la route jusqu’à là, jusqu’à l’intervention, jusqu’au lieu d’intervention. Et ben je suis descendue. Je lui ai dit écoute moi mon coco si tu tu veux vraiment, tu viens voir la personne dans quel état elle est actuellement et et c’était bien justifié que je roule comme ça par la suite quand même. Et en fait c’est une bataille sans nom vraiment, de rouler avec les bleus si c’est pas un plaisir. Franchement, faut que les gens arrêtent de se mettre ça dans la tête, qu’on prend un plaisir de rouler comme ça. C’est extrêmement dangereux. On met vos vies en danger, on met nos vies en danger aussi et on n’est pas là pour ça. On est là pour intervenir, donc dans les meilleurs délais, dans les meilleures conditions, à domicile ou en entreprise quoi.
00:02:59
Violaine: Alors quand on part en inter, déjà ça dépend du véhicule. On a des véhicules qui sont équipés de deux tons, on a des véhicules qui sont équipés que d’un trois tons, donc j’ai envie de dire que ça dépend fortement. Euh moi ce que je vois donc je ne sais pas. Au niveau législatif, ce que je vois c’est que sur la route, les voitures, les automobilistes se décalent beaucoup plus à l’arrivée d’un véhicule au deux tons que d’un véhicule aux trois tons. Suivant l’urgence sur laquelle je vais partir, je vais décider de mettre le deux tons ou non et j’en prends la responsabilité en cas de contrôle des forces de l’ordre. Jusqu’à présent, je n’ai pas eu de problème en expliquant et en donnant le numéro d’intervention SAMU. Les forces de l’ordre sont plus ou moins compréhensives et donc admet l’usage du deux tons. En fait, il y a deux types d’écrits officiels un émanant du ministère de la Santé qui précise que les sociétés privées sont missionnés par le SAMU, deviennent prioritaires sur la route, ont une facilité de passage. Et il y a le texte émanant du ministère de l’Intérieur pour les forces de l’ordre, qui précise qu une société d ambulance privée n’est pas considérée comme ambulance publique SMUR et donc ne peut pas demander cette facilité de passage, donc ne peut pas logiquement activer les deux tons et passer un feu rouge par exemple. Alors effectivement, c’est quelque chose qui n’est pas abordé lors de la formation. L’usage du deux tons ou du trois tons, c’est quelque chose que personnellement je n’ai pas vu à l’école. C’est quelque chose que les anciens m’ont appris quand je suis arrivé sur le terrain qui m’avait été communiqué à l’époque. C’est le deux tons oui si l’équipe, si l’ambulance en est équipée pour les missions AMU (ndlr : Aide Médicale Urgente), le trois tons, jamais pour le transport programmé. En cas de transport programmé, s’il n’y a pas d’urgence, il n’y a pas lieu à mettre un trois tons d’une parce que ça casse les oreilles du patient à l’intérieur, parce que ça résonne énormément. De deux, ça peut provoquer un peu une panique chez les automobilistes qui vont avoir une ambulance aux trois tons qui vont arriver derrière eux, qui ne savent pas s’il faut laisser passer, se frayant un chemin ou ne rien faire.
00:05:23
Romaric: Le code de la route prévoit deux types de véhicules d’intérêt général : ceux qui bénéficient de facilités de passage et ceux qui bénéficient de priorité de passage. Et les ambulances sont clairement notées dans ceux qui bénéficient de facilités de passage. Et la question, c’est toujours est ce que les ambulances sont aussi de temps en temps dans la catégorie des véhicules qui bénéficient de priorité de passage? Euh. Dans le dans le texte des véhicules d’intérêt général prioritaires. On a un bout de phrase qui indique à la demande du SAMU et donc les ambulanciers considèrent que est ce que c’est? Est ce que les ambulances privées, quand elles les agissent à la demande du SAMU, quand elles interviennent à la demande du SAMU, est ce qu’elle rentre dans cette catégorie? Et donc ça a été un petit peu compliqué d’interpréter cette partie du texte. Donc ça, c’est un arrêté qui qui l’a modifié en fin des années 2000, juste avant, en 2000, juste avant 2007, 2008, quelque chose comme ça. Et l’interprétation était différente suivant les personnes. Quelques années après, on a une question à l’Assemblée nationale directement à destination du ministère de l’Intérieur pour savoir est ce que les ambulanciers sont prioritaires sur les interventions à la demande du quinze? Et la réponse, ça a été clairement oui. Les ambulanciers sont prioritaires à la demande du quinze. C’est à dire qu’on se retrouve dans une situation encore un peu complexe de manière classique, même avec un patient sur le brancard, les ambulanciers respectent le code de la route. Quand ils interviennent sur une situation d’urgence, ils bénéficient de facilités de passage. Et si, si, pardon si c’est une urgence. À la demande du SAMU, il bénéficie d’une priorité de passage. Voilà où on en est.
00:07:39
Romaric: Une ambulance qui est sur un transport programmé n’aura pas de passe droits vis à vis vis à vis du code de la route. Une ambulance qui intervient à la demande d’un médecin médecin traitant, SOS médecin, sur une urgence pourra utiliser son trois tons et bénéficier de facilités de passage. Et si l ambulance intervient à la demande du quinze du SAMU, la elle devient prioritaire. Elle peut utiliser sa sirène deux tons.
