Musique
Bonjour, et bienvenue dans le podcast Santé & Sécurité.
Dans cet épisode, je voulais évoquer avec vous, les incendies que l’on dit “d’origine électrique”.
Selon l’ONSE, l’Observatoire National de la Sécurité Électrique, en 2021, 20 à 35 % des incendies domestiques seraient de source électrique, ce qui représente environ 240 000 déclarations de sinistre incendie en habitation par an, dont 80 000 ont fait l’objet d’une intervention des sapeurs-pompiers.
Ces incendies entraînent en moyenne 280 décès et 15 000 blessés par an.
⅔ de ces incendies seraient dus aux composants de l’installation électrique ou des équipements électriques branchés.
Et ⅓ à des comportements humains inadaptés toujours selon l’ONSE.
Nos logements aujourd’hui sont de plus en plus sûrs en terme de risque électrique.Et je ne parle même pas de nos lieux de travail dans lesquels une politique de prévention est normalement mise en place.
En effet, en habitation, nous avons depuis quelques années l’obligation de faire réaliser un diagnostic des installations électriques, que ce soit pour la vente ou la location.
Ce qui m’a poussé à faire cet épisode, ce n’est pas tellement ces chiffres sur les incendies domestiques, c’est de voir le nombre d’incendies liés à des batteries au lithium augmenter.
J’ai d’abord posé d’abord le constat sur mon expérience de sapeur-pompier.
Puis j’ai cherché des chiffres, et le Bureau d’analyse des risques et pollutions industriels (le Barpi) je cite “a recensé autant d’accidents en l’espace de trois ans, entre 2016 et 2019, que sur les quinze années depuis l’arrivée sur le marché des batteries lithium-ion”
Dans cet épisode, je vais surtout m’attarder sur la cause de ces incendies. C’est à dire souvent nous. Que ce soit par une négligence de l’entretien de nos installations, ou pas une mauvaise utilisation.
L’objectif de cet épisode est donc de vous donner les bons réflexes d’utilisation de tous nos matériels électriques, et électroniques plus que omniprésents aujourd’hui dans un but de sécurité incendie.
Son transition
Avant d’aborder la problématique des batteries lithium dans notre quotidien, passons d’abord en revue le risque incendie électrique que je qualifierai de courant, sans mauvais jeu de mots.
Son pop
Les incendies électriques peuvent être causés par un arc électrique, un court-circuit,la foudre ou encore une surcharge électrique.
Son transition
L’arc électrique
Son arc électrique
L’arc électrique se forme en général dans les connexions électriques. Soit parce que avec le temps, ces systèmes vissés vont se desserrer, soit parce qu’ils ont mal été serrés à l’installation.
Vous comprenez donc qu’une installation âgée, vétuste, mal bricolée, peut créer un arc électrique.
Son whoosh
Comment ca marche? À la longue, ces systèmes vissés se desserrent légèrement. Mais malheureusement, pas assez pour déconnecter le fils et faire que l’appareil ne fonctionne plus. Dans ce cas, la connexion est juste de moins bonne qualité et le courant à plus de mal à circuler.
Des micros arcs électriques ont lieu continuellement entre le fil et la connexion, ce qui, à la longue, provoque l’apparition de carbone.
La combinaison des contacts ou des isolants carbonisés et de l’arc électrique vont créer une flamme.
Son flamme
Pour pallier ce problème, faites appel à un électricien qualifié pour vos travaux, et faites vérifier votre installation de temps à autre.
Son Transition
Le court circuit
Son court-circuit
Le court circuit, c’est lorsqu’une phase et un neutre entre en contact.
Lors d’un court-circuit, de fines particules de métal en fusion peuvent être projetées et embraser n’importe quels matériaux inflammables à proximité.
Son flamme
Les origines d’un court-circuit peuvent être nombreux :
- Il peut être dû à une surtension
- Ou causé par la foudre
- Ou encore à l’humidité, ou la chaleur qui vont provoquer une usure précoce des matériaux.
- Il peut être d’origine mécanique aussi : à cause d’un mauvais branchement par exemple, ou parce que en cachant un câble derrière un meuble celui-ci s’est retrouvé pincé, son isolant s’est dégradé et vous connaissez la suite…
Son flamme
Dans une installation aux normes, les fusibles et disjoncteurs sont là pour pallier au risque de surtension. N’hésitez pas à faire réaliser un diagnostic de votre installation en cas de doute sur sa vétustée.