00:08:16
Romaric: Hum. J’étais sur une intervention à la demande du quinze pour une une dame, une personne qui faisait un AVC et que je devais emmener aux urgences d’un hôpital dans le centre de Lyon. Donc j’étais au volant du véhicule, mon collègue était à l’arrière, je grille, je grille les feux comme le permet la loi. Et puis quelques centaines de mètres avant d’arriver à l’hôpital, j’ai un motard de la police nationale qui, avec ces gyrophares allumés, me suit sans rien me dire mais me suit. Donc déjà, je me commençais à me poser des questions. Et puis arrivé dans le sas des urgences, juste avant qu’on se considère aux urgences, le policier vient à la hauteur, à ma hauteur et toc à la fenêtre en me disant vous déposez votre patient et puis vous venez me voir juste après. Donc on dépose notre patients, on va le voir. Et là le policier nous dit que de toute façon on n’a pas le droit de griller des feux parce que les ambulanciers ne font pas d’urgences et qu’il va dresser trois contraventions, une pour une pour avoir franchi un feu rouge, une deuxième pour avoir utilisé le deux tons et une troisième pour les feux de pénétration qui sont les feux que les véhicules ont dans la calandre du véhicule au niveau du radiateur à l’avant et donc me donner trois contraventions à 90 € pour pour tout ça. Donc je lui explique que si les ambulanciers interviennent aussi à la demande du SAMU, qu’on réalise des urgences et que là le cas était particulièrement particulièrement important et nécessitait de ne pas perdre de temps sur la route et donc de franchir des feux, et utiliser le deux tons. Et il reste, il reste sur sa position et il m’explique que non. De toute façon il m’explique mon métier, je ne fais pas d’urgences donc pas de possibilité de discuter donc je récupère les amendes et puis et puis j’en parle à mon chef d’entreprise qui a contesté en fait, pour moi, voila et et on a contesté en effet les amendes dont les amendes ont été annulées.
00:10:40
Romaric: Les gens méconnaissent le métier, là, le policier, je suis tombé un sur qui voilà. Ils ne connaissaient pas non plus, mais je ne sais pas ce que ce compte de ce que tu on déjà dit, les ambulanciers ou ce qui te diront que quand tu auras les quand interviendra les autres. Mais certains ambulanciers ne savent pas non plus quand est ce qu’ils ont le droit de mettre ce deux tons ou pas. Même les ambulanciers doutent de leur utilisation. Donc si les ambulanciers doutent de leur utilisation, c’est difficile d’exiger soit des forces de l’ordre, soit de la population de connaître exactement les prérogatives de l’ambulancier quand même les ambulanciers ne le savent.
00:11:23
Romaric: Le texte. Le texte du code de la route n’est pas très clair, il n’est pas très clair, alors l’ambulance bénéficie de facilités de passage. Ça c’est noté dans le code de la route. Mais en ce qui concerne la priorité, le texte est pas et pas très clair. C’est à la demande du service d’aide médicale urgente affecté exclusivement l’intervention de ces unités. Donc est ce que ça veut dire que quand est ce que l’ambulance est exclusivement affectée à l’intervention? Donc est ce que ça veut dire qu une ambulance de garde est prioritaire et hors gare d elle ne l est pas? Ou alors c’est comme dans certains départements, lorsque une ambulance privée a un contrat avec un SAMU et que le SAMU, l’hôpital fournit l’infirmier, le médecin et le véhicule et l ambulanciers sont prêtés par le ou par une entreprise. Le texte est pas clair. L’ambulance n’apparaît pas clairement dans les véhicules d intérêt général prioritaire.
00:12:36
Romaric: Alors le problème, c’est qu’il faut que l’ambulancier conteste à chaque fois et par exemple avec le on a de plus en plus de radars automatiques sur les routes. Et ce qui se passe c’est que, au lieu que l’ambulancier se fasse flasher et après doit faire un dossier de contestation après avoir été flashé, après avoir reçu l’amende, bah l’ambulancier préfère ralentir devant le radar, ne pas se faire flasher et ré accélérer derrière. Ce qui fait que de l’extérieur, on a l’image d’une ambulance qui a mis ses gyrophares abusivement, qui a ralenti devant le radar et qui réaccélère derrière parce qu’elle a pas le droit. Alors qu’en fait si, elle a le droit. Mais c’est juste que l’ambulancier a pas envie de faire un dossier de contestation à chaque fois qu’il se fait flasher. S’il est de garde par exemple sur une nuit, il va se faire flasher trois ou quatre fois au radar qui est juste à côté de son lieu de l’entreprise. Il a pas envie de faire trois ou quatre dossiers de contestation à chaque fois.
00:13:43
Nicolas: Alors en ce qui concerne la conduite d’un véhicule SMUR. Donc moi je dis qu’il faut toujours garder en tête que d’abord le but du jeu c’est d’arriver rapidement sur l’intervention mais entier. Déjà ne pas arriver sur le toit, avoir blessé ou tué personne non plus sur la route en amont. Ce qui veut dire qu’on doit adapter une conduite constamment en conditions de circulation. Garder en tête que le monsieur ou la dame qui est devant nous en entendant gyrophare et le deux tons va peut être brutalement piler parce qu’il ou elle aura paniqué ne sachant que faire. Donc donc ça c’est quand même une partie importante de notre job, c’est savoir anticiper ce qui va se passer sur la route et savoir complètement adapter notre vitesse d’abord au motif d intervention puisqu’on va pas forcément rouler pareil lorsqu on part sur un arrêt cardio respiratoire pour pour un jeune de 20 ans ou quelqu un qui est par exemple en fin de vie dans un EHPAD, on va peut être pas prendre les mêmes risques sur la route, mais il faut adapter en permanence et s’attendre constamment à ce que les gens ne réagissent pas rn fait à l’arrivée du gyrophare et du de ton nom qu donc il faut. Faut être vraiment rapide et prudent à la fois et garder en tête que voilà, on doit arriver, on a la responsabilité des deux autres personnes à bord qui sont le médecin et l’infirmier ou l’infirmière ou la docteur et que donc il faut tuer ou blesser personne. Donc il faut. C’est une jauge entre la rapidité sur la route et la prise de risque minimum quand même. Donc avec une hyper vigilance forcément pour avoir une conduite adaptée à tout ça.00:15:31
Sabrina: Alors ce qu’on peut, ce qu’on pourrait expliquer aux automobilistes et peut être même faire des petites campagnes de prévention, c’est d’abord d’utiliser vraiment régulièrement leur rétroviseur, puisqu’on sait maintenant que les voitures sont hyper bien isolées phonétiquement. Donc nous maintenant, on a un deux tons et en plus on a une sirène américaine, mais quelqu’un en hiver, les vitres fermées et la musique un peu fort. J en fait moi même l’expérience régulièrement ou on n entend pas forcément le bruit de la sirène qui arrive. Donc la prévention s est regardé très régulièrement dans ses rétros pour contrôler ce qui arrive derrière justement, ce qui permet d anticiper. Ensuite deux options soit on a, soit on a la facilité de se dégager rapidement de la voie. On peut se pousser à droite ou à gauche sans mettre personne d autre en danger, en faisant attention aux motards, aux deux roues et dans ce cas là on le fait soit on ne peut pas et dans ce cas là on roule à une allure pas de fou, mais on essaye de. On essaye de rouler pour dégager le plus rapidement possible le passage pour ce véhicule de secours.
CHAPITRE 27 : Anecdotes
00:00:01
Sébastien: Santé et Sécurité – Le Podcast : Ambulancier – Chapitre 27 – Anecdotes.
00:00:10
Pauline: Euh. Du coup, ma plus belle anecdote. Anecdote Attends, je recommence. Du coup, je vais vous parler de, entre guillemets, ma plus belle anecdote. Donc c’était. Donc j’étais en saison à Chamonix, je reçois sur mon PDA, donc la mission est donc d’aller chercher une personne qui en bas de piste qui a fait un malaise simple. Donc je vais pour chercher cette personne. Je me retrouve après en face d’une personne, donc une dame extrêmement têtue qui ne voulait absolument pas venir, qui qui se disait ah non, je vais, je vais bien, c’était juste une petite baisse de tension. Voilà, elle ne voulait pas venir. Vraiment très ferme et très très têtue quoi. Et pas de bol, je suis têtue aussi. Du coup, j’ai bataillé avec elle pendant un bon quart d’heure en bas de la piste pour qu’elle vienne. Donc cette dame a cédé quand même et j’ai réussi par mes mes propres moyens, par ma gentillesse extrême, à lui faire comprendre qu’il fallait quand même qu’elle aille passer des examens. Parce que faire un malaise comme ça, ça peut être juste une petite baisse de tension, comme ça peut être quelque chose de sérieux. Voilà, ça, on n’est pas médecin tant qu’on n’a pas fait d’examens, en fait, on ne peut pas le savoir. Donc je lui ai fait comprendre qu’il fallait quand même qu’elle qu’elle aille passer quelques examens. Donc cette dame a souhaité qu’on la dépose chez elle en attendant pour qu’elle change ses petites affaires. Donc… Je commençais un petit peu à hausser le ton, à me dire qu’il fallait pas qu’elle nous prenne pour n’importe qui non plus et que. Et que non, on avait aussi autre chose à faire. Et qu’il fallait qu’elle y aille quoi. Ca montait un peu le ton. Mais bon, voilà, tranquille, c’est quand même une belle anecdote. Même si ça part mal. Et en fait donc cette dame, après je l’amène aux urgences et. Et donc comme je vous ai dit tout à l’heure, normalement donc quand on fait des cas, enfin et des trucs comme ça, quand on amène les patients aux urgences, on ne sait pas la suite. Et cette dame, par le pur hasard, je l’ai croisée deux semaines après. Et donc j’amenais une victime qui était tombée donc en ski aux urgences. Et donc je la croise en train de déambuler dans les urgences. Je dis Oh ben tiens madame, mais qu’est ce que vous faites là? Et du coup, elle m’a pris à part et. Et je pense que c’est l’une