Soyez prudent lorsque vous réalisez des travaux d’ordres électriques vous-même, et encore une fois, on le répétera jamais assez, il est parfois plus prudent de faire appel à un professionnel.
Son transition
La foudre
Son foudre
La foudre peut provoquer un incendie de par la chaleur qu’elle va générer.
Elle peut aussi créer des surtensions, et endommager votre installation électrique.
Votre installation pourrait subir une forte élévation du courant, car elle serait obligée de dissiper l’énergie apportée par la foudre. Les installations n’étant pas prévues pour une telle puissance, les fils vont fondre et provoquer l’embrasement de tout ce qu’ils toucheront.
Pour s’en protéger, l’installation d’un paratonnerre sur votre maison est possible.
Il est aussi possible d’installer un parafoudre. C’est un dispositif que l’on branche après le disjoncteur principal, qui va détecter la surtension créée par la foudre. Il est équipé d’une résistance qui est placée entre la ligne d’alimentation et la terre.
En temps normal, cette résistance est très élevée. Elle empêche le courant électrique de passer.
Mais quand la foudre frappe, Son foudre la surtension qui passe au niveau de l’alimentation électrique générale va être détectée par le parafoudre qui va faire baisser la valeur de sa résistance.
Le courant électrique qui choisit toujours le chemin le moins « résistant » est alors dirigé vers la terre, au lieu de circuler dans l’installation électrique, de l’endommager et de risquer de créer un départ de feu.
Son transition
La surcharge électrique.
Une surcharge électrique se produit lorsqu’une quantité trop importante de courant passe dans des fils électriques. Ces derniers s’échauffent et peuvent fondre, puis provoquer un incendie.
Son flamme
Pour éviter cela, il faut avoir une installation électrique correctement dimensionnée à vos besoins, ou à l’inverse utiliser son installation en fonction de ses possibilités.
Son whoosh
Je m’explique. Votre tableau électrique est fait de plusieurs disjoncteurs. En général, il y en a un par pièce, mais ce n’est pas une vérité absolue.
La plupart des disjoncteurs possèdent un calibre de 16 ampères, soit 3600W environ.
Si par exemple vous alimentez plusieurs pièces sur un même disjoncteur, il faudra tenir compte de la puissance totale consommée par les appareils de ces pièces pour éviter la surcharge, et donc l’incendie.
Son flamme
C’est pourquoi le législateur impose un disjoncteur particulier, de 20 ampères, pour nos fours par exemple. Car certains fours très puissants peuvent atteindre les 4000 watts à eux seuls.
Son whoosh
Autre exemple, qui est d’ailleurs bien plus courant. Nos multiprises.
Les multiprises, on en trouve à tous les prix. C’est pas très beaux, en général on les cache. Alors pourquoi dépenser 50 euros dans une multiprise, quand je peux en trouver une autre à moins de 15 euros.
Son tiroir-caisse
Et bien vous le savez peut-être, mais une multiprise a elle aussi une puissance maximale d’utilisation. Retourner la, et vous y verrez un chiffre en watt.
Généralement une multiprise autorise une puissance de 3500 Watts et un ampérage de 16 Ampères maximum. Mais pour certaines multiprises low cost, voir sans certification, cela peut être moins.
Du coup, lorsque vous voulez achetez une multiprise, interrogez vous sur ce que vous souhaitez connecter dessus.
Prenons un exemple. Je veux connecter sur ma prise : un grille-pain, une cafetière et une bouilloire. Ok.
La notice de mon grille-pain, me dit qu’il consomme 1000 Watt. Celle de ma cafetière me dit 1000W aussi , et celle de ma bouilloire 1500 watt.
Son craie sur tableau
Soit 1000+1000+1500, ce qui nous fait 3500 watt.
En clair si je branche tous ces matériels sur une multiprise d’une capacité de 1500 watt…. et bien je risque de mettre le feu.
Son flammes
La multiprise va chauffer, ses isolants en plastique et caoutchouc vont se décomposer en gaz, et ces gaz vont s’enflammer.