de mes patientes qui m’a le plus touché parce qu elle m’a. Donc elle m’a pris à part et elle m’a dit Ecoute ma petite, je crois que tu m’as sauvé la vie parce que si tu ne m’avais pas forcé à aller aux urgences, je serais probablement morte ou en train en train de mourir. Parce qu’on m’a décelé vraiment au dernier moment en fait, une une tumeur et. Et là, on est actuellement en train de faire les traitements, les traitements qu’il faut pour pouvoir soigner. Mais c’était vraiment au dernier moment quoi. Et elle m’a dit si tu ne m’avais pas forcé en fait à aller consulter et aller aux urgences, je je n’aurais pas pu faire marche arrière et je serais probablement sure de décéder dans les mois qui viennent ou dans le mois qui vient. Compète et euh. Et c’est ça reste je pense la la patiente qui restera gravée dans ma mémoire parce que là je me suis dit en fait je sers pas à rien si je j’ai à un instinct, je trouve parfois dans des situations comme ça, je sens qu’il y a quelque chose qui ne va pas et j’arrive en fait à trouver les mots justes pour que les personnes fassent ce qu’il faut. Et là c’est entre guillemets je pense. Ma plus belle réussite dans mon métier de ambulancier, c’est que là je sais que j’ai sauvé une vie, mais clairement et et après elle m’a appris en plus que c’était une ancienne cadre des urgences, des urgences où je l’ai amenée. Donc une dame qui connaît bien en fait le médical, les toutes les maladies, tout ça et. Et elle m’a dit heureusement que tu as été plus plus têtue que moi et que parce que là tu viens de me sauver la vie, clairement. Voilà ma plus belle anecdote et je pense que je m’en souviendrai toute ma vie.
00:04:44
Romaric: En fait, il y a tellement de choses. J’ai pas de. Je n’ai pas de pire anecdote. Si les décès malheureusement, alors c’est pas des. C’est pas des anecdotes mais. Mais oui, les décès sont toujours sont toujours difficiles à vivre. Heureusement, c’est pas le quotidien de l’ambulancier mais. Mais quand ça arrive, c’est toujours un peu traumatisant. Je me souviens d’une fois ou alors c’était vraiment tout début de carrière où on partait avec mon collègue à la demande du SAMU pour une chute et la personne était encore au sol. Sur le trajet, on s’imaginait alors on va lui faire, on va vérifier que tout va bien, on va la bilanter et puis si tout va bien, on va la relever, on va utiliser telle technique. On commençait à imaginer ce qui allait se passer et puis. Et puis au moment d’arriver au domicile, c’est une maison individuelle. Il y a un monsieur 70 75 ans qui sort complètement perdu et et on comprend pas ce qu’il nous dit, marmonne En fait, il était un peu un peu agité. Il nous fait rentrer dans la maison et en fait, au milieu du hall d entrée gisait au sol sa femme dans une mare de sang qui avait probablement fait un malaise, potentiellement un AVC dans les escaliers, qui était tombée des escaliers et qui s’était retrouvée par terre dans le hall d’entrée. Et. Et lui n’était pas là parce qu’elle devait venir le chercher. Parce que lui, il était hospitalisé et. Et elle devait venir le chercher parce qu’il sortait d’hospitalisation ce jour là. Et ne voyant pas sa femme venir, il s’était débrouillé pour rentrer tout seul au domicile et il a trouvé sa femme décédée par terre. Donc c’était pour moi mon premier, mon premier de décès. Et puis visuellement, ce n’était pas. Alors je ne vais pas dire qu’il y a des décès qui sont propres, mais visuellement, c’était c’était quand même, c’était quand même violent. Le sang avait déjà commencé à coaguler. Enfin c’était pas. Voilà, c’était vraiment pas. Pas joli à voir. J’étais jeune, j’avais 20 et quelques années. C’est à mon avis ce qui a eu de plus marquant. Alors j’ai eu d’autres décès derrière, évidemment, mais celui ci reste quand même un peu particulier parce que c’était le premier et que. Et que la scène du décès, le contexte, l’environnement était vraiment était vraiment particulier.
00:07:21
Romaric: L’ambulancier peut être envoyé à la demande du quinze, notamment sur des ce qu’on appelle des accouchements inopinés, donc des accouchements qui n’étaient pas prévus et qui se déroulent en dehors de l’hôpital. Alors c’est plutôt rare. Et puis l’immense majorité du temps, quand l’ambulance arrive, soit on a largement le temps d’emmener la maman vers un hôpital pour qu’elle accouche à l’hôpital, soit le bébé est déjà arrivé.
00:07:54
Romaric: Euh. Une fois ça m’est arrivé que le bébé et ben tout simplement arrive. L’accouchement s’est réalisé sur place au domicile, donc c’est un immense moment de stress. Mais quand tout se passe bien et c’est le cas la majorité du temps, c’est à un moment. C’est un moment merveilleux parce qu’on donne la vie tout simplement. Donc c’est extrêmement stressant le temps de l’accouchement, il faut gérer finalement deux personnes la maman et le bébé. Une fois qu’il arrivaient avec beaucoup de gestes à faire, notamment notamment sur le nouveau né. Mais c’est vrai qu’une fois que la situation est terminée et que tout est bien stabilisé, et puis le SMUR de toute façon arrive en général rapidement derrière, c’est un vrai moment de bonheur, c’est un vrai moment de bonheur et on se dit qu’on a assisté à un truc de fou tout simplement et.
00:08:51
Violaine: Alors ma pire anecdote au niveau de mon métier, je ne saurais pas la définir. Je dirais qu’il y en a plusieurs. Ce sont toutes les prises en charge que j’ai pu faire avec des patients qui souffraient. Trop pour que je puisse rester neutre et détaché par rapport à ça. C’est toutes les souffrances qui sont parfois extrêmes des patients, tous les pleurs, tous les hurlements qu’on peut, qu’on peut, qu’on peut avoir. Ça va être les patients qu’on va chercher, qui vivent dans des dans des endroits insalubres ou qui ont des histoires de vie absolument effroyables. Et c’est vrai que tous ces patients là, j’ai encore en tête leur visage tordu de douleur. J’ai encore des fois les hurlements dans ma tête. Qu’il s’agisse de patients jeunes, de patients moins jeunes, de bébés, de personnes âgées, de personnes qui s’en vont avec moi dans l’ambulance et c’est vraiment très dur. C’est vraiment la douleur des gens à supporter.
00:09:58
Violaine: La plus belle anecdote, la plus belle histoire avec un patient, c’est la prise en charge d’un petit bébé qui venait de naître. Il avait 2 ou 3 h de vie. Ce petit bébé devait être transféré dans un autre hôpital et au moment du transfert, le bébé s’est dégradé fortement et nous a fait une dizaine quinzaine d’arrêts respiratoire que nous avons réussi à gérer en attendant pendant plus d’une heure l’arrivée d un SMUR afin de l’intuber et nous étions dans un état de stress incommensurable avec mon équipier. Ce qui nous a forgés j’ai l’impression d un manteau des mental de fer et il le problème. Nous n’avions plus de nouvelles de ce petit bébé. Donc évidemment après tous ses arrêts respiratoire et quelques semaines après nous avions eu un message de la maman qui nous remerciée, qui nous nous expliquait que son petit garçon était en pleine santé et n avait absolument aucune séquelle à l’heure actuelle de cet accident là.
00:11:06
Nicolas: La pire chose qui m’est arrivé récemment, qui m’affecte encore actuellement, c’est lorsque je me suis fait agressé et menacé de mort l’année dernière en intervention. C’est des choses qui ne sont pas censées arriver, qui arrivent beaucoup trop souvent et je ne le souhaite à personne.
00:11:29
Nicolas: Pour la petite histoire, en fait on avait été appelé par le CRRA 15 (ndlr : Centre de Réception et de Régulation des Appels 15) pour personnes inconscients qui respirent ont soit une urgence vitale certes. Donc on se met en route, on y va, on arrive ou on arrive effectivement dans un domicile un peu insalubre ou effectivement un patient. Enfin une victime allongée au sol, totalement éméchée, qui en fait avait juste un petit peu trop bu. Après prise en charge, il s’est réveillé en fait de lui même à force de se faire un peu on va dire bousculé hein. De manière thérapeutique j’entends, pour essayer de le garder éveillé. Chose qu’il n’a pas apprécié de se faire réveiller. Je pense qu’il dormait bien et il s’en est suivi. En fait, l’agression était telle qu’elle en. Je veux dire, on s’est fait balancer des trucs à la gueule, on s’est fait menacer de mort. Je vous épargne les insultes et les détails, mais c’est là, sur cette intervention là, c’était particulièrement délicat. Et comme dit par rapport à ça, je suis actuellement en procès contre cette personne, procès qu’il va évidemment perdre. Mais bon, c’est des choses qui arrivent en fait trop récemment et on a encore trop de collègues qui meurent chaque année.
00:13:11
Nicolas: Alors ma plus belle anecdote. Bon, c’est pas très original, mais comme beaucoup beaucoup d’ambulanciers, les accouchements à domicile, j’ai eu la chance d’en avoir plusieurs à mon actif, que ce soit en tant que privé ou en tant que smuriste. Et ces interventions que j’aime le plus, c’est la quintessence du métier. Le fait d’aider à donner la vie, c’est vraiment ce qu’il y a de plus beau dans notre métier. C’est vraiment, c’est la quintessence de notre métier et ça a donné la vie et c’est ce que je kiffe le plus.
00:13:48
Sabrina: Euh oui mais une anecdote, une belle anecdote sur sur mon boulot, je n’en ai pas particulièrement les un des plus beaux souvenirs que j’ai. Oui c’est un c’est d’avoir fait un accouchement par exemple ou ça c’est quand même. C’est quand même incroyable, même si ça induit une certaine tension. Parce que un accouchement en hospitalier c’est jamais, c’est jamais simple, il y a quand même de gros risques. Surtout que là on était à 20 kilomètres de l’hôpital donc, mais ça s’est super bien passé. Et donc voilà le plaisir de voir ce petit bout de chou arriver, de le réchauffer, de s en occuper. Voilà. C’est la seule intervention qui est quand même qui est quand même en général quand ça se passe bien en fait, qui est pleine de joie et où voilà tout le monde, tout le monde a le smile quoi. C’est à peu près voilà, c’est l’intervention qui est plaisante en tout cas, qui est sympa à faire.