Un dernier point, lorsque vous achetez ce type de matériel, privilégiez toujours un matériel certifié CE, ou encore mieux, NF, la norme NF étant un peu plus contraignante en termes de qualité, et offrant donc une meilleure sécurité.
Son transition
Je suis sûr qu’à travers tous ces exemples, vous vous êtes retrouvés dans au moins un de ces cas.
Et encore je ne vous ai pas encore parlé des défauts d’isolement. On voit trop souvent des câbles cachés sous des tapis, sous une moquette ou dans une goulotte inadaptée.
Cela peut entraîner une surchauffe du câble, la fonte de son isolant, et le démarrage d’un incendie.
Son transition
Voilà j’en ai fini avec les risques électriques que j’ai qualifiés de courants.
Son blague
Je voudrais que l’on aborde maintenant la problématique des batteries.
On a tous entendu, vu ou lu dans la presse, des articles titrant sur l’explosion de batterie de téléphone portable.
Vous vous souvenez aussi probablement de l’affaire Samsung en 2016 avec le Galaxy Note 7.
Depuis, si la technologie a un peu évolué, les batteries au lithium ont fleuri de toute part : on les retrouve dans nos smartphones, dans les powerbank, les batteries nomades.
On les trouve aussi de plus en plus dans le monde de l’outillage : toutes les marques passent leur matériel électro-portatif sur batterie aujourd’hui.
Et enfin on pourrait aussi citer la mobilité douce : les vélos électriques, les trottinettes électriques, les overboards etcetera etcetera…
Bref, le nombre exponentiel de batteries mises en service est probablement l’une des raisons de ce sentiment de l’évolution du nombre d’incendies les impliquant.
Son transition
Comment fonctionne une batterie au lithium.
Il y a plusieurs technologies possibles.
Mais de manière générale elles fonctionnent toutes de cette manière :
Une batterie est formée de deux électrodes, une anode et une cathode, plongées dans un électrolyte, une substance conductrice liquide ou solide, et reliées à l’extérieur par un fil conducteur. Quand la batterie se décharge, l’électrode négative émet des électrons qui passent par le fil et sont absorbées par l’électrode positive. Ce mouvement d’électrons constitue un courant électrique qui peut ensuite être transformé pour faire fonctionner un appareil électronique ou électrique, ou encore un moteur. Quand la batterie est en phase de recharge, avec un apport extérieur d’électricité, les mouvements sont inversés.
Son whoosh
Ça va, je ne vous ai pas perdu?
Bon on continue alors….
Son whoosh
Qu’est ce qui fait que cette batterie peut être dangereuse ?
C’est le risque d’emballement thermique.
La définition de l’emballement thermique, c’est la conséquence de la perte de contrôle de la température d’une substance chimique qui va conduire à son inflammation.
Son inflammation
Dans le cas de nos batteries, les électrodes entrent en collision avec l’électrolyte, la substance qui transfert le courant électrique.
La réaction de ces 2 éléments provoque de la chaleur, et donc le réchauffement de la batterie.
En cas de dysfonctionnement, la batterie va continuer à chauffer et la température peut monter jusqu’à plusieurs centaines de degrés.
A cette température, l’électrolyte va commencer à se décomposer en gaz, des gaz inflammables d’ailleurs.
La batterie va commencer à gonfler.
Alors souvent cela s’arrête là, mais parfois la batterie peut s’enflammer.
Selon plusieurs enquêtes, cet échauffement vient le plus souvent d’un court-circuit provoqué par des problèmes d’assemblage ou par des chocs, mais ce phénomène peut aussi être causé par de mauvaises utilisations.
Cela a d’ailleurs contraint les producteurs à mettre en place des process de fabrication plus rigoureux et à intégrer dans la batterie un système électronique (le BMS pour Battery Management System) qui coupe le courant dès qu’une anomalie est constatée.
Son power down
Alors quoi faire pour limiter le risque d’incendie avec nos batteries?
Son transition
NE PAS LAISSER EN CHARGE UNE BATTERIE TOUTE LA NUIT par exemple.
C’est un réflexe normal : notre smartphone, notre vélo, notre trottinette ou notre outil électroportatif est déchargé. Et hop, en arrivant au travail, on met notre appareil en charge, qu’on viendra récupérer avant de rentrer à la maison, à la fin de sa journée.