00:14:47
Sabrina: Alors en anecdote un peu moins positive on va dire. Justement, on va, on va rester dans le domaine de l’accouchement, mais une des pires situations de stress, en tout cas personnelle, que j’ai vécu en sueur, c’était de ben arriver en intervention pour une dame ou a priori on nous annoncé chez par un espèce de mal de ventre la régul. On était pas trop au courant et en fait on tombe sur une dame qui nous attend dans l’entrée de sa maison de village avec avec un espèce de truc ensanglanté dans les bras et en fait elle, elle partait au travail et elle a accouché juste avant de quitter sa maison. Sauf que c’est un déni de grossesse, elle savait pas qu’elle est enceinte donc elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Et donc on était dans l’entrée de cette maison qui était. C’était l’hiver, la maison était glacée. On récupère cette cette enfant qui ne pleurait pas, qui ne bougeait pas. Donc ils nous ont arrivés en faite pas du tout psychologiquement prêts à affronter cette situation. On voit du sang partout dans les escaliers qui descendit du premier étage, donc on ramène tout le monde au premier étage. Et donc ben là on était juste avec l’infirmier, le médecin et les pompiers n’avaient pas encore été déclenché en fait. Ou alors il y avait eu un micmac avec une histoire d’ambulance privé. Nous étions que trois plus une stagiaire infirmière qui heureusement était absolument top. Et donc là on a du gérer la maman qui avait perdu beaucoup de sang et qui était qui était pas top et et ce bébé qui avait pas l’air, qui avait pas l’air top non plus donc. Et ça, ça a été vraiment là pour le coup, on a vraiment vidé nos surrénales. C’était une grosse situation de de stress qui à la fin s’est bien terminée. Une fois à l’hôpital, tout le monde allait bien et cetera. Mais mais voilà, c’était c’était surtout le choc psychologique, on s’attendait pas à arriver sur cette situation et encore une fois, c’est ça le SMUR. En fait des fois on nous vend un truc et en fait c’est pas du tout ce qui correspond à la situation sur le terrain. Et du coup il faut savoir switcher, switcher son esprit pour être instantanément opérationnel et pouvoir et pouvoir s’activer rapidement.
CHAPITRE 28 : Attractivité
00:00:02
Sébastien: Santé et Sécurité – Le Podcast : Ambulancier – Chapitre 28 – Attractivité
00:00:10
Romaric: Il faut valoriser la profession. Il faut valoriser la profession pour pour recruter plus d’ambulanciers. On est en manque d’ambulanciers et il manque quasiment 15 000 ambulanciers partout en France. Il faut valoriser la profession, la valoriser, ça veut dire la reconnaître. On en revient à la reconnaissance. Il faut valoriser aussi peut être le salaire parce qu’on a quand même une vie entre nos mains. Donc est ce que ça mérite d’être d’être payé au salaire minimum? Je pense qu’on peut faire un effort là dessus. Et puis alors, si on peut améliorer les conditions de travail, ça c’est le top. Mais c’est très compliqué parce que justement on est sur de l’humain et et on ne peut pas prévoir ce qui va se passer avec l’humain. Donc prévoir le planning de la journée, c’est un petit peu un petit peu compliqué. Mais oui, si on augmente les salaires, si on valorise la profession et et qu’on améliore les conditions de travail, oui bien sûr, c’est ça sera magique.
00:01:20
Romaric: Les ambulanciers demandent une reconnaissance depuis toujours. Mais c’est vrai, quand on regarde l’évolution du métier, l’évolution du métier est récente, on va dire depuis depuis début des années 70, avec le premier diplôme, le CCA, le certificat de capacité d’ambulancier dans les années 70, on a ce premier diplôme qui vient sanctionner une vraie formation alors qu’avant il n’y avait pas de formation d’ambulancier. Dans les années 2000, on est intégré à l’aide médicale d’urgence avec de plus en plus de transport demandé par le SAMU. On a. On a ce texte de 2022 qui nous donne la possibilité d administrer des médicaments. Ça avance. C’est sur que ça avance mais c est lent, c’est très lent, c’est très lent, c’est très lent et on aimerait que ça soit que ça soit que ça soit plus rapide.
00:02:16
Romaric: Après, c’est aussi un métier dans sa forme moderne actuelle qui est quand même hyper récent. On ne peut pas. On peut difficilement retrouver des ambulanciers avant la Seconde guerre mondiale, après la Seconde guerre mondiale. Il faut encore attendre quelques années pour avoir vraiment des entreprises de transport sanitaires qui Kiseki qui s’installent. Donc c’est globalement un métier dans sa forme moderne. Qui a qui a qui a 50 ans. Voilà, donc donc c’est encore très récent, on aimerait que ça aille plus vite en termes d’évolution et de reconnaissance. Mais oui, pour qui sait être patient, ça arrivera. Je ne sais pas comment, mais ça arrivera.00:03:15
Nicolas: Au si j’en ai des idées, mais c’est des idées qui ont déjà été proposées et qui ont été refusées évidemment, enfin proposées par nos syndicats, par nos représentants. Alors pendant un temps, il était question de scinder le métier d’ambulancier en deux. Ca veut dire faire les ambulanciers spécialisés en urgence préhospitalière, ce qui inclut les avertisseurs sonores lumineux et les ambulances gros volumes pour le SAMU, et les ambulances, on va dire, type commercial. Les petits volumes qui eux en fait, n’ont aucune raison légitime d’être équipés de avertisseurs sonores et lumineux. Donc si pas d’avertisseurs sonores et lumineux, pas d’abus comme ce que fait en fait la majorité des autres pays dans le monde. C’est un fonctionnement très franco français d’avoir des petits volumes qui font gyro pimpon sans raison on va dire. Alors oui, je sais très bien qu’il y a certains collègues qui vont me dire oui mais en petit volume on fait aussi du SAMU. Oui ben normalement ça devrait pas arriver, c’est comme ça, c’est pas censé arriver et puis voilà, ça c’est déjà une chose. Après bien sûr, faire comme dans tous les autres pays du monde, faire une formation de conduite, une vraie formation de conduite et qu’on passe en institut de formation des ambulanciers. Si je pense que se former c’est la meilleure réponse qu’on puisse donner en fait, aux yeux du grand public d’être professionnel sur la route parce qu’on reste des professionnels de la route.
CHAPITRE 29 : La mémoire oubliée
00:00:01
Sébastien: Santé et Sécurité – Le podcast : Chapitre 29 – Ambulanciers “La mémoire oubliée”.
00:00:11
Sébastien: Lors de mes recherches pour préparer ce reportage, j’ai cherché ce que disait la littérature et à mon grand étonnement, je n’ai trouvé que peu d’ouvrages parlant de cette profession. Pourtant, j’ai l’impression que le métier d’ambulancier existe depuis la nuit des temps. C’est en discutant avec un autre ambulancier que j’ai découvert le livre de Romaric. Ce livre, c’est à la fois une ôde mais aussi l’histoire de l’ambulancier. Romaric commence d’ailleurs son livre par cette citation de Otto de Habsbourg Lorraine : “Celui qui ne sait pas d’où il vient ne peut savoir où il va car il ne sait pas où il est. En ce sens, le passé est la rampe de lancement vers l’avenir.” Je n’ai pas l’habitude de lire des livres d’histoire et pourtant celui ci, je l’ai lu avec une grande facilité tellement il m’a passionné. Si vous êtes ambulancier, secouriste, sapeur pompier, professionnel de santé ou voué d’une curiosité pour les sujets de la santé, je vous conseille vivement de lire ce superbe ouvrage dans lequel vous ferez plein de découvertes et qui permet aussi de mieux comprendre notre système de santé actuel. Allez, sans plus attendre, je laisse la parole à Romaric pour nous parler de son livre.
00:01:31
Romaric: L’idée d’écrire ce livre part d’un constat. On est en 2017 2018 et je cherche un livre sur l’histoire de la profession pour en savoir un peu plus sur cette profession que à ce moment là je fais déjà depuis une dizaine d’années et. Et je voudrais savoir c’était quoi être un ambulancier il y a 30 ans, il y a 50 ans, il y a 200 ans de… Depuis quand l’ambulance existe? Tout simplement sous quelle forme? Et donc je cherche ce livre qui tout simplement n’existe pas. On n’a pas aujourd’hui de livres qui expliquent l’histoire de la profession. Alors on a des livres qui expliquent ce qu’on appelle des récits de vie, qui racontent des anecdotes sur le métier, mais pas de documents historiques.
00:02:28
Romaric: Euh. Le seul livre que je trouve alors, un des plus récents en tout cas, c’est un livre qui est écrit par un responsable de la Croix-Rouge de la Belgique qui a été écrit en 1906. Et je me dis mais c’est quand même pas possible en un siècle, personne n’a écrit un livre sur l’histoire des ambulanciers. Je cherche et je trouve pas. Et au départ, ça part d’une blague et je me dis tiens, chiche, vu que ça existe pas, pourquoi pas l’écrire? Alors je me lance dans un plan un soir où je me mets devant mon PC et je commence à faire un plan de ce que c’est, ce que serait ce ce livre qui n’existe pas. Et puis finalement, je me prends au jeu et puis et puis je fais des recherches. Et puis ces recherches m’amènent à d’autres recherches qui m’amènent à d’autres documents qui me renvoient encore à d’autres documents. Et puis finalement, de fil en aiguille, je me suis lancé dedans sans vraiment faire attention où je me lançais là dedans. Et puis à un moment donné, je me suis dit bon ben là maintenant t’as trop d informations, il faut en faire quelque chose et puis pourquoi pas? Pourquoi pas écrire un livre. Alors écrire un livre, ok. Après faut trouver l’éditeur et ça c’est pas simple. La question s’est posée est ce que ça vaut le coup d’écrire un livre et d’y passer beaucoup de temps pour que au final, personne ne l’édite et qu’il ne soit pas publié? Et puis je me suis dit tant pis, voilà, même s’il n’est pas publié, au moins moi je l’aurais fait. Et quelque part, il existera un document qui présente l’histoire de la profession. Voilà, c’est comme ça que ça s’est fait.