Ou plus courant encore, le smartphone qu’on met en charge toute la nuit, pour être sûr qu’il soit chargé à 100% au réveil.
Dites moi que vous n’avez jamais fait?
Laisser une batterie en charge trop longtemps, nuit à sa durée de vie, et peut etre la cause d’un départ de feu.
On a évoqué tout à l’heure la puce BMS qui gère la charge de la batterie. Lorsque celle-ci est chargée à 100%, elle arrêtera la charge. Mais dès que la batterie descendra à 99%, elle se remettra à charger.
Son pop
Les développeurs déconseillent aujourd’hui de charger nos téléphones à 100%, justement pour éviter ce phénomène, qui peut créer un échauffement, un échauffement de la batterie, mais aussi de la puce BMS, et donc la détériorer à terme.
Son Whoosh
Une batterie est dans les meilleures conditions d’utilisation lorsqu’elle se situe entre 20 et 80 % d’énergie. En d’autres termes, les composants chimiques de la batterie vont avoir tendance à se dégrader plus vite entre 0 et 20 % et entre 80 et 100 %.
Bref, vous le voyez, il est inutile, et même délétère de vouloir absolument charger sa batterie systématiquement à 100%…
Son transition
PRÉFÉREZ LE CHARGEUR D’ORIGINE OU HOMOLOGUÉ PAR LE FABRICANT ET ATTENTION AUX APPAREILS BON MARCHÉ
La qualité des électrodes est variable d’une batterie à l’autre.
Si on lui amène un courant trop fort, cela va à terme les dégrader.
Si l’appareil reçoit plus d’énergie qu’il peut en supporter, il finira par être endommagé. C’est pourquoi il faut toujours faire attention à la puissance et à la tension du chargeur que l’on choisit. Car tous ne délivrent pas la même quantité d’énergie.
Alros encore une fois, la puce BMS contrôle, régule la charge et s’assure que la batterie ne consomme pas plus de courant qu’il lui en faut.. Une fois la charge maximale atteinte, la puce coupe toute entrée de courant. Mais toujours pareil, trop sollicitée, à long terme elle peut chauffer et être endommagée.
Et puis, il semblerait que certains fabricants, pour vendre leur trottinette, leur vélo à bas coût, achètent des batteries elles aussi à bas coût, et dépourvues de cette sécurité.
Vous comprenez donc que privilégier le coût quand vous achetez votre vélo, votre trottinette ou votre overboard, n’est pas forcément une bonne idée en termes de sécurité.
Son transition
PROTEGER VOTRE TELEPHONE OU VOTRE BATTERIE
Une batterie peut être endommagée si l’appareil a subi des chutes ou des chocs. Parce que les électrodes de la batterie pourraient entrer en court-circuit et mettre le feu.
Soyez donc prudent, en cas de chute à vélo ou à trottinette par exemple, et pour ce qui est du smartphone, il est toujours bienvenue de l’équiper d’une coque.
Son transition
NE METTEZ PAS VOTRE SMARTPHONE EN CHARGE SOUS VOTRE OREILLE QUAND VOUS DORMEZ, OU EN PLEIN SOLEIL
On l’a vu, la batterie lithium peut chauffer quand elle est utilisée ou en charge.
Mettre son smartphone sous son oreiller quand on dort, ou laisser sa trottinette en charge en plein soleil, ne permettra pas à la batterie de dissiper la chaleur, et au contraire, cela va favoriser son échauffement, et donc augmenter son risque d’emballement thermique.
Son transition
Voilà j’en ai terminé avec cet épisode sur les risques électriques.
J’espère que ce podcast vous aura permis de prendre conscience de certains mauvais comportements que l’on adopte finalement tous au quotidien et qui peuvent être accidentogènes.
Si vous entendez ces mots, c’est que vous avez écouté cet épisode jusqu’au bout, et je vous en remercie beaucoup. Vous êtes de plus en plus nombreux et fidèles à suivre ce podcast.
Merci pour vos messages, ça nous touche beaucoup.
Musique
Si vous voulez nous aider à faire connaître cette émission, n’hésitez pas à la partager, à mettre un commentaire, des étoiles ou des cœurs sur votre appli d’écoute.
Je vous dis à très vite, mais surtout, prenez soin de vous !
Ressources :
Site de l’ONSE : https://www.onse.fr/