00:03:59
Romaric: Alors ce livre, j’ai mis concrètement trois ans à l’écrire. J’ai mis trois ans, trois ans de recherches bibliographiques, trois ans, trois ans d’écriture et puis un an de recherche d’éditeur. Et puis surtout, une fois que je les ai trouvé, de discussions avec les éditeurs pour pour améliorer tout simplement. Alors c’est des détails sur la mise en page, ce genre de chose, et puis des phrases qui pourraient tourner un petit peu, un petit peu différemment pour être plus compréhensible, ce genre de chose. Donc en tout, quatre ans en tout, quatre ans, entre le vraiment le début de l’écriture et puis la publication du livre en septembre 2022.
00:04:49
Romaric: L’écriture. C’est un processus qui doit être vraiment, je ne vais pas dire normalisé, mais organisé. J’ai tout simplement fait un plan au début des sujets, des époques que je voulais aborder. J’ai volontairement fait l’impasse sur sur certaines, sur certaines informations qui me semblaient moins pertinentes, des époques qui me semblaient aussi moins pertinentes. Sinon on aurait fait un livre de 1000 pages et il n’aurait pas été accessible.00:05:28
Romaric: Euh. J’ai fait un plan et après? Après c’est dans l’ordre chronologique. Voilà quelles sont les les premières traces de l’activité d’ambulancier ou en tout cas ce qui peut ressembler à des ambulanciers. Et puis voilà, j’ai pris dans l’ordre premier chapitre. Qu’est ce qu’on a comme infos sur ce sujet là? Ensuite, une fois que c’est fait, deuxième chapitre et ainsi de suite.
CHAPITRE 30 : Merci
00:00:01
Romaric: Merci de… encore une fois de, de mettre la profession en lumière. On en a besoin et je crois que ca va faire plaisir à beaucoup de monde d’avoir des, des ,des, des reportages comme ca qui sont fait sur le métier, et c’est vraiment chouette.
00:00:15
Pauline : Bah moi je voulais te remercier aussi parce que c’est pas souvent qu’on, qu’on s’intéresse au métier d’ambulancier. C’est vrai qu’on s’intéresse beaucoup bah enfin, aux métiers de la santé en général. Et… non c’est vrai qu’on est souvent mis à part. Et vraiment je tiens à te remercier pour ce moment. Je… Moi j’apprécie quand même parler, parler de mon métier. Parce que je trouve que c’est un beau métier. J’aimerais tu vois meme en plus aller dans les collèges et les lycées parler de mon métier quoi. Parce que je trouve que c’est un métier qui est très intéressant et on manque de personnel aussi. Je m’emporte un peu mais ouai vraiment merci pour ton.. ton… ton geste en tout cas. C’est vraiment sympathique. Vraiment.
00:01:02
Sébastien : Bonjour, Je suis Sébastien, et vous êtes sur le podcast Santé & Sécurité.
Je tourne cet épisode un peu à l’arrache, et ce n’était pas prévu au départ, mais je ne pouvais pas refermer ce reportage sans dire un mot.
J’espère que cette longue série, la plus longue que nous ayons fait depuis la création de ce podcast vous a plu, et vous aura permis de faire connaissance avec le métier d’ambulancier.
J’espère que ce format que nous avons choisi, un peu atypique, et granulé dans le temps, vous a plu et vous a permis de profiter pleinement de ce reportage.
N’hésitez pas à nous donner votre avis sur ce format en commentaire, sur apple podcast ou sur spotify, car maintenant on peut y écrire des commentaires, ou bien encore sur Youtube.
Ce sera très précieux pour nous.
J’espère que… quand vous croiserez un ambulancier, sur la route, à l’hôpital ou ailleurs, vous aurez une petite pensée pour nous, et vous vous rappellerez à quel point ces ambulanciers la sont… généreux et professionnels, comme tous les autres soignants, et professionnels de secours.
Je voudrais encore une fois remercier Pauline, Romaric, Violaine, Nicolas et Sabrina.
Vous avez été très nombreux à écouter cette série.
Les statistiques d’écoute se sont complètement affolées.
Merci à vous, car tout cela est grâce à vous 5.
Merci à vous qui êtes aussi là à nous écouter, qui nous écoutez encore à ce stade du podcast.
Pour finir, j’ai une confidence à vous faire.
Je dois vous dire que ce podcast sur les ambulanciers n’est en fait pas tout à fait terminé.
J’ai voulu le prolonger un peu, et vous emmener encore plus près de ces professionnels.
Je ne vais pas tout dévoiler, et laisser un peu de suspens, mais ce que je peux vous dire c’est que j’ai glissé mon micro dans l’ambulance d’un des ambulanciers que vous avez pu entendre dans cette série.
Comme une petite souris cachée, pour observer ce métier d’encore plus prêt…
Alors pour ne rien louper, abonnez-vous au podcast, sur apple podcast, spotify, google podcast, deezer etc… et activez les notifications!
Sur ce, je vous dit à très vite, mais surtout, prenez soin de vous !
J’ai énormément apprécié ce blog, excellent sujet